suivant début précédent

Chapitre X. Ratzinger : grand défenseur de la Foi ?


Comme nous l'avons vu au chapitre III, le cardinal Ratzinger qui a lu le vrai texte du 3 ème Secret, répondit ceci en août 1984 au journaliste Vittorio Messori qui lui demandait pourquoi ce Secret n'est toujours pas révélé :

«  Parce que, selon le jugement des papes, il n'ajoute rien d'autre à tout ce qu'un chrétien doit savoir de la révélation : un appel radical à la conversion, la gravité absolue de l'histoire, les périls qui pèsent sur la foi et la vie du chrétien, et donc du monde. Et puis l'importance des "derniers temps" […]. Mais les choses contenues dans ce 3 ème Secret correspondent à ce qu'annonce l'Écriture… » .

« La gravité absolue de l'histoire », « les périls qui pèsent sur la Foi », « l'importance des Derniers Temps »  : des paroles particulièrement claires surtout quand il termine en ajoutant que cela correspond « à ce qu'annonce l'Écriture »…

Or, ce même cardinal publie et commente seize ans plus tard un prétendu « 3 ème Secret » qui n'a plus rien à voir avec ce qu'il en avait révélé. Nulle trace en effet des « périls qui pèsent sur la Foi » (ni dans le texte, ni dans son commentaire !), nulle trace de « l'importance des derniers temps ». Quant « à ce qu'annonce l'Écriture » … oserait-il affirmer que l'attentat du 13 mai 1981 contre Jean-Paul II était annoncé dans l'Écriture ?? De qui se moque t-on ? Même le journal « Le Monde », du mardi 27 juin 2000 titrait : « Le cardinal Ratzinger dédramatise Fatima ». De fait, il fallait en finir une fois pour toutes avec la dimension eschatologique et prophétique des événements de Fatima. Il fallait faire rentrer Fatima dans le rang, dans la norme de toutes les autres apparitions mariales d'ordre historique voire de simple piété. C'est écrit noir sur blanc, par le cardinal Ratzinger, à la fin de son « commentaire théologique » : « Ce qui reste, nous l'avons vu dès le début de notre réflexion sur le texte du “secret” : l'exhortation à la prière comme chemin pour le “salut des âmes” et, dans le même sens, l'appel à la pénitence et à la conversion. »

Bref, le « 3 ème Secret », en définitive, ce n'est que « Prière et pénitence » !!! Un important 3 ème Secret qui devait être révélé seulement en 1960 car alors « il apparaîtra plus clair » pour en fait ne redire que le message de Notre-Dame de Lourdes !!! Quelle moquerie, quel mensonge, quelle trahison !!! Mais le « cardinal » n'en reste pas là, et il enchaîne avec ce qui précède :

« Je voudrais enfin reprendre encore une autre parole-clé du “secret” devenue célèbre à juste titre : “Mon Cœur immaculé triomphera”. Qu'est-ce que cela signifie ? Le Cœur ouvert à Dieu, purifié par la contemplation de Dieu, est plus fort que les fusils et que les armes de toute sorte. Le fiat de Marie, la parole de son cœur, a changé l'histoire du monde, parce qu'elle a introduit le Sauveur dans le monde –car, grâce à son “oui“ , Dieu pouvait devenir homme dans notre monde et désormais demeurer ainsi pour toujours. Le Malin a du pouvoir sur ce monde, nous le voyons et nous en faisons continuellement l'expérience ; il a du pouvoir parce que notre liberté se laisse continuellement détourner de Dieu. Mais, depuis que Dieu lui-même a un cœur d'homme et a de ce fait tourné la liberté de l'homme vers le bien, vers Dieu, la liberté pour le mal n'a plus le dernier mot. Depuis lors, s'imposent les paroles: “Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance ; moi je suis vainqueur du monde” (Jn 16, 33). Le message de Fatima nous invite à nous fier à cette promesse. »

