Virgo-Maria.org

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

lundi 18 décembre 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Le Bon Pasteur et la symbolique luciférienne Rose+Croix

Le fameux « bouquet spirituel » est devenu une « gerbe magnifique » de roses…. de Rose+Croix ?

Nos travaux, précédés eux-mêmes des travaux publiés par CSI-Diffusion en 2005 et parallèlement par ceux du CIRS (Comité international Rore Sanctifica[1]), nous ont conduit, dans nos précédents messages depuis novembre 2006, à mettre à jour les influences anglicanes, elles-mêmes très liées aux loges illuministes Rose+Croix, dans la destruction de l’Eglise catholique, en particulier dans la destruction du Sacerdoce catholique sacramentellement valide en vue de l’extinction du Sacerdoce de la Nouvelle Alliance.

1- L’importance des Loges illuministes Rose+Croix dans la prise de contrÔle de la FSSPX – Aspects historiques de la FraternitÉ de la Rose+Croix par Jean Vaquié

Les Rose+Croix appartiennent aux Hautes loges maçonniques. Cette partie (illuministe) dite « de droite » de la Franc-maçonnerie dirige la branche (rationaliste) dite « de gauche » : les Hautes Loges (à connotation religieuse et très traditionnelle) exercent une domination (par influence de cercles) sur les Basses Loges progressistes, laïcardes et très engagées dans la promotion de l’idéologie des droits de l’homme ou des fondements philosophiques de la doctrine de la liberté religieuse. Le fonctionnement de ces cercles maçonniques présente une certaine complexité, mais quelques grands principes se dégagent, dont celui de ce rapport de domination des Hautes Loges traditionnelles sur les Basses Loges rationalistes. Les loges rationalistes accomplissent le Solve, alors que les loges traditionnelles illuministes réalisent le Coagula qui le suit chronologiquement.

Jean Vaquié a produit un texte sur les Manifestes rosicruciens, dont voici quelques passages synthétiques.

« Historiquement la "rose-croix" a été choisie comme pavillon par une société de pensée dont nous allons voir les premières manifestations et dont le dynamisme est tout entier dirigé vers la réformation universelle, c'est à dire dans le sens du renversement des institutions historiques chrétiennes et dans le sens de leur remplacement par autre chose. Autre chose qu'il s'agit précisément d'élaborer. Le pavillon rosicrucien est chrétien dans ses apparences, mais la marchandise qu'il couvre ne l'est pas.

Trois coups de clairons teutoniques ont brusquement annoncé, dans les premières années du XVIIè siècle, l'existence, que l'on soupçonnait vaguement d'ailleurs, de la Fraternité de la Rose-Croix. Ces trois coups de clairons, ce sont les trois Manifestes rosicruciens que nous allons étudier maintenant.

Et s'ils prennent place dans notre enquête sur les doctrines révolutionnaires, c'est précisément parce qu'ils ont inauguré, sur un certain plan tout au moins, la phase de la réformation politique.

La "Réformation" luthérienne avait été surtout religieuse. La "Réformation Universelle" qu'entreprennent bruyamment les frères de la Rose-Croix s'étend à la philosophie, à la science et à la politique des États. Examinons tout cela.

Quels sont donc ces trois manifestes dont le ton fut si tonitruant ? Le premier s'intitule la Fama Fraternitatis et date de 1614. Le second est la Confessio Fraternitatis et il a été publié l'année suivante, 1615. Le troisième a pour titre Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, édité en 1616. »

(…)

« Pris dans leur ensemble, les Manifestes rosicruciens sont un appel à la Réformation Universelle sur les ruines de l'ordre chrétien. A un certain moment, nous avons même vu apparaître, en feu-follet, comme la lueur du "Grand Soir".

Ces trois coups de clairon ont suivis un silence hermétique ("silentium post clamorem" disait-on alors en Würtemberg). Mais il est bien évident qu'ils avaient été précédé par une longue préparation, une longue incubation. La Fraternité de la Rose-Croix a eu sa préhistoire.

Quant à l'influence postérieure de ces trois manifestes, elle a été considérable et cela surtout en Angleterre. Ce sont les frères de la Rose-Croix qui sont allés parasiter les dernières loges opératives d'Angleterre et d'Écosse et qui les ont transformées en loges dites spéculatives. Le rosicrucianisme est une des sources les plus certaines de la maçonnerie moderne en même temps que de l'idéologie révolutionnaire. » Jean Vaquié – Les Manifestes rosicruciens

Les loges illuministes aiment le rite de Saint Pie V, les fleurs de lys, les symboles monarchiques. Ses adeptes baignent dans des activités où il est de bon goût de magnifier la tradition monarchique capétienne, de s’opposer à la Révolution française, ou tout au moins d’en déplorer les excès. Ces loges critiquent l’esprit laïcard des obédiences rationalistes, elles critiquent l’idéologie des droits de l’homme et les désordres moraux de toute sorte que véhicule le progressisme. Elles séduisent des personnes qui ont une sensibilité « de droite » et qui viennent fréquenter les milieux de la Tradition catholique. Elles se complaisent dans ces milieux, sachant dissimuler leurs véritables intentions et abuser les plus naïfs qui, souvent par manque de formation, concentrent leurs attaques contre le progressisme, et même, croient percevoir dans ces membres des loges illuministes des alliés voire des chefs, un réservoir de forces à même de les aider à vaincre le progressisme. Ces naïfs qui n’étudient pas, oublient qu’il existe une véritable dialectique rationnaliste/illuministe qui fonctionne contre l’Eglise, car coordonnées par un centre supérieur qui en tire les ficelles.

La manœuvre du ralliement de la FSSPX, à laquelle nous assistons depuis plus d’un an, relève de cette action des loges illuministes. La FSSPX n’est pas menacée par les loges rationalistes, trop étrangères et opposées à son combat. D’où l’importance de bien connaître les Rose+Croix qui appartiennent à cette mouvance, qui sont en apparence les plus proches de la Tradition catholique, et qui par là même représentent les véritables ennemis, les plus dissimulés, du Sacerdoce catholique.

Avec Vatican II et depuis quarante ans, les forces du Solve ont travaillé à détruire l’Eglise et semble pratiquement accomplie. Depuis l’élection de Ratzinger, les plans des loges illuministes sortent de l’ombre, des initiatives sont suscitées, encouragées par les média afin de mener la phase de Coagula, qui consiste à construire un édifice nouveau avec les débris de l’ancien et de mettre en place une contrefaçon d’Eglise ayant les apparences de la Tradition catholique. Le Sacerdoce a été progressivement quasi-éradiqué dans l’Eglise conciliaire par l’application durant près de quarante ans d’un rite de consécration épiscopale rendu volontairement invalide.

