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Conclusion du chapitre 8


    Vatican II a engagé son infaillibilité, mais néanmoins s’est trompé. Comment expliquer cette défaillance?

    Montini affirme avoir CONFIRMÉ « DANS L’ESPRIT-SAINT », alors que Vatican II EST HÉRÉTIQUE en plusieurs endroits. Cela PROUVE qu’il n’a pas pu être pape vérita­ble et que le Saint-Esprit ne l’a pas assisté. S’il avait été pape, l’Église universelle, appuyée sur Pierre n’aurait pas pu errer, comme l’enseigne le docteur angélique (Somme théologique, supplément de la IIIe partie, q. 25, a. 1).

    On connaît la célèbre exclamation des Pères du concile œcuménique de Chalcédoine: « Pierre a parlé par la bouche de Léon! » Eh bien, Pierre a-t-il parlé par la bouche de Montini? Si oui, ceux qui contestent Vatican II ne vaudraient pas mieux que les contestataires nestoriens, qui refusèrent le verdict de Pierre lors de Chalcédoine; si non, Montini n’était pas successeur de Pierre. Ter­tium non datur. (« Il n’y a pas de troisième solution »).

    Dire que Montini n’aurait pas parlé du tout serait ridi­cule, puisqu’il a approuvé tout et chacun des documents conciliaires en son nom personnel. Et prétendre qu’il aurait agi seulement en tant que « docteur privé » serait grotesque: approuver un concile œcumé­nique est un acte public, destiné à être porté à la connaissance du monde entier. Pierre a-t-il parlé par la bouche de Montini? Est est, non non!

    D’ailleurs, Montini lui-même a très clairement établi qu’il engageait son infaillibilité pour certifier l’orthodoxie de Vatican II: « Rien de ce qui a été décrété dans ce concile, comme dans les réformes que nous avons décidées pour le mettre en œuvre, n’est opposé à ce que la Tradition bimillénaire de l’Église comporte de fondamental et d’immuable. De cela, nous sommes garant, en vertu, non pas de nos qualités personnelles, mais de la charge que le Seigneur nous a conférée comme successeur légitime de Pierre et de l’assistance spéciale qu’il nous a promise comme à Pierre: « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas» (Luc XXII, 32). Avec nous en est garant l’épiscopat universel.

    Et vous ne pouvez pas non plus invoquer la distinction entre dogmatique et pastoral pour accepter certains textes de ce concile et en refuser d’autres. Certes, tout ce qui est dit dans un concile ne demande pas un assentiment de même nature: seul ce qui est affirmé comme objet de foi ou vérité annexe à la foi, par des actes «définitifs», requiert un assentiment de foi. Mais le reste fait aussi partie du magistère solennel de l’Église auquel tout fidèle doit un accueil confiant et une mise en application sincère.

    Il reste qu’en conscience, dites-vous, vous ne voyez toujours pas comment accorder certains textes du concile [...] avec la saine tradition de l’Église [...]. Mais comment une difficulté personnelle intérieure [...] vous permettrait-elle de vous ériger publiquement en juge de ce qui a été adopté légitimement et pratiquement à l’unanimité, et d’entraîner sciemment une pal1ie des fidèles dans votre refus? Si les justifications sont utiles pour faciliter intellectuellement l’adhésion [...], elles ne sont point par elles-mêmes nécessaires à l’assentiment d’obéissance qui est dû au concile œcuménique et aux décisions du pape. C’est le sens ecclésial qui est en cause [...].

    Nous vous disons, frère, que vous êtes dans l’erreur. Et avec toute l’ardeur de notre amour fraternel, COMME AVEC TOUT LE POIDS DE NOTRE AUTORITÉ DE SUCCESSEUR DE PIERRE, nous vous invitons à vous rétracter, à vous reprendre et à cesser d’infliger des blessures à l’Église du Christ.

    [Nous exigeons de vous une rétractation publique de votre refus de Vatican II]. Cette déclaration devra donc affirmer que vous adhérez franchement au concile œcuménique Vatican II et à tous ses textes - sensu obvio -, qui ont été adoptés par les Pères du concile, approuvés et promulgués par notre autorité. Car une telle adhésion a toujours été la règle, dans l’Église, depuis les origines, en ce qui concerne les conciles œcuméniques » (Montini: Lettre à Mgr Lefebvre, 11 octobre 1976).

***

    Certains pensent que Montini a perdu le pontificat en signant Dignitatis humanae. Nous pensons plutôt qu’il ne l’a jamais possédé dès le début, car, s’il avait été élu légitimement pape, le charisme de l’infaillibilité l’aurait justement préservé de tomber dans l’hérésie. S’il n’a jamais été pape depuis le début, cela signifie que son élection dut être invalide. Les raisons de l’invalidité de son élection seront présentées au chapitre 10.

    Mais auparavant, au chapitre 9, nous ferons une étude « bis » sur son successeur Wojtyla.

    Résumé: Vatican II, en principe infail­lible, se trompa, parce qu’il lui manquait un élément constitutif essentiel: un pape.

    Vénérables sirènes! Notre d’invité d’honneur au concile Vatican II va vous expliquer de quelle façon la liberté religieuse « a ses racines dans la Révélation divine ».
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