Ce commentaire vise à supprimer la force et la concrétisation temporelle de la célèbre promesse de Notre-Dame de Fatima : «  À LA FIN, Mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira et il sera accordé au monde un certain temps de paix. ». À LA FIN  : partie habilement supprimée par Ratzinger pour donner à la phrase un commentaire spirituel évaporé et dilué, valable à toute époque de l'Église. En omettant le début de la phrase, il la détache de son contexte historique pour en faire une promesse intemporelle. À LA FIN, c'est-à-dire, À LA FIN de la crise que la Vierge est en train de décrire. De cela, Raztinger n'en a cure, en bon moderniste qui supprime la dimension apocalyptique, puisque « avant tout, nous devons affirmer avec le cardinal Sodano : “Les situations auxquelles fait référence la troisième partie du secret de Fatima semblent appartenir au passé“. Dans la mesure où des événements particuliers sont représentés, ils appartiennent désormais au passé. Ceux qui attendaient des révélations apocalyptiques excitantes sur la fin du monde et sur le cours futur de l'histoire seront déçus. »

Ainsi donc, « l'importance des derniers temps » c'est du passé, « les périls qui pèsent sur la foi et la vie du chrétien » c'est du passé, « la gravité absolue de l'histoire » et « ce qu'annonce l'Écriture [pour les derniers temps] » c'est aussi du passé !!! Quelle merveille, tout est passé et nous n'avons rien vu.

Pourtant, chacun sait que « les prophéties de l'Apocalypse n'annoncent pas seulement une lutte matérielle, physique ou temporelle des ennemis de Dieu contre l'Église et les catholiques, mais d'abord et avant tout, une terrible lutte spirituelle visant à la destruction de la vraie foi en Dieu et à l'établissement du règne universel de l'idolâtrie (de l'Antéchrist). [le vrai contenu du 3 ème Secret] »

Mais là ne s'arrête pas les « erreurs » du cardinal Ratzinger ! C'est tout son « commentaire théologique » qui est gravement répréhensible. Il serait fastidieux de l'analyser d'une manière détaillée. Néanmoins, voici les points les plus graves :

Tout d'abord, le cardinal déclare d'emblée : « Celui qui lit avec attention le texte de ce qu'on appelle le troisième “secret” de Fatima (…) sera probablement déçu ou étonné après toutes les spéculations qui ont été faites. » Il constate ensuite –avec justesse– que le Secret tel qu'il est donné ne nous apprend rien : « Aucun grand mystère n'est révélé ; le voile de l'avenir n'est pas déchiré ». Et que la vision est presque incompréhensible : « Nous voyons l'Église des martyrs du siècle qui s'achève, représentée à travers une scène décrite dans un langage symbolique difficile à déchiffrer.  » Tout cela est voulu, nous l'avons vu en fin de chapitre IV.

Marchant sur les pas du P. Édouard Dhanis, jésuite, le plus perfide des adversaires de Fatima, le cardinal Ratzinger envisage alors une explication : cette vision ne serait que le résultat «  de projections du monde intérieur d'enfants qui ont grandi dans une ambiance de profonde piété, mais qui étaient en même temps bouleversés par la tourmente qui menaçait leur époque.  » D'où l'explication typiquement moderniste : «  La conclusion du “Secret” rappelle des images que sœur Lucie peut avoir vues dans des livres de piété et dont le contenu provient d'anciennes intuitions de foi. » Bref, Lucie serait une affabulatrice : son psychisme aurait été marqué par les horribles nouvelles de la guerre, et son imagination débridée aurait été nourrie de dévotions infantiles !

Dans la foulée, le cardinal Ratzinger traite aussi de « la structure anthropologique des révélations privées », en s'inspirant d'un autre article de Dhanis contre Fatima , mais sans l'avouer !

« L'anthropologie théologique, écrit-il, distingue en ce domaine trois formes de perception ou de “vision” : la vision des sens, donc la perception externe corporelle, la perception intérieure et la vision spirituelle (visio sensibilis – imaginativa – intellectualis).