Pour cela, la FSSPX représente un obstacle international et dispensateur des trésors de la grâce sacramentelle à ce projet du Coagula, dans la mesure où ces loges ne la contrôlent vraiment pas à leur guise, bien que des agents relaient ses consignes pour lui impulser certaines orientations. Le combat que nous vivons ces mois-ci est celui du dernier assaut des loges illuministes Rose+Croix afin d’emporter le contrôle de l’œuvre de Mgr Lefebvre par une intégration, sous une forme (Patriarcat Tridentin) ou une autre (Eglise catholique de Rite Tridentin) sous l’autorité de l’abbé Ratzinger. Ensuite les autres pièces du montage du Coagula suivront : l’Eglise catholique de rite Anglican[2], l’Eglise catholique Nordique Luthérienne, etc

Mgr Ernest Jouin, Curé de Saint-Augustin à Paris, sous la bénédiction du Pape Saint Pie X, avait entrepris l’étude systématique des travaux occultistes des loges illuministes Rose+Croix, exposés dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (RISS partie rose) longtemps introuvable et désormais partiellement rééditée[3]. Il semble aujourd’hui et singulièrement parmi les clercs de la FSSPX que ces travaux absolument vitaux pour le combat catholique aient été entièrement ignorés, quand ils ne sont pas tournés en dérision par des clercs malhonnêtes ou prétentieux autant qu’ignorants.

2- Le 18° degrÉ du rite maÇonnique du Chevalier Rose+Croix : un Bon Pasteur qui n’est autre que Lucifer

2.1 Qui était Jules Doinel (Jean Kostka) ?

Jules Doinel joua un rôle vers 1893 comme Patriarche de l’Eglise catholique gnostique[4], dans la mouvance sataniste qui se répandait à cette époque. Converti à la Foi catholique en 1895, et ayant abjurés ses hérésies, il écrivit Lucifer démasqué[5], dans lequel il dévoilait la signification des grades maçonniques et les influences lucifériennes qui règnent sur les hautes loges illuministes. Voici ce qu’écrit sur lui en 1910, l’abbé Barbier, un jésuite qui quitta son Ordre pour poursuivre ses études sur la Contre-Eglise.

« La Gnose a été rénovée en 1888 par Jules Doinel, archiviste départemental du Loiret et membre du Conseil de l'Ordre du Grand-Orient de France[6]. Une charte de 1022, écrite de la main du chancelier épiscopal, Etienne, avait ramené son attention sur ce personnage, l'un des quatorze hérésiarques brûlés, le 28 décembre 1022, à Orléans, pour avoir pratiqué et professé la doctrine gnostique.

Doinel se sentit soudain possédé d'un ardent amour pour la Gnose et se donna la mission d'en recueillir les débris épars ou plutôt d'en renouer et rajeunir l'antique tradition. Il ressuscita l'Eglise gnostique dont il se fit le premier Patriarche sous le nom de Valentin II. Fort du principe cher à toutes les confessions gnostiques, dit son successeur, le Patriarche Synésius (Dr Fabre des Essarts) : «le sacerdoce peut être conféré dans toute sa plénitude par simple influx divin, sans l'action d'un signe initiatique», il n'alla demander ses pouvoirs à aucun centre d'initiation. «Il était prêtre de par l'action de ce mystérieux influx et crut pouvoir légitimement s'écrier : «C'est l'Éon Jésus lui-même qui m'imposa les mains et me sacra évêque de Monségur»[7]. Le F. Doinel groupa de hautes intellectualités. Un synode ne tarda pas à être constitué et, en 1893, consacra son titre d'évêque de Monségur dont il avait déjà été investi par voie intuitive. Une hiérarchie s'établit. Plusieurs évêques furent créés. »

« La grâce divine a des desseins et des ressources insondables. L'initiateur de ce mouvement satanique, J. Doinel, le Patriarche Valentin II, détesta ses erreurs et revint au catholicisme. En décembre 1895, la nouvelle suivante fut communiquée aux évêques gnostiques : «Doinel a abjuré la foi gnostique entre les mains de l'évêque catholique d'Orléans. Il lui a remis ses insignes patriarcaux, s'est confessé et a communié solennellement dans la cathédrale».

« L'hérésiarque converti se sentit pressé du besoin de réparer autant qu'il était possible le mal dont il avait été l'auteur. Sous le pseudonyme de J. Kostka (il attribuait en partie à saint Stanislas la grâce de son retour), il écrivit dans la Vérité française une série d'articles alors fort remarqués, où se trouvent les détails les plus singuliers sur les sectes: occultes et en particulier celle des gnostiques, et un aperçu du rituel liturgique ainsi que des mystères sataniques qu'elles célèbrent et de ceux de la Franc-Maçonnerie. Ces articles furent plus tard réunis en volume sous le titre de Lucifer démasqué. Il y règne un ton de foi et de repentir d'une note si juste, à la fois si profonde et si mesurée, une réserve si sincèrement chrétienne au milieu de descriptions abominables et de révélations où rien n'est écrit pour satisfaire la curiosité, qu'il est impossible de ne pas accorder une grand-valeur à ce témoignage. Le livre de M. Doinel ne saurait être comparé à certains ouvragea d'autres pénitents, d'un style tout différent. »

Abbé Emmanuel Barbier, Les infiltrations maçonniques dans l'Eglise, Desclée de Brouwer, 1910, extrait de la Critique du libéralisme, n° des 1er mai,  1er août, 15 août, 1er septembre, 15 septembre 1910 avec plusieurs approbations épiscopales.

