Virgo-Maria.org

Qui et pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a assigné ce faux objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la « ré-conciliarisation » de la FSSPX) ?

Qui a PROMU, et pourquoi, le faux préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé le vrai préalable du rétablissement du vrai Sacerdoce de vrais prêtres ordonnés par des évêques validement sacrés selon le rite valide des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et pourquoi, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé le vrai préalable de l’abrogation de Pontificalis Romani invalide de 1968 et le rétablissement de la consécration épiscopale valide d’avant 1968?

A quoi servirait-il de faire dire le vrai rite de la messe par de faux prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de vrais prêtres à dire une fausse messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du vrai rite par de faux prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les vrais prêtres qui disent encore la vraie messe avec un clergé aussi invalide que le faux clergé anglican ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

mardi 2 mai 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

FSSPX – Le tournant de Pâques 2006

La sécurisation des élections de juillet
par le clan des « ré-concilieurs »

1.      Les deux évènements symptomatiques du tournant de Pâques.

Depuis le début de la semaine Sainte 2006 est intervenu un tournant pour la FSSPX. Deux évènements l’illustrent : l’un occulte, l’autre manifeste.

1.    Tout se passe comme si l’abbé Ratzinger avait, entre le dimanche des Rameaux et le Jeudi-Saint pris la décision de temporiser l’accord des préalables et l’enclenchement médiatique du « processus de réconciliation » avec la FSSPX, afin de privilégier la ré-élection du clan des « concilieurs ».

2.    L’intervention de l’abbé Cekada sur Radio Courtoisie le 26 avril 2006 a brisé le mur du silence que le clan des « concilieurs » de l’abbé Schmidberger a construit depuis 20 ans autour des démonstrations de l’invalidité sacramentelle de la consécration épiscopale conciliaire, tentant depuis un an par tous les moyens d’en empêcher la diffusion auprès des fidèles.

2.      Premier évènement (occulte) : Rome repousse l’accord des deux « préalables » de peur de compromettre la ré-élection en juillet 2006 de leurs pions dans la hiérarchie de la FSSPX. La rupture de la semaine Sainte.

Les différents médias qui suivent l’évolution des relations entre la FSSPX et Rome depuis des mois avaient connaissance des intentions romaines d’engager ouvertement pour Pâques un « processus de réconciliation ».

·         L’abbé Ratzinger avait réunit les dicastères à ce sujet le 13 février,

·         Puis l’abbé Ratzinger avait consacré à l’intégration de la FSSPX une matinée entière de débats avec l’ensemble de ses cardinaux conciliaires le 23 mars.

·         Par la suite le sujet avait été débattu à nouveau à huis-clos avec les responsables des dicastères le 7 avril.

·         Les rumeurs s’amplifiaient dans les medias (Il Tempo, sites internets de Rorate Caeli, Novus Ordo Watch, Traditio, les forums (FC et LFC), etc,…).

·         La conférence « épiscopale » française en débattait avant Pâques, le 7 avril, et se déclarait prête à appliquer les décrets qui suivraient la « promulgation de la loi » que représenteraient les décisions romaines attendues.

·         Mgr Fellay accordaient une interview à Il Tempo une semaine avant le 23 mars afin de dire publiquement ses attentes des « propositions » romaines :

« ce sera à Rome de nous faire des propositions »

« sur cette question, Williamson est plus pessimiste, alors que moi je suis plus optimiste »[1] Mgr Fellay.

·         puis, le 25 mars, dans une interview par DICI le Supérieur de la FSSPX confirmait l’objectif de la « réconciliation » en envisageant des étapes, en répétant sa proposition de « visiteurs apostoliques » au sein de la FSSPX.