« Il est clair que, dans les visions de Lourdes, Fatima, etc., il ne s'agit pas de la perception normale extérieure des sens : les images et les figures qui sont vues ne se trouvent pas extérieurement dans l'espace, comme s'y trouve par exemple un arbre ou une maison. Cela est absolument évident, par exemple, en ce qui concerne la vision de l'enfer (décrite dans la première partie du “Secret” de Fatima) ou encore la vision décrite dans la troisième partie du “Secret”, mais cela peut se montrer très facilement aussi pour les autres visions, surtout parce que toutes les personnes présentes ne les voient pas, mais en réalité seulement les “voyants”. De même, il est évident qu'il ne s'agit pas d'une “vision” intellectuelle, sans images, comme on en trouve dans les autres degrés de la mystique. Il s'agit donc de la catégorie intermédiaire : la perception intérieure, qui a certainement pour le voyant une force de présence, laquelle équivaut pour lui à la manifestation externe sensible. (…) C'est pour cela que le langage imaginatif de ces visions est un langage symbolique. »

Nouvelle erreur clairement stigmatisée par le Frère François de Marie des Anges : « Les apparitions de l'Ange, comme celles de la Vierge Marie, ne furent ni des visions spirituelles, ni des visions intérieures ou imaginatives, mais des visions sensibles ou corporelles, c'est-à-dire des apparitions réelles, objectives, d'un corps glorieux, perçu par les voyants comme extérieur à eux : à la Cova da Iria, les trois pastoureaux eurent le privilège de contempler le corps vivant de la Vierge Marie dans le resplendissement de sa gloire. Et les nombreux fidèles témoins des apparitions de 1917 y ont eu leur part. (…) Les témoignages foisonnent montrant que la Vierge Marie est venue dans son corps glorieux. »

L'attitude du cardinal dans cette affaire du FAUX 3 ème Secret est donc plus que scandaleuse ! Ratzinger qui avait connaissance du vrai texte comme nous l'avons vu, publie et commente un autre texte qu'il sait pertinemment être un FAUX, et détruit par là le vrai sens de cet important message. Doublement mensonger est d'ailleurs l'interprétation et le commentaire répréhensible qu'il fait d'un texte qu'il sait… falsifié ! Ratzinger est devenu un MENTEUR PUBLIC.

Face à la fourberie dont fait preuve dans cette affaire le cardinal Ratzinger, nous ne pouvons résister à reproduire ci-après un article particulièrement clairvoyant, écrit par un théologien avant même cette imposture du 3 ème Secret, nous démontrant que  « Le cardinal Ratzinger ne mérite pas la confiance qui lui est accordée !…(…) Ce fonctionnaire hérétique est bien, malgré les apparences contraires, incompétent pour la fonction qu'il exerce !… » Voici cet article in-extenso qui conclura on ne peut mieux ce chapitre :

La lettre apostolique de Jean-Paul II, destinée à « défendre la foi », a été accompagnée d'une « Note doctrinale illustrant la formule conclusive de la Professio fidei, signée par le cardinal Ratzinger et par Mgr Bertone, respectivement Préfet et Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Par rapport au cardinal Ratzinger, cette « Note doctrinale » soulève un certain problème, c'est-à-dire celui de la concordance entre les exigences morales et juridiques de la Lettre apostolique « Ad tuendam fidem », et certains enseignements du cardinal Ratzinger, qui sont tout à fait contestables, en marge de la doctrine authentique de l'Église.

Ces enseignements du Cardinal sont exposés dans deux volumes, qui contiennent de nombreuses erreurs théologiques ainsi que plusieurs hérésies. Il s'agit des volumes suivants, publiés en 1985 : La Foi chrétienne hier et aujourd'hui (FCHA) et Les principes de la théologie catholique (PTC). Vu que ces deux ouvrages ont été lancés dans le public et qu'ils sont accessibles dans l'Église entière, tous les fidèles peuvent les lire et ils ont le droit, sinon le devoir, de les déclarer en marge de l'orthodoxie doctrinale de l'Église !…

Il est absolument impossible de concilier plusieurs enseignements contenus dans ces deux volumes avec l'engagement solennel qui découle de la Profession de Foi, qui doit être prononcée avant d'assumer une charge cléricale, selon les déterminations fixées par le canon 833 pour les différentes situations qui peuvent se présenter.

