Virgo-Maria.org

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

dimanche 26 mars 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Tartuffe et Ratzinger

Prochaine représentation en avril 2006

Prix de la place à 30 pièces d’argent, selon le tarif en usage dans une pièce précédente. Inclut le « pack canonique » distribué à l’entracte.

Afin de soutenir Raztinger et sa troupe dans leurs frais de représentation (œcuménique), Tartuffe transférera directement à Ratzinger les dons, legs, héritages et quêtes reçues  des esprits « simples », tout particulièrement les petites gens, qui ont soutenu les conceptions  « étriquées » et « ringardes » de Mgr Lefebvre pendant 36 ans.

Tartuffe, ancien économe, appliquera ainsi, à sa manière, la maxime « J’ai transmis ce que j’ai reçu » gravée sur la tombe de Mgr Lefebvre à la demande de celui-ci.

La littérature française du XVII° siècle comporte un chef d’œuvre de Molière au sujet de la duplicité des clercs prévaricateurs. Elle a pour nom : « Tartuffe » et la renommée de cette pièce de théâtre, devenue intemporelle, a fait le tour du monde. Ni Molière, ni encore moins Monseigneur Lefebvre, n’eussent imaginé voir un jour appliquée cette thématique symbolique à celui qui, sacré en juin 1988 dans la prairie d’Ecône, afin de sauvegarder le Sacerdoce de la Nouvelle Alliance et l’épiscopat qui le transmets, allait d’août 2005 à avril 2006, amorcer une intrigue en coulisse avec l’usurpateur du Siège de Saint-Pierre. Les actes de cette « tartufferie » se sont succédés depuis l’été dernier et, très curieusement, des rives conciliaires nous viennent aujourd’hui cette fiction talentueuse, une saynète publiée sur le Forum catholique.

Ce texte humoristique autorise une deuxième lecture, au-delà de ce qu’imagina son auteur à la plume heureuse. Sans le savoir, le gai narrateur conciliaire, a croqué en quelques propos et quelques tableaux, deux niveaux d’interprétations.

Premier niveau l’incohérence de la FSSPX au sujet de la question de l’infaillibilité pontificale. Elle prétend, contre la Tradition de l’Eglise, et tout particulièrement contre Vatican I, faire acte d’allégeance au « Pape » tout en prétendant lui enseigner la Foi catholique. Nous renvoyons à notre étude sur cette question parue le 5 février sur le site www.Virgo-Maria.org.

Deuxième niveau, le tableau croquignolesque d’un tartuffe multipliant les révérences devant le « Pape » Benoît XVI, illustre avec saveur les propos très déférents de Mgr Fellay qui accours au secours de l’autorité qui a condamné son consécrateur et que celui-ci rejetait par son désormais célèbre adresse de 1987 envers Ratzinger : « nous ne pouvons pas collaborer ».

Ce double jeu de Tartuffe, côté Cour pontificale et Côté ville de la Tradition, vient donner un certain relief et une forme imagée au comportement de Mgr Fellay qui négocie secrètement et diligemment à la Cour (lire La Stampa du 24 mars 2006) et qui, à la ville, à Saint-Nicolas, à Flavigny et au Colorado, prend des airs horrifiés et offusqués devant les « rumeurs » (sic) des négociations, tel un Tartuffe qui brandirait son mouchoir et qui protesterait : « cachez ces accords que je ne saurais voir !».

Nous ajouterons qu’à l’encontre de la morale de cette saynète, le Tartuffe pourrait bien se voir promettre le « Patriarcat Tridentin » par le côté Cour, ce qui lui permettrait de briller du côté Ville de la Tradition et d’entraîner à sa suite quelques clercs amateurs d’honneurs, de titres, de distinctions, de mitres et de décorations, sous les vivats des « bourgeois gentilhommes » libéraux de la Tradition mondaine. Ratzinger aurait alors fait tourner la pièce à son avantage.