« Aussi ai-je demandé au pape de poser des actes publics en faveur de la Tradition, car nos fidèles ne pourront se satisfaire de simple paroles d’encouragement. Ces actes sont la liberté de la messe traditionnelle et le retrait du décret d’excommunication. Et si les bruits qui courent aujourd’hui dans la presse sur le retrait de l’excommunication sont avérés, on pourra dire que le Souverain Pontife a pris en compte un des deux préalables. »

« Et j’ai dit que la Fraternité Saint Pie X était disposée à accueillir des visiteurs romains qui pourraient apprécier sur place son travail apostolique. »

« Dans cette phase expérimentale qui devra durer tout le temps nécessaire à une juste évaluation des résultats, aucun engagement ne serait pris ni par Rome ni par la Fraternité […] ce sont les effets de l’apostolat traditionnel qui feront voir a contrario où est la cause de la crise. Voilà pourquoi des préalables pratiques me paraissent indispensables au bon déroulement des discussions doctrinales »

« nous voudrions dans cette deuxième étape présenter à Rome les arguments de la théologie traditionnelle, confortés par les faits de l’apostolat traditionnel, avant d’aborder la troisième étape, celle du statut canonique de la Fraternité » Mgr Fellay[2] - DICI, 25 mars 2006

·         Les milieux Ecclesia Dei publiaient à point nommé une étude statistique d’Oremus sur la Tradition en France, juste avant la réunion de Lourdes, et à l’approche du 7 avril.

·         L’abbé de Cacqueray, dans son communiqué du 3 avril où il attaquait Virgo Maria[3], laissait transparaître son impatience presque jubilatoire d’une prochaine reconnaissance de la FSSPX par Rome, présentée comme une chose très positive et un désaveu pour ceux qui refusent le fausse Rome, si :

« quelques signes importants venaient confirmer aux yeux de tous la progression du combat mené par la Fraternité Saint-Pie X, dont l’aboutissement espéré serait l’abandon par les autorités de l’Eglise officielle des erreurs conciliaires et leur retour à l’intégrité de la vérité catholique. »[4]Abbé de Cacqueray

·         L’abbé de Cacqueray y résumait le « processus de réconciliation » en 3 étapes, paraphrasant Mgr Fellay :

« la Fraternité Saint-Pie X demeure fidèle à une ligne clairement exposée et dont elle n’a pas varié :

§         obtention des deux préalables que sont le retrait du décret des excommunications et la liberté pour tout prêtre de célébrer la messe de Saint-Pie V,

§         résolution des questions doctrinales,

§         recherche de la solution canonique la plus adaptée. » Abbé de Caqueray, 3 avril 2006.

·         L’abbé Barthe, porteur de lourds secrets chuchotés derrière les portes capitonnées, sortait de l’ombre la veille du Jeudi Saint et, en compagnie de Gérard Leclerc, de l’abbé de Tanoüarn et de Paul Sernine, alias l’abbé Celier[5] (ou encore l’ «Honorable» Arsène Lupin ou abbé Beaumont), levait le voile sur Radio Courtoisie, devant Daniel Hamiche et avec une gourmandise de commentateur de sondage de sortie des urnes à quinze minutes du 20H et de l’affichage des estimations de la Sofres un soir de grande élection, sur ce que pourrait être le nouveau paysage de la Tradition au lendemain de l’accord des préalables qui pourraient intervenir dès le lendemain. La glose du chroniqueur de Catholica sur la « situation sans précédent » que créerait la reconnaissance de deux rites était longuement détaillée, ainsi que la solution canonique pour la FSSPX qui pourrait servir de « prototype » pour les schismatiques orthodoxes.

Mais cette intervention des relais français des décideurs romains semblait déjà dépassée et hors sujet. Dès la veille du Jeudi Saint, le site américain Rorate Caeli, laissait paraître son amertume de voir s’éloigner la perspective d’un indult universel pour le rite tridentin[6]. Quelques jours après le vaticaniste John L. Allen révélait[7] que la levée des deux préalables n’était pas pour tout de suite, car l’abbé Ratzinger chercherait un consensus, afin de réaliser la capture du nombre maximum de prêtres et de fidèles de la FSSPX. Etaient alors mis en avant les oppositions des cardinaux, la difficulté de l’abbé Ratzinger à se faire obéir, l’isolement de l’abbé Hoyos, etc. Autant d’arguments que nous interprétons comme des prétextes afin de dissimuler un changement calculé de calendrier.