2.2 Le 18° degré de chevalier de la Rose+Croix

Après avoir expliqué que le 18° degré Rose+Croix de la maçonnerie marque « l’entrée dans les arrières-loges lucifériennes », Jules Doinel décrit l’ivresse spirituelle malsaine qui se saisit de l’initié devenu chevalier de la Rose+Croix. :

« Lucifer donne à ce grade un tel charme, un tel éclat qu'on l'embrasse passionnément. On se sent fier et triomphant d'être chevalier de la Rose-Croix. »

« Il y a aussi l'allégresse hautaine de la profanation, du sacrilège conçu, sinon approfondi, de l'association de la pensée humaine à la pensée du roi des Anges coupables, de l'identification avec Lui, de la participation à sa science, de la communion à son Verbe. Il y aussi l'influence de sa Présence spirituelle. » J.Doinel

Pour Doinel, le grade Rose+Croix représente le prototype des hauts grades :

« Le grade de Rose-Croix contient donc le satanisme à haute dose. II est le germe des hauts grades, comme le degré d'apprenti était le germe du grade du Maître : avec cette différence, toutefois, que le grade de Rose-Croix constitue le maçon parfait, le maçon ayant contracté, s'il est intelligent, s'il a le sens religieux, un pacte formel avec l'ennemi de Jésus-Christ ». J.Doinel

Ensuite Jules Doinel va détailler trois mystères lucifériens :

« Dans la loge rouge, il y a entre autres, mais plus spécialement, il y a trois mystères lucifériens : le mystère de l'INRI, le mystère de la Rose-Croix; le mystère du Signe-du-Bon Pasteur. J'ai reçu la complète illumination démoniaque sur ces trois mystères ». J.Doinel

2.2.1 Le mystère luciférien de l’INRI

Procédé typiquement diabolique, le sigle INRI qui était inscrit sur la Croix rédemptrice de Notre Seigneur, est invoqué par les Rosicruciens, mais sa signification est inversée :

·         I(esus) N(azarenus) R(esurrexit) I (ncassum) : C’est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. « C’est l’INRI infernal, par lequel il affirme que Jésus est ressuscité, mais que lui, Satan, rendra nulle la résurrection ». J.Doinel

·         Autre signification donnée par les lucifériens :

« Le Rose-Croix, à son tour fait le signe du Bon Pasteur, ou le signe de l'équerre, en disant : I\N\R\I\ Et en disant INRI, le Rose-Croix dit : I(n) N(omine) R(egis) I(nferni) Au nom du Roi de l'Enfer ! Il prononce comme le chrétien sa profession de foi, mais il la prononce dans un sens absolument contraire. Il se proclame Luciférien. Il se proclame fidèle de l'Enfer. Il se proclame réprouvé. Que le mystère innommable que je révèle, éclaire les confesseurs et fasse frémir les malheureux qui ont reçu le stigmate de la bête : l'Equerre. » J.Doinel

L’usage de symboles chrétiens par des Rosicruciens induit les catholiques naïfs ou confiants en erreur, là où ils voient un symbole sacré exprimé par un initié du grade de chevalier Rose+Croix, ils sont bien loin de se douter qu’au même symbole puisse être donné un sens inversé par le fourbe.

2.2.2 Le mystère luciférien de la Rose+Croix

La symbolique de la rose et de la croix devient négatrice de la Rédemption accomplie par l’adorable sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ, elle se veut le cachet du silence apposée sur cette Rédemption efficace, elle vise à obstruer l’écoulement des grâces sacramentelles que les rosicruciens tiennent en abomination.

« Que signifie donc la Rose du silence apposée sur la Croix et sur celle place de la Croix où reposait la tête couronnée d'épines du Seigneur ? Elle signifie le cachet de l'annulation mais sur la Rédemption. La Rose plaquée à la croix n'est autre chose que l'annulation de l'œuvre de la Croix. Et seul, Lucifer a pu avoir cette pensée. Seul il a pu concevoir cette théorie monstrueuse. » J.Doinel

Et Jules Doinel cite un discours prononcé dans une arrière-loge :

« Ce moyen sera donc de cacheter (sic) la Croix, comme on cachète un testament précieux qu'on veut rendre inutile. Nous mettrons donc sur la Croix, le cachet de la Rose. NOUS IMPOSERONS SILENCE A LA CROIX. Et la croix silencieuse ne parlera plus aux hommes d'un salut et d'un devoir, qui ne sont ni le devoir qui nous incombe, ni le salut que nous attendons. D'un autre côté, le catholicisme privé de la Croix et des fruits de la Croix, qui sont la charité, l'abnégation, la patience, le pardon des injures et la réforme de la vie individuelle comme de la vie sociale. Le catholicisme perdra son prestige et son action sur les esprits cultivés, d'abord; sur les masses, ensuite. Cachetons la Croix. » J.Doinel

Lorsque les rosicruciens parsèment leurs œuvres de rose et de croix, n’y voyons nul acte de piété, mais bien plutôt ce « cachet » par lequel ils signent leur œuvre d’extinction des grâces qui coulent du Sacrifice de la Croix, par lequel ils entendent empêcher que l’eau et le sang ne coulent du côté du Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, sous la déchirure de la lance.

2.2.3 Le mystère luciférien du Bon Pasteur

Troisième mystère luciférien, celui du Bon Pasteur qui désigne Lucifer dans les loges illuministes et qui est manifesté par un signe, une salutation dont toute la symbolique est blasphématoire :

« Lucifer, à son tour se manifeste dans les loges rouges et dit : «Je suis le bon Pasteur !» Et il donne à ses brebis, le signe de ce pasteur. Ce signe : le voici :

«Vous croiserez vos deux bras sur votre poitrine, votre bras gauche sur votre bras droit, vos deux mains étendues et vos deux yeux levés vers le ciel ; puis vous lèverez votre main droite en l'air, et avec votre index droit, séparé, vous montrerez le ciel. Celui qui vous tuilera, montrera, lui, la terre, avec son index droit en réponse à votre signe. Et ce sera le contre-signe. Vous croiserez alors votre jambe droite derrière votre jambe gauche. Votre frère croisera, à son tour, sa jambe gauche derrière sa jambe droite. Cela fait, votre frère et vous, vous croiserez vos deux bras chacun sur votre poitrine, vos deux mains bien étendues, en vous plaçant vis-à-vis l'un de l'autre : vous vous saluerez ; vous vous mettrez réciproquement les deux mains de l'un sur la poitrine de l'autre, sans décroiser vos bras. L'un dira EM, l'autre répondra MAN, l'un dira NUEL, l'autre répondra PAX VOBIS. Vous vous donnerez ensuite le baiser fraternel, chacun sur la joue droite de l'autre. Le Tuileur vous dira alors : Avez-vous retenu la parole ? Vous répondrez : oui, Très Puissant Chevalier ! Il vous demandera : Donnez-la moi ; Vous direz : I ; il dira : N ; vous répondrez : R ; il dira : I. Enfin, il vous demandera votre âge. Vous répondrez : TRENTE TROIS ANS !» J.Doinel

Et Doinel décompose avec précision cette salutation dite du « Bon Pasteur » et détaille avec précision la signification de chaque élément de cette symbolique :

« Les deux bras croisés sur la poitrine, c'est la moquerie de la Croix, déjà annihilée par la Rose du silence. Les mains étendues, c'est la dérision de la prière. Les yeux levés au ciel, c'est l'insulte ironique à l'extase et au ravissement des saints. Le geste du signe et du contre-signe, c'est le geste hiératique du Baphomet qu'adoraient les Templiers. C'est en gnose, l'anabase et la catabase ; l'évolution et l'involution. En maçonnerie rouge, c'est la menace jetée au ciel et le salut donné à Lucifer. C'est aussi l'interversion du dogme catholique, en ce sens que l'enfer devient le ciel du luciférien. Le croisement des jambes c'est le redoublement du mépris de la croix. On la rejette en arrière et on la foule en simulant sa forme. Le mot Emmanuel qui signifie Prince de la paix, est le mot qui dans Isaïe et dans l'Evangile désigne le Seigneur. Le rose-croix l'attribue à Satan, son Emmanuel. L'INRI est décomposé. On connaît son triple sens. » J.Doinel

Et le sacrilège ira plus loin par la célébration d’une Cène qui devient une anti-messe.