Le cardinal Ratzinger et le problème de la Foi

La Profession de foi fait dire à la personne qui s'engage : « Avec une foi ferme, je crois et professe toutes et chacune des vérités contenues dans le Symbole de la foi. » Plus loin, la Profession de foi ajoute : « Avec une foi ferme, je crois aussi toutes les vérités […] proposées par l'Église pour être crues comme divinement révélées. […] Fermement encore, j'embrasse et tiens toutes et chacune des vérités que l'Église propose de façon définitive. […] De plus, avec une soumission religieuse de la volonté et de l'intelligence, j'adhère aux doctrines qui sont énoncées, soit par le Pontife Romain, soit par le Collège des évêques, lorsqu'ils exercent le Magistère authentique, même s'ils n'ont pas l'intention de les proclamer par un acte définitif. »

Et le Serment de fidélité fait dire ce qui suit : « Dans l'accomplissement de la charge qui m'a été confiée au nom de l'Église, je conserverai en son intégrité le dépôt de la foi ; je le transmettrai et l'expliquerai fidèlement ; je me garderai de toutes les doctrines qui lui sont contraires. »

Par ailleurs, la doctrine de l'Église affirme que la vertu surnaturelle de foi a comme objet immédiat la Parole de Dieu et que son motif est l'autorité de Dieu. Cette vertu nous unit personnellement à Dieu, Vérité suprême, et elle nous aide à tout apprécier selon sa divine lumière. Néanmoins, ce que le cardinal Ratzinger enseigne sur la foi est très loin d'être conforme à la doctrine authentique de l'Église !…

En effet, sur la foi, le cardinal a écrit des choses pour le moins “étranges” !… Il prétend notamment que « la foi est de par sa nature l'instauration d'une communication avec tous les frères de Jésus dans la sainte Église et on ne peut la recevoir que là. » Il ajoute qu'il est impossible de « posséder la foi indépendamment des autres » (PTC, p. 35). Il renchérit en disant qu' « une foi qui n'est pas ecclésiale n'existe pas » (PTC, p. 42). Avec de telles idées, comment le cardinal Ratzinger pourrait-il renouveler sa Profession de foi et son Serment de fidélité ?…

Primauté et infaillibilité Pontificales

Dans sa “Note doctrinale” sur la lettre apostolique « Ad tuendam fidem », le cardinal Ratzinger indique, parmi les articles de foi du Credo, « la doctrine sur le primat et sur l'infaillibilité du Pontife Romain » (n. 11). Or, dans son ouvrage intitulé : Les principes de la théologie catholique, le Cardinal soutient que le Magistère de l'Église ne reçoit pas une assistance spéciale de l'Esprit-Saint, parce que ce dernier agit par la communauté (p. 50). Et il prétend qu'il faut revoir le dogme de l'infaillibilité pontificale défini par le premier concile du Vatican ; en effet, il affirme qu' « on dit maintenant avec beaucoup plus de justesse que le travail du magistère s'accomplit sur l'arrière-plan de la foi et de la prière de l'Église » (PTC, p. 263). Ainsi, le Magistère devient seulement le porte-parole de la conscience collective de l'Église !… (PTC, p. 109).

Au sujet de la primauté pontificale, le Cardinal fait encore des affirmations pour le moins audacieuses : « Rome ne doit pas exiger de l'Orient, au sujet de la doctrine de la Primauté, écrit-il, plus que ce qui a été formulé et vécu durant le premier millénaire ». Et il indique les concessions qui, selon lui, devraient se faire mutuellement l'Orient et l'Occident, pour conclure ainsi : « Bien entendu, un tel acte d'acceptation et de reconnaissance mutuelle dans la catholicité commune jamais perdue, n'est pas une affaire facile. C'est un acte de dépassement de soi, de renoncement à soi, mais précisément, par là aussi, un acte de redécouverte de soi » ! (PTC, p. 221-222).