Que s’est-il passé à Rome entre le dimanche des Rameaux et le milieu de la semaine Sainte ? L’opposition croissante au sein de la FSSPX, le spectre de la guerre intestine au sein de la FSSPX évoqué par Mgr Williamson, la révélation des contours probables des futures structures canoniques, les prières des opposants, ont-ils pesés ? La décision semble en tout cas venir de la tête, car les agents romains du terrain semblent avoir été pris de court.

Quoiqu’il en soit, les faits qui s’accumulent depuis plus de deux semaines tendent à montrer que l’abbé Ratzinger et l’abbé Schmidberger ont décidé de reporter l’opération qui allait être amorcée avec le concours des médias conciliaires ou profanes, des milieux ecclesia déi sous sa coupe et le clan des « concilieurs » qui ont mis la main sur l’appareil dirigeant de la FSSPX depuis la mort inopinée de Mgr Lefebvre.

Dès qu’ils ont découvert le changement de tactique de Ratzinger, 4 abbés mutins exclus de la FSSPX ont pris le chemin de Rome. Les abbés de Tanoüarn, Héry, Aulagnier et Laguérie se sont rendus en dernière semaine d’avril chez l’abbé Hoyos. Cette démarche précipitée alors qu’ils attendaient tous l’indult universel montre que le trouble a dû être important pour ces clercs dont l’existence matérielle se trouve désormais dans la main de la Rome antichrist. Tout cela montre aussi que le véritable maître du jeu est bien l’abbé Ratzinger.

Yves Amiot, qualifié de « chef d’un syndicat de laïcs » par Suresnes, monte au créneau le 1er mai 2006 pour commenter le nouvel interview de Mgr Fellay dans Fideliter. Il s’inquiète de l’opposition au « processus de réconciliation » qui se manifeste de plus en plus ouvertement dans la FSSPX, et surtout il apparaît comme l’un des plus fervents soutiens de la stratégie ultime de Mgr Fellay, malgré des critiques sur la tactique adoptée pour parvenir au ralliement à Rome. Pendant que Mgr Tissier de Mallerais prend une posture d’évêque que l’on ne connaissait plus depuis la mort de Mgr Lefebvre, Yves Amiot approuve les objectifs de la stratégie de Mgr Fellay qui trouve ainsi ses meilleurs soutiens à l’extérieur de la Fraternité, paradoxalement (en apparence).

Comment comprendre la situation actuelle et quelles pourraient être les évolutions pour les prochains mois ?

3.      Ratzinger veut assurer à son clan de « concilieurs » au sein de la FSSPX leur réélection en juillet 2006.

Tout d’abord, temporisation ne signifie pas renoncement. Si cette reculade du calendrier se confirme, elle traduira la prudence de Rome qui estime que la situation n’est pas suffisamment mûre dans la FSSPX pour demander à l’abbé Schmidberger de faire lancer par Mgr Fellay le processus formel de ralliement avec ses étapes.

Tout se passe comme si désormais Rome voulait d’abord s’assurer prioritairement de la reconduction de son clan de « concilieurs » (abbé Schmidberger, Mgr Fellay et le réseau allemand) à la tête de la FSSPX en juillet, pour un nouveau mandat de 12 ans. Il s’agit donc pour Rome et ses alliés au sein de la FSSPX de créer les conditions d’une reconduction du clan du « processus de réconciliation ».

Une tactique double pour tromper les 40 votants, tout en faisant patienter pour la « réconciliation »

Pour cela, en première analyse, il semble que l’équipe « conciliatrice » de la tête de la FSSPX développe désormais un double jeu :

I. - Le jeu du Docteur Jekyll : NON

Au sein de la FSSPX comme aux yeux des fidèles, apparaître comme très ferme et intraitable sur la doctrine et le rejet de Vatican II.

En interne, l’opposition au ralliement n’ayant cessé de s’affirmer, le clan « concilieur » sait bien que l’élection se gagnera sur des positions simulant la fermeté et la fidélité à Mgr Lefebvre. Les contacts des derniers mois avec Rome et le double langage de la direction ont jeté le trouble. Il s’agit pour l’abbé Schmidberger et ses relais d’effacer cette image.