« J'ajoute que la cène du 18è degré est, dans la pensée de Satan, I'ANTI-MESSE. Il n'est pas nécessaire de développer l'odieuse significations de ce dernier symbole : la cène.

La haine de l'Eucharistie est de tradition dans les loges rouges. On m'a dit que dans certaines de ces loges (…), surtout en Orient, on souillait des hosties consacrées. » J.Doinel

Ainsi pour Doinel, « le 18° degré renferme la quintessence maçonnique ».

Voilà pour l’exposé d’un ancien initié, la signification des mystères lucifériens des chevaliers maçonniques de la Rose+Croix.

De tels personnages, mus par leur haine du Sacrifice de la Croix et de l’Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ, poursuivent depuis des siècles à détruire l’Eglise catholique, à détruire la validité sacramentelle de ses Ordres, canal nécessaire à la transmission des grâces sacramentelles d’une génération de chrétiens à une autre, par le ministère des évêques et des prêtres véritablement catholiques.

Dans ce paroxysme du combat des hautes loges lucifériennes contre le Sacerdoce catholique, dont nous sommes témoins en 2006, l’Eglise conciliaire est devenu le véhicule de ces influences infernales. Déjà sous Léon XIII, le cardinal-secrétaire d’Etat, Rampolla del Tindaro, membre de la secte luciférienne de l’OTO, était initié dans le grade de chevalier de la Rose+Croix. Que dire en 2006, alors que nous savons que pas moins de quatre Loges de rite écossais (réservées aux clercs) sont en activité au sein du Vatican ? Et ceci aux dires des conférences publiques données à l’Institut Universitaire Saint Pie X à Paris, par l’abbé du Chalard de Taveau et Monsieur Arnaud de Lassus. Propos identiquement tenus par Mgr Fellay lui-même en 1999 et disponibles sous format vidéo[8]. Il devient évident que cette structure conciliaire, et qui ne possède plus de Sacerdoce valide, est devenu l’instrument de ces attaques contre l’Eglise catholique qui subsiste encore de façon éparse et ultra-minoritaire dans le monde.

La FSSPX représente le dernier bastion de la seule société sacerdotale internationale jouissant encore du Sacerdoce authentique de Melchisedech sacramentellement valide et dont les Rose+Croix souhaitent s’assurer un contrôle total. Pour cela la bataille du ralliement qui se joue actuellement doit être analysée méticuleusement à la lumière des principes et de la symbolique des Rose+Croix.

3- Le « bouquet » spirituel est devenu une « gerbe magnifique » de roses… de Rose+Croix ?

La manœuvre du ralliement de la FSSPX a connu une accélération, dès la réélection de Mgr Fellay le 12 juillet 2006, par le lancement de l’imposture sacrilège du « bouquet » spirituel, par lequel il a été demandé aux clercs et aux fidèles de prier un million de chapelets pour que la Très Sainte Vierge Marie accorde à Ratzinger la « force de libérer le rite de Saint Pie V ».

En publiant les résultats de ce « bouquet », l’abbé Lorans a affiché sur le site Dici.org[9] le symbole suivant, en l’appelant ce « bouquet » une « gerbe magnifique » :

Montage photographique publié par Dici.org pour présenter la symbolique de la « gerbe »

Le montage sur la photo du "bouquet spirituel" : une rose + une croix et puis sur la croix du chapelet, non pas Notre Seigneur crucifié, mais le PX (raccourci de Pax et Pax Christi ) que l'on retrouve sur le cierge pascal ainsi que sur les nouvelles éditions de missels depuis plusieurs années. Coïncidence remarquable ce PX est à rapprocher d’un autre, le Pax Vobis de la salutation des Rosicruciens.

Il est clair, à la lumière du texte de Jules Doinel que nous venons de citer, que ce symbole affiché sur Dici.org peut souffrir une lecture bien différente, et à son insu, de celle que prétend lui donner l’abbé Lorans, comme cela est le cas pour les symboles que les rosicruciens se sont appropriés.

Que donnerait une telle lecture rosicrucienne ?

S’il devait être avéré que cette image manifeste un symbole rosicrucien (la rose du silence scellée sur la croix), cette symbolique exprimerait que la finalité réelle du « bouquet » serait de parvenir ultimement à nier les effets salvateurs de la Rédemption en coupant les fruits du Sacrifice, car la capture de la FSSPX à laquelle doit mener le Motu Proprio (fruit demandé par la prière du « bouquet ») permettrait aux antichrists de Rome de prendre le contrôle de la FSSPX et de couper la transmission du Sacerdoce valide. Ce qui réaliserait ainsi la devis INRI : I(esus) N(azarenus) R(esurrexit) I (ncassum) : C’est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. Les Roses+Croix qui poursuivent de leur haine la messe et le Saint Sacrifice des autels auraient ainsi, par un mouvement qui aurait pris l’apparence de la piété (chapelet), réussi à détruire la transmission du Sacerdoce perpétuée le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre et à interrompre le sacrifice de la croix qui se renouvelle sur nos autels. De plus, les Rose+Croix qui auraient inspiré le « bouquet », seraient alors parvenu à enclencher ainsi la destruction finale du Sacerdoce, tout en se moquant de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Sacerdoce et en feignant de lui attribuer le « miracle » du Motu Proprio Tridentin. Ce serait véritablement de l’Art Royal. Et le PX serait, dans cette interprétation, la touche finale, la signature de leur œuvre.