Et notre Tartuffe pourrait déclamer du haut de DICI, de La Porte Latine, des Nouvelles de Chrétienté ou des chaires de Saint-Nicolas ou de Saint-Isidore The Farmer du Colorado :

« Très Saint-Père, comme vous parlez si bien latin, comme vous aimez l’encens et souffrez d’entendre le grégorien, ne voilà-t-il pas le grand retour de la Tradition tant espéré par notre bien-aimé fondateur que vous condamnâtes, mais, pour lequel un si auguste Souverain Pontife tel que vous ne sauriez manquer de déclarer cette excommunication ‘circonstancielle’, et relire avec nous Vatican II à la « Lumière de la Tradition ».

« Vénérable et authentique Successeur de Pierre, nous voyons dans votre Compendium le don de la Providence, nous avons compris l’ « herméneutique du Concile Vatican II » dont vous avez consentis à nous gratifier.

Nous sommes émerveillés par votre Eros théologique que vous venez de révéler à la Chrétienté arriérée, au moyen duquel, votre Sainteté, veut ‘nous élever au Divin, et nous conduire au-delà de nous-même’[1] selon votre sublime écrit : « Deus caritas est ».

« Illustre Evêque de Rome, nous reconnaissons, contre les prétentions absurdes et impies des savants de l’Université, laïcs forcément incompétents, l’action ineffable de la Providence dans la révélation par l’immense et honnête savant que fut l’illustre Dom Botte, le digne fils de Dom Pérignon, de l’authentique rite romain antique de la Tradition apostolique d’Hippolyte de Rome[2], rite par lequel votre illustre prédécesseur Montini a pu, sans coups férir, détruire de fond en comble toute la vénérable et immémoriale liturgie latine, ainsi que la Succession Apostolique, et par lequel vous avez-vous-même, en 1977 à Munich, reçu le « Spiritus principalis », transmis par le Père au Fils et par le Fils aux apôtres comme l’enseigne votre grand Théologien, le regretté Lécuyer, ennemi personnel et si justifié du « ringard » Mgr Lefebvre, nouveau rite conciliaire qui manifeste si clairement et si univoquement « l’effet du pouvoir d’ordre de l’épiscopat et la grâce de l’Esprit-Saint » comme l’exigeait Pie XII en 1947.

« Comme nous nous soumettons à votre infaillibilité conciliaire, si spectaculairement illustrée par votre prédécesseur Paul VI, quand il eut l’audace de démontrer, face aux clercs ébahis, la force de cette même infaillibilité conciliaire, en déclarant formellement, contre les faits constatables et contre toute évidence, que son nouveau rite de consécrations épiscopales conciliaires était « encore en usage dans les rites syriaques orientaux » dont aurait été tirée la substance de cette forme essentielle par laquelle vous devîntes vous-même authentique successeur des Apôtres.

« Ainsi comme Notre Seigneur changea l’eau en vin, votre maître Paul VI, changea la réalité et les faits constatables aujourd’hui encore ! Quelle merveille ! Et ce n’est là que la moindre des grandes merveilles qui se produisent depuis 40 ans dans votre Sainte Eglise conciliaire rénovée, à laquelle nous gémissons à vos pieds pour obtenir de votre immense mansuétude notre réintégration et celle de notre Fraternité si longtemps égarée par notre prédécesseur peu clairvoyant que vous aviez du excommunie, en dépit de votre grande bonté.

« Comme nous sommes ébahis de sainte admiration devant votre élan œcuménique envers nos frères séparés les Orthodoxes et surtout les Anglicans. Comme nous brûlons de désir de participer à vos côtés aux prochaines Journées mondiales de la Jeunesse, pour clamer en cœur vos louanges par toute cette malheureuse planète. Comme nous attendons avec impatience, tels des fils obéissants, les conclusions de la Commission qui déclarera enfin inexistantes les Limbes.

« Comme votre charité sans borne, dont le zèle va jusqu’à nommer une commission de réhabilitation de Judas, stimule notre propre zèle et nous édifie ! Deus Caritas est !

« Comme votre sens moderne de la liberté religieuse ouvre en notre esprit des horizons intellectuels insoupçonnés, Comme nous sommes confondus devant la célérité qui vous anime à béatifier le saint Pape « subito » Jean-Paul II qui, avec vous, nous excommunia.

« Comme nous reconnaissons vos décisions avisées qui nous ont valu un protecteur tel que le bon cardinal Hoyos, un homme si estimable, si droit, sans détour ni calcul aucun, pur produit de l’Oeuvre de la Providence suscité par saint José Maria de Balaguer, lui aussi un homme de grande confiance, loué par tous les catholiques américains, un homme si bon, si honnête et si juste avec le Père Grüner.