Le 29 avril 2006, l’abbé de Cacqueray illustre ainsi cette position en réchauffant une vieille affaire de septembre 2005 (la réunion interreligieuse de Lyon organisée par le Centre Sant’Egidio et le diocèse de Lyon remonte au mois de septembre 2005), pour déployer une rhétorique de ‘dernier bastion’ avec une emphase qui ne convaincra personne, car la ficelle est trop grosse :

« Nous faisons appel à vos bonnes prières et à toute votre générosité pour résister à l’étranglement que l’on voudrait faire subir à cette ultime force de résistance catholique, française et contre-révolutionnaire que constitue la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. » Abbé de Cacqueray

Les loges, les convents et la franc-maçonnerie sont fustigés. Il est d’ailleurs surprenant qu’avec de telles dispositions d’esprit, l’abbé de Cacqueray s’acharne à conserver auprès de lui l’Honorable abbé Celier-Sernine. La récente opposition tonitruante de l’abbé de Cacqueray à l’égard de Mgr Rifan était déjà suspecte.

Le peu de sérieux de cette subite et suspecte montée au créneau s’impose quand on se rappelle le propos très « concilieur » (avec les conciliaires) de son message du mois mars dans La « Lettre à nos frères prêtres »[8]. De façon générale il faut toujours se méfier de ceux qui avancent avec emphase sous l’étiquette ‘contre-révolutionnaire’.

Nous ne sommes pas des contre-révolutionnaires, mais des sujets de Jésus-Christ Roi de France.

Tout ce qu’on peut en déduire est que l’actuel Supérieur de District en France applique les consignes de Menzingen-Ratzinger au garde-à-vous, aussi fluctuantes soient-elles au fil des aléas de la tactique du « processus de réconciliation ».

Nous apprenons également que Mgr Fellay a donné son accord, avec des encouragements, pour la diffusion par Ecône d’une conférence très ferme de Mgr Lefebvre contre Ratzinger.

Le plan déductible de l’abbé Ratzinger pour les prochains mois a toujours le même but final, seuls quelques détails d'adaptation pratique sont pris en considération :

·         Faire ré-élire pour 12 ans le clan des « concilieurs » du réseau allemand actuellement aux commandes, en lui laissant jouer, en interne avant les élections, la carte de la fermeté vis-à-vis de lui-même Ratzinger

·         Dès sa ré-élection en juillet 2006, le clan des «concilieurs» réélus entamera une purge des plus réfractaires , puis des moins enthousiastes, pour la «réconciliation» avec les conciliaires, à savoir en priorité le clergé de Saint-Nicolas du Chardonnet et les Supérieurs des séminaires

·         Une fois son pouvoir bien assis en septembre-octobre 2006, le clan des «concilieurs» abandonnera son discours de fermeté et relancera, très médiatiquement à l’intérieur comme à l’extérieur de la Fraternité, le « processus de ré-conciliation ».

·         Les deux préalables seront alors accordés par Rome successivement.

·         Durant un temps de « démonstration » de « l’expérience de la Tradition » des visiteurs romains viendront faire des enquêtes de police dans la FSSPX, le contrôle des écrits et des sermons des abbés ira se durcissant, la « loi des suspects » règnera dans un climat de terreur et de chasse aux sorcières.

·         Une pseudo-commission théologique de la FSSPX et de « dialogue » avec Rome concluera un accord en trompe-l’œil pour accepter une « critique constructive » de Vatican II

·         Fort de sa légitimité renouvelée pour 12 ans, le clan des «concilieurs » aura toutes les audaces. Les récalcitrants seront exclus, qu’ils soient prêtres ou même évêques.

·         Un accord officiel sera signé par le Supérieur de la FSSPX avec l’abbé Hoyos pour transférer tous les biens et le contrôle de la FSSPX à l’abbé Ratzinger au sein d’une structure « psychologiquement acceptable » pour paraphraser l’abbé Barthe, si ce n’est pas un « Patriarcat Tridentin » ce sera la même chose sous le titre d’un « Archevêché majeur » ou toute autre formule ronflante.

·         Les ordinations sacerdotales dans la FSSPX seront alors bientôt effectuées par un « évêque » ou un « cardinal » romain, lui-même invalidement consacré.