Nous ne mettons pas en cause l’abbé Lorans, simplement nous croyons, par contre, qu’au sein du Vatican actuel se trouvent des rosicruciens et alors nous nous demandons qui, à Rome, a inspiré cette imposture du « bouquet » ? Qui a influencé la symbolique choisie pour communiquer sur le résultat de ce « bouquet » ? Car un montage photographique plus adéquat eut été facile à réaliser. Il y a sans doute une influence romaine derrière tout cela, et il importe de savoir laquelle précisément ainsi que de découvrir ses relais.

4- Le terme « bon Pasteur » - La naÏvetÉ et l’absence de formation des clercs d’aujourd’hui au sujet de la Contre-Église et des hautes loges illuministes

Autre application d’une symbolique ambiguë, le cas de l’Institut du Bon Pasteur. L’IBP a été érigé le 8 septembre 2006 par l’abbé Castrillon Hoyos, en présence des abbés Laguérie, Héry, Aulagnier, de Tanoüarn, etc. Qui a donc eu cette idée de choisir le terme de « Bon Pasteur » ? L’idée a-t-elle été soufflée directement par l’abbé Ratzinger ? Un tel choix est-il un pur hasard, ou alors relève-t-il de cette symbolique rosicrucienne ? Connaissant le degré d’influence des loges maçonniques au sein de l’actuel Vatican, chose que Mgr Fellay était le premier à reconnaître en 1999[10], il doit être froidement envisagé que ce choix symbolique recouvre une intention occulte parfaitement déterminée de la part d’un hiérarque romain. Il appartenait à l’abbé Laguérie d’être plus vigilant et de se méfier des autorités vaticanes. Mais a-t-il pensé à cette possible signification ? Savait-il que le terme « Bon Pasteur » possède, dans le 18° degré de chevalier Rose+Croix, une signification luciférienne ? Pour cela, il eût fallu qu’il ait étudié un peu plus les travaux des ecclésiastiques solides qui ont creusé cette grave question des infiltrations maçonniques dans l’Eglise, comme l’abbé Barbier, Mgr Jouin, ou Mgr Delassus, au lieu de s’en moquer. Mais, plus affairé à promouvoir La Paille et le Sycomore de l’abbé Celier-Sernine qu’à travailler à perfectionner sa propre connaissance des ennemis les plus redoutables de l’Eglise, il devait fatalement se retrouver un jour placé devant de telles interprétations à tiroir. On ne discute pas impunément avec des autorités conciliaires dont il est évident qu’elles agissent sous l’influence des doctrines maçonniques illuministes.

5- Conclusion

Notre Seigneur nous a prévenu que dans les derniers temps viendront des faux prophètes qui égareront les fidèles. L’étude des doctrines et de la symbolique des loges illuministes, et en particulier des Rose+Croix, devient en 2006 une obligation, afin de se préserver de toute manipulation, et alors que nous sommes témoin d’un Coagula, préparé de longue date, et dont l’objectif consiste à mettre en place une Eglise conciliaire néo-anglicane au clergé invalide, après que la FSSPX ait été neutralisée en étant réunie à cette structure apostate. Pour ne pas l’avoir compris, des clercs bien imprudents, se trouvent aujourd’hui exposé à des interprétations ambiguës. Mgr Lefebvre avait préféré couper les ponts en effectuant, après avoir déclaré : « nous ne pouvons pas collaborer », le 30 juin 1988 son « opération survie » et non pas l’ « opération suicide » [11]. Il était loin de deviner que moins de vingt ans plus tard, l’un des évêques qu’il venait de consacrer, allait prendre l’initiative d’engager l’ « opération suicide » de la FSSPX de la collaboration avec l’abbé Ratzinger à laquelle lui-même, Mgr Lefebvre, se refusait énergiquement. Le sermon historique des sacres peut être entendu à la fin de la vidéo de la lettre solennelle aux quatre évêques[12].

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset


Lucifer dÉmasquÉ

Jean kostka

chapitre xxi - chevalier rose-croix

Après avoir reçu, par communication, les degrés qui vont du 4è au 17è grade, le candidat à la Rose Croix est appelé à recevoir le fameux titre de Dix-huitième, qui lui donne entrée dans les arrière-loges Lucifériennes. Les naïvetés voulues et les insanes élucubrations du rituel du Grand-Orient ne nous occuperont pas dans ce chapitre destiné tout entier à révéler un des mystères les plus subtils et les plus nettement démoniaques de la haute-maçonnerie, je veux dire le symbole de la Rose sur la Croix. On n'a pas oublié que c'est dans un chapitre de Rose-Croix, que j'ai eu le malheur de conclure avec l'Ange-Noir, ce pacte intellectuel que la miséricorde de Dieu a rompu, et qui a signalé l'une des dernières victoires que l'Enfer ait gagnée, contre mon âme. J'ai donc reçu du fait même de ce pacte, et par suite de ce pacte, une intelligence du grade qui, je crois, n'a été donnée qu’à peu de francs-maçons. Je dois dire que je me sens épouvanté quand je réfléchis à celle clarté infernale qui m'environna de sa sulfureuse lueur et qui m'ouvrit des avenues indéfinies sur le royaume du Séraphin sombre. Il semble même qu'une illusion de sentiments m'ait quelque temps égaré, puisque j'ai ressenti en ces jours maudits, une sorte d'affection pour lui et une série d'émotions douloureuses, quand je songeais à ses tristesses, à ses souffrances, à ses immenses prérogatives de prince du Ciel, ruinées et précipitées dans un abîme aussi terrible et aussi insondable.