« Comme enfin, nous voyons la main de Dieu dans votre nomination du Cardinal Levada, à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, un homme si intègre, à l’ombre de tout scandale, ne laissant derrière lui que des diocèses florissants, financièrement bénéficiaires, débordants de vocations et de rayonnement apostolique, un homme insoupçonnable, jamais inquiété par la Justice, se gardant de fréquenter les Anglicans et les Mondialistes de l’URI, sinon pour leur enseigner l’authentique doctrine de la Tradition catholique.

« Comme nous partageons votre jugement déclarant valide l’anaphore d’Adaï et Mari, sans paroles de la consécration. Comme nous savons reconnaître votre ouverture d’esprit, votre patience, votre sagesse et votre jute souci de « réformer la réforme liturgique » du Concile Vatican II dans votre tolérance à l’égard des messes technos de Vienne, avec téléphones portables, enceintes puissantes, fumées de boîtes de nuit et déguisements apocalyptiques de votre protégé le cardinal Schönborn.

« Comme nous partageons vos grandes vues d’architecte des patriarcats, exprimée dans vos érits dès 1969, comme nous admirons votre fidélité en amitié auprès d’Hans Küng, ce théologien un peu turbulent mais animé d’un si grand amour de l’Eglise, comme nous lisons et relisons, et ferons lire à nos séminaristes, Hans Urs von Balthazar, le Père Bouyer, le Père de Lubac, le Père Lécuyer et cette école illustre de la Nouvelle Théologie que les conseils éclairés de Votre Sainteté ne cesse de nous recommander»

« Très Saint Père, Votre immense Sainteté doit savoir que nous sommes devenus très riches, grâce aux nombreux legs de ces braves familles de fidèles de la Tradition qui s’efforcent depuis 36 ans de soutenir l’œuvre de Mgr Lefebvre pour préserver le vrai Sacerdoce et le vrai Sacrifice de Melchisédech… Voyez dans votre infinie bonté comme nous sommes à présent désireux et impatients de remettre aux mains de votre insondable sagesse les clés de la disposition de ces richesses transmises par ces braves gens trop longtemps égarés par les conceptions étriquées du fondateur de la Fraternité, que vous n’avez pu éviter, malgré vos sanglots, d’excommunier.

Et nous pourrons alors, plein de gratitude et implorant votre protection, vous dire : « Nous vous avons tranmis ce que nous avons reçu » !

Fuyons toutes ces palinodies, indignes de Mgr Lefebvre, afin de mener le bon combat de la Foi.

Abbé Michel Marchiset

Texte du Forum Catholique[3]

Tartuffe et le « Pape », saynète plaisante sur le ton badin

A l’usage de ceux qui focalisent sur les cirons tout en gobant les chameaux, contre personne en particulier.

Au fronton du théâtre : « Il veut par les ors et la pourpre Nous voir honoré, mais chacun de ses actes défie Notre autorité »

La scène est dans les jardins du Vatican. Gazouillis d’oiseaux et de fontaines.

Scène 1, le « Pape », Tartuffe : Le Pape se promène à petits pas, lisant son bréviaire. Tartuffe s’approche, baise révérencieusement l’anneau, et demande à parler. Sa Sainteté l’y invite très paternellement.

Tartuffe : - Ah ! Très très Saint-Père ! Que je suis donc aise de vous trouver si bien disposé à mon égard ! Nous avons eu quelques tout petits et légers différents sans conséquences, je le sais, mais c’est que je voudrais très respectueusement présenter quelques bien modestes conseils à votre sainte Sainteté… je n’ose…

Le Pape : - Qu’est-ce, mon bon Tartuffe ? Je suis tout ouïe…

Tartuffe : - Eh bien, très très Saint-Père, il me semblerait, toute révérence gardée, que peut-être si votre sainte Sainteté consentait dans un élan de bonté à bien vouloir coiffer sa si belle tiare, cela, en plus de réjouir nos yeux et nos cœurs, rehausserait sa majesté coutumière et sa belle prestance…

Le Pape : - Ma foi… je ne sais… seriez vous bien obéissant, alors ?