·         L’extinction du vrai Sacerdoce catholique au sein de la FSSPX sera alors enclenchée. Ce sera la mise au tombeau assurée de l’œuvre de Sauvegarde du vrai Sacerdoce de Mgr Lefebvre.

II. - A l’extérieur le jeu de Mr Hyde : OUI

A l’extérieur, dans les médias conciliaires ou non religieux, continuer à faire montre de sa volonté de « réconciliation ».

Le 20 avril 2006, l’hebdomadaire conciliaire conservateur Famille Chrétienne a publié dix pages d’enquête sur la FSSPX sous le titre : « la réconciliation est-elle possible » ? Mgr Fellay y est interviewé.

Nous y retrouvons le « Oui et non » qu’il avait testé à Saint Nicolas du Chardonnet le 11 décembre 2005. Ce « Oui et non » qui n’a rien d’évangélique semble devenu la devise de Mgr Fellay. Mais que cache ce double langage ? Que cache-t-il à ses prêtres ? Que cache-t-il aux fidèles ? Que cache-t-il aux trois autres évêques ?

Mgr Fellay déclare que finalement il s’agit d’une question de confiance de la FSSPX vis-à-vis de Rome. Et le combat de la FSSPX pour la préservation du sacerdoce, tel que l’a rappelé Mgr Lefebvre dans sa Préface aux statuts de 1991, n’est plus devenu qu’une simple « crise ». Il s’agit seulement de trouver les conditions d’une « sortie de crise ». Ce sont les termes du journaliste. Mgr Fellay ne rectifie pas, bien au contraire, il répond dans ce contexte en précisant ce qu’en seraient les conditions :

Quelles décisions pourraient amener à une sortie de crise ? (journaliste)

« J'ai expliqué à Rome que nos fidèles et nos prêtres sont dans un état de méfiance par rapport aux autorités dans l'Église. Nous avons besoin d’actes qui fassent regagner cette confiance ». Mgr Fellay, Famille Chrétienne, 20 avril 2006[9]

Mgr Fellay y explique que le seul problème résiderait dans l’« interprétation » du concile, mais que Benoît XVI a la volonté d’en trouver la bonne.

« Oui et non. Nous avons parlé des problèmes et des moyens de les résoudre. Le point d achoppement reste la compré­hension du Concile. Reste à préciser quelle est la part de malentendu, de mauvaise compréhension.

[…] Je sens néanmoins chez Benoît XVI une volonté d'essayer de sauver le Concile de ses «mauvaises interprétations. » Mgr Fellay, Famille Chrétienne, 20 avril 2006

Le concile Vatican II est simplement ambigu :

« Un des plus grands reproches que nous faisons au Concile c'est d'être ambigu » Mgr Fellay, Famille Chrétienne, 20 avril 2006

Mgr Fellay place ses espérances dans Rome, et « il n’est pas déçu ». C’est le jour et la nuit avec les écrits de Mgr Lefebvre : Que l’on se réfère simplement à sa lettre de mission aux futurs évêques qui avait notamment pour destinataire… l’abbé Fellay, le 29 août 1987[10].

« On s'attendait à un certain nombre de mesures comme la libéralisation de la messe tridentine, que cela ferait I’objet d une annonce durant le dernier synode des évêques. On attendait également des nominations à la Curie, à la Secrétairie d'Etat. Or pour l'instant, rien n'a changé. Mais je ne suis pas déçu. » Mgr Fellay, Famille Chrétienne, 20 avril 2006

Cette tactique du double langage signifie que Mgr Fellay se comporte en politicien et non pas en évêque catholique.

Il veut en interne assurer sa propre réélection ou celle d’un représentant du camp des « concilieurs » de l’abbé Schmidberger, afin de pouvoir plus librement engager le processus de « réconciliation », dès cette réélection obtenue.

***

Quels sont aujourd’hui les fruits du « processus de réconciliation » qui est devenu l’obsession suprême, le grand dessein de l’équipe dirigeante actuelle ?

Un plus grand bien pour les âmes comme elle le prétend ?