Il reviendrait donc à l'Église catholique de « se dépasser », de « se renoncer », pour « se découvrir » ! Mais à force de se dépasser et de se renoncer, l'Église Catholique retrouvera peut-être l'unité « dans la catholicité jamais perdue » !… Avec de telles idées sur l'infaillibilité et sur le primat du Pontife romain, on peut se demander encore comment le cardinal pourrait renouveler sa Profession de foi et son Serment de fidélité ?…

Le péché originel

Au nombre des articles de foi du Credo, le cardinal Ratzinger signale aussi « la doctrine sur l'existence du péché originel » (Note doctrinale, n. 11). Mais, pour lui, « la doctrine du péché originel ne dit pas autre chose : l'histoire de l'homme est l'histoire de son aliénation » (PTC, p. 177). Mais à ce sujet, il s'aventure dans une hérésie formelle : « Le péché originel, écrit-il, ne saurait être conçu comme un produit de la génération. » (PTC, p. 96). Il fait une autre affirmation aberrante : « l'essence (!…) du péché originel consiste dans le morcellement en individualités » (PTC, p. 51).

On peut résumer ainsi les définitions dogmatiques des conciles concernant le péché originel : par ce péché, Adam a perdu les dons surnaturels et préternaturels. Ce péché est transmis à tous ses descendants et, contrairement à ce qu'affirme le cardinal Ratzinger, il se transmet à la descendance d'Adam par la génération, comme l'a défini le concile de Trente : « Si quelqu'un affirme que le péché d'Adam, qui est un par son origine et qui, transmis à tous par propagation héréditaire et non par imitation, est propre à chacun, […] qu'il soit anathème. » (canons sur le péché originel, n. 3).

Le sacrement du Baptême

Parmi les articles du Credo, le cardinal mentionne aussi « la doctrine de l'institution des sacrements par le Christ et leur efficacité à conférer la grâce » (Note doctrinale, n. 11). Et le symbole de Nicée-Constantinople, inséré au tout début de la Profession de foi, fait reconnaître « un seul baptême pour le pardon des péchés ».

Or, au sujet du baptême, le cardinal Ratzinger a écrit un long chapitre dans son volume Les principes de la théologie catholique (p. 27-43). Il explique que le baptême est « l'accueil par la communauté », qui s'échange avec le « renoncement au moi » et aux « puissances d'égoïsme ». Et pour lui, l'eau n'est qu'un pur symbole, alors que, d'après la doctrine catholique, l'eau est la matière du sacrement. Quant à la profession de foi, « elle est justement, dit-il, par sa nature, l'instauration d'une communication avec tous les frères de Jésus dans la sainte Église » (p. 35). La profession de foi est donc un support de communication symbolique et non pas une connaissance. On croirait rêver en lisant de telles inepties, écrites par celui qui est chargé de veiller sur l'orthodoxie doctrinale dans l'Église entière !…

D'après les définitions conciliaires, le baptême est un sacrement véritable, administré par une ablution d'eau naturelle, en invoquant la Très sainte Trinité. Il a pour effet la rémission du péché originel, de tous les péchés personnels et de toutes leurs peines. Il produit dans l'âme la grâce sanctifiante, il incorpore au Corps mystique du Christ et à l'Église et il imprime un caractère ineffaçable.

La résurrection de Jésus

Le Symbole de Nicée-Constantinople affirme que le Christ « ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures ». L'explication que fournit le cardinal Ratzinger sur la “résurrection” de Jésus est pour le moins surprenante !…

En effet, selon lui, l'éros serait plus fort que la mort : « La confession de la foi en la résurrection de Jésus-Christ, écrit-il, est pour les chrétiens l'expression de la certitude que cette parole est vraie, qui semblait n'être qu'un beau rêve : “L'amour est plus fort que la mort“ (Ct VIII, 6). Dans l'Ancien Testament, cette affirmation figure dans une hymne à la puissance de l'éros. » (FCHA, p. 213). Il faut plutôt soutenir que le Cantique des Cantiques, auquel il fait allusion, nous présente un symbole de l'amour sublime de Dieu pour l'homme racheté, pour l'Église, épouse de son divin Fils !…

L'ascension corporelle de Jésus

Le Symbole de Nicée-Constantinople affirme que le Christ « monta au ciel, [qu'] il est assis à la droite du Père ». La Foi en l'Ascension corporelle de Jésus ressuscité devant ses disciples est un élément fondamental de la foi catholique.