Tartuffe, baisant encore l’anneau : - Oh oui, sainte sainte Sainteté ! Mais c’est que… vous savez bien… il y a les préalables… les conditions… les discussions… mais je suis déjà très obéissant, et la tiare, voila l’important !

Le Pape, à part : - Moui… ce discours là ne change guère…

A Tartuffe : - Nous y songerons… dites moi donc encore ce que vous avez sur le cœur !

Tartuffe : - Très grande sainte Sainteté, c’est trop d’honneur ! Voyons… ne croyez vous pas que si peut-être vous vouliez bien ne pas renoncer à votre si prestigieux titre de Patriarche d’Occident, votre grandeur, votre autorité…

Le Pape : - Mon autorité…mmhhmmmm… la respecteriez vous mieux, cher Tartuffe ?

Tartuffe, s’agenouillant : - Mais comment donc, Grand Patriarche !! Voyez, je suis à vos pieds ! Mais… vous savez bien, auguste Lumière d’Occident… Le combat de la Messe… les excommunications… les suspens… mais bien sûr votre autorité prime sur tout, et ce titre de Patriarche, c’est ce qui compte d’abord !

Le Pape, à part : - Ca !… décidément !…

A Tartuffe : - Et quoi d’autre ? Dites, dites, parlez hardiment !

Tartuffe : - Ah ! Doux Christ en terre très très vénéré…

Le Pape : - Haheum…

Tartuffe : - Si, si, je vous assure… comme il serait beau de vous voir à nouveau porté sur la sedia ! Comme vous paraîtriez majestueux, comme cela chavirerait nos âmes !

Le Pape : - C’est à voir… vous soumettriez vous mieux à mes décisions, seriez vous encore meilleurs fils que vous n’êtes ?

Tartuffe, se jetant à plat ventre et baisant les souliers du Pape : - Oui, oui, immense Pontife, gloire visible de Notre Seigneur ! Toujours plus soumis, toujours votre fils très obéissant, mon précieux Pape ! Gentil, gentil Tartuffe…

A part : - [gollum !]

Au Pape : - Mais… vous savez… le Concile, il faudrait un peu en discuter quand même, je ne suis pas sûr que tout y soit bon…mais nous, nous sommes bon, très bon Tartuffe ! Alors la sedia, rien n’est plus pressé pour l’Eglise !!

Le Pape, souriant : - Cher, cher Tartuffe ! Comme notre cœur se gonfle de joie de vous voir déjà si obéissant et soumis à Notre autorité ! Nous ne voyons donc pas que ces titres et symboles puissent encore y ajouter, tant nous sentons votre obéissance déjà toute parfaite et complète, et ne voudrions pas en écraser votre bel amour filial qui n’en a nul besoin. Aussi continuerons nous de nous en passer ! Retirez vous à présent, nous avons à remercier le Ciel de tant de belle soumission !

Tartuffe quitte la scène en rampant à reculons.

Scène 2 : grand concours de nuées blanches et de lumières suaves dans le haut du théâtre, doux échos célestes, Jean, Paul et Jean-Paul apparaissent, s’adressent au Pape :

Les trois : - Paix sur vous, très aimé Successeur ! En notre temps, nous avons coiffé la tiare, été portés sur la sedia, appelés Patriarches d’Occident… et chacun sait comme nous avons été obéis de Tartuffe !

Les quatre, souriant au public : - Comme il est plaisant de se voir par Tartuffe réclamer titres et insignes d’un pouvoir si bien reconnu et obéi avec tant de diligence ! L’homme a vraiment le sens des priorités, et sait bien son devoir envers Nous !

Marche pontificale et rideau.

Des rafraîchissements sont servis dans la salle.

Rappelons que le prix des places a été établi en fonction d’un tarif déjà pratiqué dans une situation identique passée   … à trente pièces d’argent.

____________

Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/



[1] Voir le message du 7 mars 2006 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/003_2006/VM-2006-03-06/VM-2006-03-06-1-00-Ratzinger_exalte_la_sexualite.htm

[2] Voir les études du Comité Rore Sanctifica publiées sur le site : http://www.rore-sanctifica.org  et en particulier les Notitiae extraites du tome III

[3] http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=184067