Que nenni, mais des fruits amers et des divisions. Des compromissions, allant même jusqu’à soutenir en sous-main un site internet qui a fait de la calomnie, de la diffamation et de l’invective sa raison d’être. S’y découvrent haine, mépris, calomnies, à l’étonnement des fidèles qui constatent que les abbés de Suresnes ont des méthodes identiques à celles de nos ennemis. Tout cela n’est guère reluisant et surtout peu catholique.

Pourquoi d’ailleurs n’y a-t-il pas d’autres candidatures aux élections de juillet ?

La Fraternité se trouve en juillet 2006 à la croisée de son destin.

Cette élection va en effet être déterminante pour la FSSPX, non seulement pour les clercs, mais aussi pour les fidèles, car elle détermine la préservation ou non de la transmission de sacrements valides.

Elle représente un enjeu et un bien commun à toutes les âmes qui vivent des sacrements dispensés par la FSSPX.

Or, nous sommes à deux mois des élections, et cet enjeu n’est en rien évoqué.

Le silence le plus complet enveloppe cette élection dont tout le monde sait qu’elle s’avère déterminante.

Serait-ce donc que le clan failli sortant voudrait imposer sa reconduction comme une évidence, comme une chose qui irait de soi ? 24 ans de Direction omnipotente (officielle ou dans l’ombre) par l’abbé Schmidberger (le véritable Mentor de Mgr Fellay) ne le grise-t-il pas suffisamment pour lui faire désirer encore 12 ans de plus ? Deviendrait-il ivre de pouvoir ?

Nous avons observé l’autocratisme qui s’est installé depuis quelque temps, nous connaissons les méthodes de la Direction actuelle : il n’est que de penser à un certain site d’invectives que le supérieur de District en France ne « condamne pas », pour imaginer que la préparation de cette élection est déjà sous contrôle. Toute opposition est pourchassée sans vergogne, toute personnalité voulant faire la moindre contestation sait qu’elle subira la moquerie, l’invective, la haine du site anonyme des abbés de Suresnes. Combien de prêtres qui aujourd’hui voudraient défendre l’une ou l’autre vérité se taisent par peur des représailles.

Serait-ce donc que l’équipe dirigeante actuelle exigerait de se faire reconduire « au nom de l’obéissance » en interdisant tout débat préalable ?

Le magnifique esprit de « réconciliation » dont Mgr Fellay vient faire montre dans Famille Chrétienne et auprès de l’abbé Hoyos prévaut-il au sein de la Direction de la FSSPX et des 40 grands électeurs ?

Il semble que l’opacité soit de mise, tout comme les réunions secrètes avec Rome. Mgr Lefebvre pratiquait la transparence catholique, car il savait que l’enjeu, à savoir le salut des âmes était trop important, et que les dons et legs que recevaient son œuvre l’engageaient en quelque sorte auprès des laïcs.

4.      Deuxième évènement (manifeste) : Le mur du silence imposé par l’abbé Schmidberger sur la question de l’invalidité du rite de consécration épiscopale conciliaire (Pontificalis Romani, 1968) se fissure et éclate.

Cette « omerta » émane du réseau allemand, et c’est en France, avec l’intervention d’un abbé américain et francophone qu’elle éclate dans le grand public en avril 2006. L’abbé Cekada révèle que lors des premières années de la fondation de la FSSPX la question était débattue. Puis vers 1983 intervint l’abbé Schmidberger, poussé par l’abbé Ratzinger, auprès de Mgr Lefebvre, pour l’influencer sur les choix importants.

Il allait imposer, discrètement, mais d’une main de fer, la pseudo-démonstration « par analogie »de la validité des consécrations épiscopales conciliaires de Dom Botte auprès du clergé de la FSSPX jusqu’à l’été 2005, lorsque parurent les études de Rore Sanctifica en français et qu’elles furent diffusées auprès des fidèles.

Un ami nous a transmis une analyse d’un contact réagissant suite à l’intervention de l’abbé Cekada sur Radio Courtoisie. Il évoquait dans son commentaire un « tournant historique » :

« Le problème le plus important « depuis Vatican II a enfin été posé publiquement ce soir. […]

Il faut bien considérer que depuis ce soir, aux yeux du public, le débat se déroule entre d'une part RORE SANCTIFICA et l'abbé CEKADA, et d'autre part AVRILLÉ.»