Or, voici comment le cardinal Ratzinger l'explique : « Parler d'Ascension au ciel et de descente aux enfers, reflète, aux yeux de notre génération éveillée à la critique de Bultmann, cette image à trois étages que nous appelons mythique et que nous considérons comme définitivement périmée. […] Elle a certainement fourni des images par lesquelles la foi s'est présenté ces mystères. » (FCHA, p. 221). L'Ascension serait donc une « image » qui n'aurait plus aucune signification de nos jours et qu'il faudrait faire oublier aux fidèles et supprimer de la liturgie. L'événement de l'Ascension n'aurait donc aucune réalité historique, objective et physique !…

La descente aux enfers

Le Symbole des Apôtres affirme qu'après sa mort le Christ est « descendu aux enfers ». La “descente aux enfers“ de Jésus après sa mort est expliquée ainsi par le cardinal Ratzinger : « Cet article de foi de la descente aux enfers affirme que le Christ a franchi la porte de notre ultime solitude, qu'il est entré, à travers sa Passion, dans l'abîme de notre déréliction. Là où aucune parole ne saurait plus nous atteindre, il y a Lui. Ainsi, l'enfer est surmonté, ou plus exactement, la mort qui auparavant était l'enfer, ne l'est plus. Les deux ne sont plus identiques, parce qu'au milieu de la mort il y a la vie, parce que l'amour habite au milieu de la mort. Seul le repliement sur soi-même est désormais l'enfer. » (FCHA, p. 213) Comment reconnaître dans ces paroles brumeuses la doctrine authentique de l'Église ?…

La sainteté de l'Église

Le Symbole de Nicée-Constantinople affirme que l'Église est « une, sainte, catholique et apostolique ». Au sujet de la sainteté de l'Église, le cardinal Ratzinger a des aperçus assez singuliers : « Les siècles de l'histoire de l'Église, écrit-il, sont tellement remplis de défaillances humaines, […] que nous trouvons concevables les paroles terribles de l'évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne (XIIIème siècle), qui disait que tout homme, à la vue de la dépravation de l'Église, devrait se sentir glacé d'horreur. “Ce n'est plus une épouse, mais un monstre effrayant, difforme et sauvage.“ » (FCHA, p. 244) En note au bas de la page, le cardinal réfère à un article de H. Urs von Balthasar, intitulé : Casta meretrix, en français : “Chaste putain !…“ N'est-ce pas rabaisser l'Église d'une façon tout à fait irrespectueuse ?…

Sans doute, l'Église comprend de nombreux pécheurs et, même chez les justes, se rencontrent, à des degrés divers, des coins d'ombre que la lumière du Christ doit dissiper. Ainsi, les justes et les pécheurs sont dans l'Église seulement par ce qui est saint en eux, dans leur être, dans leur cœur, dans leur comportement. Néanmoins, l'Église demeure sainte, car sa sainteté a pour principe la Très sainte Trinité, le Christ et l'Esprit-Saint agissant en elle. L'Église est sainte dans sa doctrine, dans sa foi, ses sacrements, dans les grâces et les charismes de l'Esprit-Saint, dans ses saints, martyrs, confesseurs et vierges, qu'elle propose en exemples à ses fidèles. Le divin Fondateur de l'Église a voulu faire de la sainteté une note distinctive de l'Église légitime. Et voici les mots que contient le Symbole des Apôtres à ce sujet : « Je crois à la sainte Église catholique ».

La révision des dogmes

Au début de la Profession de foi se rencontre le Symbole de Nicée-Constantinople, qui est suivi de trois paragraphes, « qui entendent expliciter les vérités de la foi catholique » (Lettre apostolique, n. 2). Dans le premier paragraphe, comme l'indique la « Note doctrinale », « on entend affirmer que ce qui est enseigné est constitué de toutes les doctrines de foi divine et catholique que l'Église propose comme divinement et formellement révélées et, comme telles, irréformables.  » (n. 5).