Lucifer donne à ce grade un tel charme, un tel éclat qu'on l'embrasse passionnément. On se sent fier et triomphant d'être chevalier de la Rose-Croix. Une sorte de prestige inattendu environne le titre nouveau. Le chapitre vous devient cher et précieux. Il y a dans ces réunions capitulaires une allégresse mauvaise et intense, qu'on n'éprouve jamais, au grand jamais, dans les loges bleues. On  est distingué des autres, séligé, comme choisi, élu et mis à part. On éprouve une espèce de vénération intime pour le grade. On comprend l'importance de ce même grade qui nous confère, en droit, sinon en fait, une supériorité énorme sur les Maîtres. Chose étrange, tout un travail psychologique s'accomplit dans le moi transformé. Le Rose-Croix est au maçon ordinaire, ce que l'homme qui a une ivresse de haschich doit être au vulgaire buveur qui ne s'est récréé qu'avec le sang rouge de la vigne. Il y a aussi l'allégresse hautaine de la profanation, du sacrilège conçu, sinon approfondi, de l'association de la pensée humaine à la pensée du roi des Anges coupables, de l'identification avec Lui, de la participation à sa science, de la communion à son Verbe. Il y aussi l'influence de sa Présence spirituelle. Je suis intimement convaincu, par une expérience souvent faite, que Lucifer assiste à certaines réunions capitulaires, rarement d'une présence manifestée, mais toujours d'une puissance d'idée et d'une présence de sanction. Comprend-on bien la valeur que je donne à ces deux mots: idée, sanction ? Ne m'a-t-il pas dit un jour, par cette Voix que mes lecteurs connaissent, et en profanant un texte plein de l'amour indicible de Jésus-Christ, pour les hommes : «Et voici que je suis avec toi pour toujours !» N'est-ce pas, depuis que j'étais Rose-Croix, qu'il m'a fait comprendre quelle puissance d'intelligence il possède, quelle grandeur de nature il avait, quelle beauté souveraine a été la sienne, alors que Fils de l'Aurore il rayonnait, soumis à son Dieu, à la tète de milliers et milliers d'anges, alors que ravissant de grâce et de majesté il chantait l'éternel Trisagion, alors qu'il entrevoyait déjà cet excès de gloire où Dieu allait le promouvoir s'il n'était pas tombé. Ne m'a-t-il pas également fait comprendre les infinitudes de l'orgueil, s'il est permis de parler ainsi ? N'ai-je pas trouvé cet orgueil sublime et divin ? N'ai-je pas joui en moi de cette superbe intellectuelle qui se repose sur elle-même, comme sur un fondement de diamant ? N'ai-je pas contemplé, dans sa lumière, avec un suprême mépris, cette pauvre foule maçonnique, ignorante et épaissie, qui servait sans savoir qui elle servait et dans quel but elle le servait ? Et n'a-t-il pas fallu une incomparable grâce pour me ramener de là, par les cordeaux de l'amour et de la pénitence ? Etre remonté des enfers ! N'est-ce donc rien ? Car enfin, remonter de la Rose-Croix à la Croix, c'est remonter des enfers ! Cette porte sur laquelle étaient écrits, comme le chante le Dante ces mots effrayants :

Per me si và tra la perduta gente !

s'était donc ouverte, pour me laisser sortir, oiseau arraché aux filets meurtriers de l'oiseleur infernal !

Quid retribuam Domino, pro omnibus quæ retribuit mihi ? Calicem salularis accipiam et nomen domini invocabo. Laudans invocabo Dominum et ab inimicis mei Salvus ero.

C'est pourquoi je saisirai le calice du salut ! C'est pourquoi j'invoquerai le nom du Seigneur ! C'est pourquoi, enfin, je serai délivré - je suis délivré - de mes ennemis !

Dans la loge rouge, il y a entre autres, mais plus spécialement, il y a trois mystères lucifériens : le mystère de l'INRI, le mystère de la Rose-Croix; le mystère du Signe-du-Bon Pasteur. J'ai reçu la complète illumination démoniaque sur ces trois mystères :

1° Le Mystère de l'I.N.R.I.

On connaît déjà l'interprétation gnostique de ce mot sacré. Hélène Ennoia l'a expliqué. Mais outre ce sens tout spécial réservé aux Valentiniens, Lucifer m'en a révélé deux autres, consacrés à son œuvre maçonnique. L'un de ces sens est doctrinal, l'autre constitue une invocation. Je commence par le premier.

I (esus) N (azarenus) R (esurrexit) I (ncassum). C'est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. La foi à l'Église, à son pouvoir, à sa mission, repose tout entière sur ce fait : la résurrection du Seigneur. Lucifer ne nie pas et ne peut pas nier cette glorieuse manifestation de la divinité de Jésus-Christ. Il sait, et ne peut ne pas savoir que tout le christianisme est fondé sur ce miracle de la toute-puissance de Dieu. S'il a affaire aux maçons ignorants, il nie et ricane, avec Renan ou Voltaire, qu'il a inspirés. S'il a affaire aux luciférisants instruits du dogme catholique - et c'était le cas - il se garde bien de nier encore. Au contraire, il affirme. Il dit : Oui, le Nazaréen est vraiment ressuscité. Mais il ajoute : et c'est vainement qu'il est ressuscité ! Ce qui veut dire, car rien n'est plus clair : je détruirai, moi, Satan, le bénéfice de cette résurrection. Je le rendrai inutile, en perdant les âmes chrétiennes. Et sa résurrection sera vaine, parce que cette résurrection ne sauvera pas ceux qui sont destinés à mon empire ; disons le mot : LES DAMNÉS. El le mot sacré qu'il donne aux Roses-Croix qui ont le malheur de participer à son œuvre maudite c'est précisément l’INRI infernal, par lequel il affirme que Jésus est ressuscité, mais que lui, Satan, rendra nulle, la résurrection. Voilà une profondeur de malice et une profondeur de haine qui impriment sur l'interprétation que je viens de donner, un sceau terrible, le cachet luciférien.

Ni Ragon, ni Pike, ni personne, n'auraient pu trouver d'eux-mêmes cette traduction épouvantable du mot profané. Et quand justement, Satan se sert de l'inscription de la Croix qui rachète et qui sauve, pour nier si audacieusement l'effet sauveur de la croix, il donne la mesure de sa formidable hostilité contre le Seigneur. Le grade de Rose-Croix contient donc le satanisme à haute dose. II est le germe des hauts grades, comme le degré d'apprenti était le germe du grade du Maître : avec cette différence, toutefois, que le grade de Rose-Croix constitue le maçon parfait, le maçon ayant contracté, s'il est intelligent, s'il a le sens religieux, un pacte formel avec l'ennemi de Jésus-Christ.

Non content d'avoir ainsi donné un sens doctrinal à ce mot sacré, Lucifer se sert de ce mot comme d'une invocation directement adressée à sa divinité et il l'oppose à la formule par laquelle on se reconnaît chrétien. Le chrétien en effet se signe en disant : Au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit ; et par ces paroles, il confesse sa foi et se proclame chrétien. Le Rose-Croix, à son tour fait le signe du Bon Pasteur, ou le signe de l'équerre, en disant : I\N\R\I\ Et en disant INRI, le Rose-Croix dit : I(n) N(omine) R(egis) I(nferni) Au nom du Roi de l'Enfer ! Il prononce comme le chrétien sa profession de foi, mais il la prononce dans un sens absolument contraire. Il se proclame Luciférien. Il se proclame fidèle de l'Enfer. Il se proclame réprouvé. Que le mystère innommable que je révèle, éclaire les confesseurs et fasse frémir les malheureux qui ont reçu le stigmate de la bête : l'Equerre.

2° Le mystÈre de la Rose et de la Croix.