Il serait erroné de considérer la FSSPX comme un bloc, et de ne pas tenir compte en particulier du fait que les orientations actuelles et la poursuite incessante et obstinée depuis 7 ans d’une « réconciliation » contre-nature est essentiellement le fait d’une minorité bien placée, que nous avons désignée du terme de « réseau allemand », à la tête de laquelle œuvre inlassablement l’abbé Schmidberger.

Quant à Avrillé, après que le Père Pierre-Marie ait rejeté le 24 mars 2006 (ces échanges ont beaucoup circulés sur internet) par une fin de non recevoir (dixit sic : « une perte de temps ») la proposition d’une Disputatio loyale qui lui était faite de la part du Comité Rore Sanctifica, le numéro 56 du Sel de la Terre publie actuellement quatre pages où le couvent des dominicains s’enfonce dans la défense de l’escroquerie conciliaire de Dom Botte et du Père Lécuyer : perseverare…..

Le Comité Rore Sanctifica nous annonce qu’il va produire prochainement des compléments qui réfutent entièrement cette dernière tentative du Sel de la Terre de justifier l’injustifiable validité du nouveau rite de consécration épiscopale.

En particulier, le Comité dit constater que le Père Pierre-Marie se refuse toujours à se référer, comme il en a de fide l’obligation, aux critères exigés infailliblement par Pie XII et Léon XIII pour fonder la validité sacramentelle d’un rite de consécration épiscopale, et qu’il persiste à entretenir une terminologie ambiguë digne des théologiens conciliaires les plus modernistes (« grâce de l’épiscopat », etc…).

L’apparente érudition de ce court article n’est qu’un trompe-l’œil qui abrite de faux raisonnements et des sophismes. Le Comité signale par exemple l’ignorance feinte par Avrillé du sacrilège de la réitération des sacrements chez les Nestoriens.

Désormais, cette diffusion de plus en plus large du fait de l’invalidité du nouveau rite de consécration épiscopale, pose plus clairement la question de la mission de la FSSPX et la nature prophétique de l’acte capital des sacres de 1988 par Mgr Lefebvre.

Mgr Lefebvre a instauré son œuvre afin de sauver le Sacerdoce Catholique. Tous les prêtres qui ont quitté la FSSPX, soit pour rejoindre une position plus ferme, soit pour rejoindre la Rome apostate, ne doivent-ils pas la grâce de leur sacerdoce valide à Mgr Lefebvre ou à un des quatre évêques qu’il a consacrés.

La prise de conscience générale de l’attaque mortelle contre la succession apostolique par la suppression du rite valide de consécration épiscopale et son remplacement par un rite inusité, artificiel, n’exprimant pas le pouvoir de l’ordre conféré, Pontificalis Romani, le 18 juin 1988, donne aux sacres de juin 1988 une dimension encore plus historique.

Le geste de Mgr Lefebvre en sort grandi et encore plus significatif dans l’Histoire de l’Eglise.

Il l’a payé d’une excommunication, preuve de l’impossibilité de communion entre la Rome apostate et la Rome éternelle. Cette excommunication est la garantie de sa Foi, est la garantie de son orthodoxie sur les sacrements, est la garantie du combat mené entre l’Eglise catholique et la fausse Eglise de l’adversaire. La levée de cette excommunication (heureusement trois évêques qui en ont compris l’enjeu la refusent !) serait une preuve de trahison du combat de la vérité.

Nous constatons que la véritable finalité surnaturelle a été de préserver le Sacerdoce Catholique par le moyen de la transmission sacramentelle de l’épiscopat catholique à quatre évêques. Dans un texte qui devient désormais prophétique, Mgr Lefebvre a d’ailleurs écrit, dans un texte solennel, en préface des Statuts de la FSSPX, le 20 mars 1990 :

« Manifestation évidente de la bénédiction sur l'Œuvre à laquelle Dieu va confier l'Arche d'Alliance du Nouveau Testament.