Néanmoins, le cardinal Ratzinger nie tout simplement le caractère infaillible des dogmes définis par les conciles qui ont suivi le Schisme d'Orient !… En effet, il soutient qu' « un concile purement occidental ne pourrait jamais formuler un texte […] ayant un caractère ecclésial catholique depuis le Schisme d'Orient » (PTC, p. 137). Le concile de Trente est fortement déprécié, parce qu'il a un caractère “régional“ (p. 138) et “polémique“ par surcroît (p. 278). Selon lui, les effets de ce concile auraient été négatifs au point que « la révision de tels textes est indispensable » (p. 138).

Or, il est absolument faux et hérétique de soutenir que les dogmes définis par les conciles puissent être modifiés. En effet, le premier concile du Vatican, dans les canons sur la foi catholique, définit ce qui suit : « Si quelqu'un dit qu'il est possible que les dogmes proposés par l'Église se voient donner parfois, suivant le progrès de la science, un sens différent de celui que l'Église a compris et comprend encore, qu'il soit anathème. » (chapitre 4, n. 3).

Ni la congrégation pour la Doctrine de la Foi, ni le Pape, ni même un autre concile ne peuvent contredire un dogme de foi déjà défini, parce qu'il est noté d'irréformable. D'après le Droit canonique, qui est valable pour tous les membres de l'Église, quels qu'ils soient, contredire un dogme de foi constitue une hérésie, qui entraîne une excommunication latæ sententiæ (can. 1364, § 1).

Conclusion

Ne faudrait-il pas conclure, d'après les écrits du Cardinal Ratzinger, que ce dernier doit être classé parmi les hérétiques, qui sont, selon le Droit canonique, excommuniés latæ sententiæ  ?… (can. 1364). De plus, comme nous l'enseigne la théologie, un hérétique a perdu la vertu de foi ; un théologien hérétique ne peut donc plus être ni se dire un théologien « catholique » !…

Le crime des hérétiques est de corrompre la foi des fidèles, d'empoisonner les esprits. Ce crime dépasse de beaucoup en gravité celui d'empoisonner les corps !… Dans sa Somme théologique, saint Thomas d'Aquin a écrit un article intitulé : “Doit-on tolérer les hérétiques ?“ Dans sa réponse à cette question, il écrit notamment en citant saint Jérôme : « Il faut couper les chairs pourries et chasser de la bergerie la brebis galeuse, de peur que toute la maison, toute la masse, tout le corps et tout le troupeau ne souffre, ne se corrompe, ne pourrisse et périsse. Arius dans Alexandrie fut une étincelle ; mais, parce qu'il n'a pas été aussitôt étouffé, sa flamme a ravagé tout le globe. » (2-2, q. 11, a. 3).

Le cardinal Ratzinger ne mérite donc pas la confiance qui lui est accordée !… Au contraire, ne doit-il pas être chassé parmi ceux qui sont « déguisés en brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces » ? (Matth. VII, 15). Ce fonctionnaire hérétique est bien, malgré les apparences contraires, incompétent pour la fonction qu'il exerce !… La preuve la plus évidente de cette incompétence est la lettre qu'il a adressée à tous les évêques du monde entier, le 29 septembre 1985, pour interdire presque totalement les exorcismes dans toute l'Église !… Aucune directive de l'Église n'a jamais assuré aux démons une plus grande protection, une plus grande liberté d'action !…

2 août 1998. Un théologien.