Le rituel a soin de nous apprendre que la Rose a été l'emblème du silence. Pour les gnostiques, l'Eon Sigé est en effet figuré par la Rose. Le rituel, une fois par hasard, n'a pas tort. Oui, la Rose symbolise le silence. Mais quel silence ? Est-ce le secret banal qui consiste à se taire sur le cérémonial et sur le rite du grade ? Est-ce le silence loyal qu'on se doit entre gens qui se communiquent leurs pensées, sous le sceau du secret ? Ce serait trop enfantin et trop niais en même temps. Non ! la Rose, l'étrange Rose du 18è grade, indique et synthétise une tout autre conception du silence. Le rituel, interprétant la croix, dit bêtement que ce symbole bien antérieur, «se prête suivant les efforts humanitaires ou chevaleresques à de multiples commémorations». Ce n'était pas la peine de réunir l'élite de l'Ordre pour lui raconter des prudhommeries de cette taille, Et le rituel est un masque qui couvre bien mal le visage de l'infernal tyran.

La Croix, dans ce grade, est la croix, demeure la Croix, la Croix de Jésus-Christ cela et pas autre chose. Seulement, au lieu d'y être la croix qu'on adore, qu'on aime, qu'on couvre de baisers, qu'on arrose de larmes, elle est la Croix qu'on renie, qu'on abhorre, qu'on insulte, qu'on profane et qu'on veut anéantir. Le Crux ave du chrétien devient le Crux odiosa du Rose-Croix.

Que signifie donc la Rose du silence apposée sur la Croix et sur celle place de la Croix où reposait la tête couronnée d'épines du Seigneur ? Elle signifie le cachet de l'annulation mais sur la Rédemption. La Rose plaquée à la croix n'est autre chose que l'annulation de l'œuvre de la Croix. Et seul, Lucifer a pu avoir cette pensée. Seul il a pu concevoir cette théorie monstrueuse. Du reste, si l'on veut une interprétation plus étendue de cette théorie et de cette pensée, qu’on veuille bien méditer le passage suivant d'un discours ésotérique prononcé en arrière-loge, sur le symbolisme de la Rose.

«Loin de nous qui nous connaissons et qui nous estimons à notre réelle valeur, les lubriques et obscènes explications à l'aide desquelles nos symbolistes ont prétendu donner le véritable sens de la Croix et de la Rose. Laissons ces jeux impurs aux matérialistes. Laissons-les aux chercheurs émerillonés (sic), des mystères de l'antique polissonnerie (sic). Nous sommes des intellectuels, si I’on veut, et des cérébraux, mais nous sommes aussi des esprits sérieux, des théologiens à notre manière, des idéalistes qui ne reculons point devant les conséquences de l'Idée. Quels que soient notre respect historique el, notre naïve sympathie pour le Nazaréen, quel que soit notre respect également des convenances et des formes que tout homme distingué doit avoir gardé eu lui-même et manifesté au dehors : nous ne pouvons nous dissimuler, tris illustres chevaliers! que l'œuvre de l'église catholique et l'œuvre de la croix, sont une œuvre identique, et que, par conséquent nous sommes les implacables adversaires et de l'Église et de la Croix. Notre grade nous fournit le moyen le plus sûr de rendre nul l'effet de cette croix. Quel est ce moyen ? Ce n'est pas de nier sa puissance, elle existe. Ce n'est pas de la bafouer, nous serions des singes de Voltaire, et notre siècle est trop scientifique pour que l'ironie lui suffise. Ce moyen sera donc de cacheter (sic) la Croix, comme on cachète un testament précieux qu'on veut rendre inutile. Nous mettrons donc sur la Croix, le cachet de la Rose. NOUS IMPOSERONS SILENCE A LA CROIX. Et la croix silencieuse ne parlera plus aux hommes d'un salut et d'un devoir, qui ne sont ni le devoir qui nous incombe, ni le salut que nous attendons. D'un autre côté, le catholicisme privé de la Croix et des fruits de la Croix, qui sont la charité, l'abnégation, la patience, le pardon des injures et la réforme de la vie individuelle comme de la vie sociale. Le catholicisme perdra son prestige et son action sur les esprits cultivés, d'abord; sur les masses, ensuite. Cachetons la Croix.

Voilà la démonstration donnée en langage châtié, distingué et satanique, de notre thèse du sens infernal de ce symbole du 18è degré, qu'on appelle la Rose-Croix.

3° Le MystÈre du Bon Pasteur.

On lit ceci dans l'Évangile : «Je suis le Bon Pasteur ! Le Bon Pasteur donne Sa vie pour Ses brebis. Mais le mercenaire, celui qui n'est pas le pasteur, et à qui n'appartient pas le troupeau, s'il voit venir le loup abandonne le troupeau et s'enfuit ; et le loup ravit et disperse le troupeau. Or le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est le mercenaire, et ne se soucie point du troupeau. Je suis le Bon Pasteur ! Et je connais Mon troupeau et Mon troupeau Me connaît. De même que Mon Père Me connaît, Je connais Mon Père, et Je donne Ma vie pour Mon troupeau» (Jean, x, 11-15).

Lucifer, à son tour se manifeste dans les loges rouges et dit : «Je suis le bon Pasteur !» Et il donne à ses brebis, le signe de ce pasteur. Ce signe : le voici :

«Vous croiserez vos deux bras sur votre poitrine, votre bras gauche sur votre bras droit, vos deux mains étendues et vos deux yeux levés vers le ciel ; puis vous lèverez votre main droite en l'air, et avec votre index droit, séparé, vous montrerez le ciel. Celui qui vous tuilera, montrera, lui, la terre, avec son index droit en réponse à votre signe. Et ce sera le contre-signe. Vous croiserez alors votre jambe droite derrière votre jambe gauche. Votre frère croisera, à son tour, sa jambe gauche derrière sa jambe droite. Cela fait, votre frère et vous, vous croiserez vos deux bras chacun sur votre poitrine, vos deux mains bien étendues, en vous plaçant vis-à-vis l'un de l'autre : vous vous saluerez ; vous vous mettrez réciproquement les deux mains de l'un sur la poitrine de l'autre, sans décroiser vos bras. L'un dira EM, l'autre répondra MAN, l'un dira NUEL, l'autre répondra PAX VOBIS. Vous vous donnerez ensuite le baiser fraternel, chacun sur la joue droite de l'autre. Le Tuileur vous dira alors : Avez-vous retenu la parole ? Vous répondrez : oui, Très Puissant Chevalier ! Il vous demandera : Donnez-la moi ; Vous direz : I ; il dira : N ; vous répondrez : R ; il dira : I. Enfin, il vous demandera votre âge. Vous répondrez : TRENTE TROIS ANS !»