«Hic est calix sanguinis Mei, novi et aeterni testamenti». Tel est le but de nos constitutions » Mgr Lefebvre, 20 mars 1990.

Or, nous observons que l’équipe dirigeante de Mgr Fellay, de l’abbé Schmidberger et du réseau allemand, n’a eu de cesse depuis 7 ans de rechercher la « réconciliation » avec la Rome dont Mgr Lefebvre répétait qu’« elle n’a plus la Foi ».

Cet objectif de « conciliation », imposé comme une évidence et pour lequel toute l’attention a été tournée vers le « processus par étapes de sa réalisation », constitue en fait une attaque mortelle, si elle devait aboutir, contre l’œuvre de Mgr Lefebvre.

En effet, en remettant le contrôle d’une œuvre dirigée par un évêque valide, entre les mains d’un simple prêtre, consacré invalidement dans le nouveau rite de 1968 qui ne signifie pas la potestas ordinis, le Supérieur Général en provoquerait inévitablement SCIEMMENT la destruction définitive.

Il est donc CAPITAL que les enjeux de cette prochaine élection soit posés, afin qu’à la différence de l’équipe dirigeante actuelle, celle qui sera élue, prenne la juste mesure des enjeux véritables de la survie de l’« Arche d’Aliance du Nouveau Testament », dont la FSSPX a hérité, pour une bonne part.

Nous avons ainsi résumé les questions fondamentales qu’il est légitime de poser pour les mois à venir. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

Alors continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

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[1] http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/003_2006/VM-2006-03-20/VM-Interview_de_Mgr_Fellay_a_Il_Tempo_le_12%20mars.htm

[2] http://www.dici.org/actualite_read.php?id=1200

[3] http://www.laportelatine.org/district/france/bo/marchiset2000403/marchiset20060403.php

[4] http://www.laportelatine.org/district/france/bo/marchiset2000403/marchiset20060403.php

[5] Rappelons que l’Honorable abbé Celier, s’est illustré il y a deux et demi, par son pamphlet La paille et le sycomore, où il tentait de faire accroire que les Vénérables des loges ne complotent pas depuis des siècles depuis contre l’Eglise catholique.

[6] http://rorate-caeli.blogspot.com/2006_04_01_rorate-caeli_archive.html

Wednesday, April 12, 2006

Triduum recess

This blog now enters in complete recess during the Triduum, a recess which will only be interrupted if the measure many have been anticipating is made public in these most sacred days.

We are increasingly skeptical regarding the release of a document dealing with the Traditional Mass tomorrow, for the following reasons, among others:

(a) Traditional Catholics have been deceived and kicked around for too long and this could well be another episode of the same old story;

(b) The complete silence of the first-rate Vaticanists, both conservative and progressive;

(c) The fact that most if not all well positioned Traditional Clergy seem to remain completely in the dark, the same men who, at this point, should have known whether something was going to happen tomorrow or not.

We hope the Traditional Rites of the Holy Roman Church have their rightful place once again duly recognized in the Latin Church, and we hope this happens as soon as possible, this very Maundy Thursday if Our Lord wills it! We earnestly hope our skepticism is proven wrong and that this ultimately proves to be a master stroke by the Holy Father.

[7] http://www.nationalcatholicreporter.org/word/

"If it were up to Castrillon Hoyos, it would already have happened," the source said, referring to Colombian Cardinal Dario Castrillon Hoyos, head of the Ecclesia Dei Commission for traditionalist Catholics.

"But Benedict is trying to operate on the basis of consensus, and there's just no consensus," he said.

Another senior Vatican official said simply, "It is not a theme that is yet mature."

Given the way Benedict XVI has played his cards close to the chest on other matters, it's possible that a document is in the works without most of his key advisors knowing about it. But so far, on this issue, what we have is a lot of smoke in search of a fire.

[8] Ces « frères prêtres » qui pour une grande part sont EN FAIT DES LAÏCS du fait de l’invalidité du rite de consécration épiscopale depuis 1968.

[9] Article complet : http://fctemp.free.fr/docu/famChr1475b.pdf

[10] http://www.virgo-maria.org/page6.htm