* * *

Ainsi, paradoxalement, la lecture du texte donné par le Vatican comme étant le « 3 ème Secret » et les commentaires et interprétations des cardinaux Sodano et Ratzinger, conforte ce que l'on pouvait déjà deviner depuis des années du contenu du vrai 3 ème Secret de Fatima : la perte de la Foi jusque dans l'Église, la défaillance de la « haute hiérarchie de l'Église » et la trahison au Vatican, prélude à l'arrivée de l'Antéchrist. Et il est certain que s'il porte sur « la désorientation diabolique des âmes et, en particulier celles du clergé  » et sur l'apostasie propagée par un concile, ceux qui en sont les auteurs, comme Mgr Wojtyla, un des principaux rédacteurs de Vatican II, et maintenant le cardinal Ratzinger, veulent tout faire pour l'enterrer, en le falsifiant. Ceux qui veulent détruire l'Église, ou du moins la laissent détruire, ne vont pas prendre les seuls moyens qui la sauveraient : encouragement à la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois, consécration de la Russie et révélation du vrai 3 ème Secret qui exigerait un retour à la Tradition de l'Église, à ses dogmes, sa Messe, ses sacrements.


Cf. « Jésus » , nov. 1984, p. 79.

Ce constat prouve que le cardinal Ratzinger a eu accès au vrai texte du 3 ème Secret, bien différent de la vision qu'il publie maintenant, que la substitution a donc eu lieu sous sa responsabilité, avec bien-sûr la volonté, l'accord ou la complicité de Jean-Paul II, chef de l'Église officielle. Jean-Paul II a en effet déclaré à l'audience générale du 17 mai 2000, donc quelques jours après son “pèlerinage” à Fatima où a été annoncé la publication du texte : « Comme il me semblait avoir atteint maintenant la maturité des temps, j'ai estimé opportun de rendre public le contenu de ce qui est appelé la troisième partie du secret. » (Aura Miguel Le Secret de Jean-Paul II , p. 246). Même si Jean-Paul II apparaît un peu en retrait dans l'annonce officielle, il est manifeste qu'il est bien au courant de tout et qu'il est en fait le grand ordonnateur. Les personnalités officielles qui portent la responsabilité de cette imposture sont donc dans l'ordre hiérarchique : Jean-Paul II, Ratzinger, Sodano et Bertone. Derrière eux, on peut bien-sûr facilement deviner l'action de la Franc-maçonnerie.

« Le Secret de Jean-Paul II » par Aura Miguel, 2000, p. 233. A noter : le texte de la S.C. pour la Doctrine de la Foi du 26 juin ne dit pas un mot du miracle du soleil du 13 octobre 1917, dont 70.000 à 100.000 personnes furent témoins ! C'est très significatif de la volonté romaine de faire rentrer Fatima « dans le rang ». Et l'on cherche encore moins à examiner si ce miracle, en plus de sa signification première (confirmer et authentifier les apparitions de la “Dame plus brillante que le soleil“ ) peut avoir une seconde signification, allégorique, se référant directement à la 3 ème partie du secret et plus précisément à une crise très grave au niveau de la Papauté ; pourtant, le Pape, vicaire du Christ qui est le Soleil de Justice (Malachie, IV, 2 et Grande Antienne liturgique du 21 décembre), est bien, en temps normal, comme le soleil de l'Église militante. La chute finale du soleil, précédée de trois tremblements convulsifs de l'astre-roi, lors du miracle du 13 octobre, a donc de toute évidence un sens allégorique et eschatologique très fort !

Réponse de Sœur Lucie au Cardinal Ottaviani. Documentation Catholique, 19 mars 1967, col. 542.

Ibidem.

Ibidem, p. 232.

Abbé Fabrice Delestre, « Bulletin saint Jean Eudes » juin-juillet 2000, p. 8.

Reproduit in extenso dans « Le Secret de Jean-Paul II » par Aura Miguel, p. 215-233.

Cf. Bij de Verschijningen en de voorzeggingen van Fatima , revue Streven, 1944, p. 139-140.

« La Contre-Réforme catholique au XXème siècle » n°369, p. 29 (août 2000).

Pour compléter et actualiser cette analyse, on lira avec profit les derniers n° des livrets « Documentation sur la Révolution dans l'Église » (6, 7, 8, 9 et 10) qui dénoncent les hérésies de plus en plus graves de la Rome officielle. Cf. Bibliographie.

Lettre de sœur Lucie à une amie, citée dans « Un éclair dans le Ciel, Fatima » (Action Familiale et Scolaire) p. 41.


suivant début précédent