Reprenons le détail de cette abominable série de blasphèmes contre l'humanité sainte de Jésus-Christ. Les deux bras croisés sur la poitrine, c'est la moquerie de la Croix, déjà annihilée par la Rose du silence. Les mains étendues, c'est la dérision de la prière. Les yeux levés au ciel, c'est l'insulte ironique à l'extase et au ravissement des saints. Le geste du signe et du contre-signe, c'est le geste hiératique du Baphomet qu'adoraient les Templiers. C'est en gnose, l'anabase et la catabase ; l'évolution et l'involution. En maçonnerie rouge, c'est la menace jetée au ciel et le salut donné à Lucifer. C'est aussi l'interversion du dogme catholique, en ce sens que l'enfer devient le ciel du luciférien. Le croisement des jambes c'est le redoublement du mépris de la croix. On la rejette en arrière et on la foule en simulant sa forme. Le mot Emmanuel qui signifie Prince de la paix, est le mot qui dans Isaïe et dans l'Evangile désigne le Seigneur. Le rose-croix l'attribue à Satan, son Emmanuel. L'INRI est décomposé. On connaît son triple sens. Enfin, l’âge de la Sainte-Humanité est conféré au rose-croix, comme une suprême injure à Celui qui pour nous, a vécu sur cette pauvre terre, trente ans de vie obscure, et trois années de vie d'enseignement sacré et de souffrance, couronnées par le divin supplice, le supplice rédempteur de la croix adorée, de la croix adorable.

Ce n'est pas fini. La profanation doit aller jusqu'au bout. Il nous faut boire tout le calice d'ignominie que la Rage infernale tend au Seigneur, dans cet épouvantable grade de chevalier Rose-Croix. La résurrection de Jésus, Sa croix sainte ont été odieusement outragées et profanées. Le sacrement de Son amour ne pouvait ne pas l'être. Voici la Cène de Lucifer. Rangés, debout et décorés, autour d'une table circulaire, les Rose-Croix se partagent les morceaux d'un pain symbolique, et boivent l'un après l'autre, le vin de la fraternité, dans un calice. Autrefois, ils MANGEAIENT UN AGNEAU. Si le rituel moderne a modifié l'ancien. Si même au rite français on transforme la cène en simple agape, il n'en est pas moins vrai que c'est une cérémonie blasphématrice et que d'ailleurs les arrière-loges lucifériennes ont conservé le repas de l'agneau qui n'est autre que Jésus-Christ. C'est donc avec pleine raison que Mgr Meurin a écrit : «le grade de Rose-Croix est essentiellement déicide». J'ajoute que la cène du 18è degré est, dans la pensée de Satan, I'ANTI-MESSE. Il n'est pas nécessaire de développer l'odieuse significations de ce dernier symbole : la cène.

La haine de l'Eucharistie est de tradition dans les loges rouges. On m'a dit que dans certaines de ces loges (…), surtout en Orient, on souillait des hosties consacrées. (…).

On aura bien compris maintenant que le 18è degré renferme la quintessence maçonnique. Et nous allons voir en effet que les grades blancs du 31è au 33è, ne font que donner au 18è une signification qui l'étend et qui l'amplifie, mais qu'il renferme déjà en lui-même.

Un devoir s'impose à moi en terminant ce douloureux chapitre que j'ai eu tant de peine à écrire, à cause des blasphèmes qu'il a fallu répéter, c'est de proclamer bien haut avec larmes et à deux genoux, la miséricorde infinie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient rendus dans tous les âges, par tous les anges et par tous les hommes, louange, amour et adoration. C'est aussi de proclamer bien haut ma reconnaissance pour la sainte et maternelle Eglise qui a couvert de sa robe blanche, le Samaritain meurtri et blessé, ramassé tout sanglant sur les ronces du désert. À elle aussi louange, amour et vénération, dans les siècles des siècles.

chapitre xxii - chevalier kadosch

Quand Lucifer a préparé, par le pacte et par l'enseignement du 18è degré, le chevalier Rose-Croix ; quand il lui a imposé l'acceptation des sacrilèges de la Cène et les blasphèmes déicides des mystères de l'INRI, de la Rose et du Bon-Pasteur, il a achevé son œuvre théorique, car les prétendus grades philosophiques ne peuvent aller plus loin en théorie, que le 18è, puisque le 18è est le luciférianisme absolu et que le culte de l'Ennemi y a pour devise l'invocation satanique opposée à l'invocation chrétienne : In nomine regis inferni. Mais si la théorie est entière, si le dogme est proclamé, si la marche ascendante est terminée, un côté du luciférianisme est encore demeuré dans l'ombre et va maintenant se manifester ; c'est le côté de l'action, c'est l'œuvre par la violence, c'est la REALISATION, en un mot. (…)

Aussi, plus de théorie, maintenant. La théologie infernale est acquise. Nous allons avoir devant les yeux des leçons de choses et des lois ayant pour but : l'ACTION. L'idée de vengeance qui, jadis, faisait le fond du rituel, aurait été éliminée définitivement du nouveau cahier symbolique du grade. Du moins, le cahier le dit. Eh bien, il ment. Ceux qui l'ont rédigé, savent, mieux que personne, que l'idée de vengeance a été non pas éliminée, mais transformée.

On lui a mis un autre habillement. Voilà tout. D'abord les novateurs n'ont pas aboli le signe du Nekam, c'est-à-dire le geste du poignard. Ils ont supprimé le poignard, très bien. C'est un enfantillage. (…)

Une remarque préliminaire importante, c'est que Lucifer arbore dans ce grade exécutif, le drapeau de l'Enfer, le DRAPEAU NOIR. Le rouge au 18è degré, a symbolisé le Paradis de feu. Le rouge est le drapeau de la Gnose de Samarie. Le noir est la couleur du Nekam. Le Kadosch est décoré du cordon noir. (…) Il a reçu de nos jours dans les aréopages français, une mission spéciale, celle d'entraver l'œuvre des missionnaires. Quand il a prêté son obligation, il reçoit le titre de Juste et de Brave. Juste est une appellation de Saint-Vehme et signifie Justicier. Dans la phraséologie du grade, brave n'est autre chose que bravo. Le Kadosch est le spadassin, le templier des hauts-Grades. Le mot de passe ELIEL lui indique son but : Ecclesia Luciferi lesu ecclesiam, lacerat c'est-à-dire : L'Eglise de Lucifer déchire l'Eglise de Jésus. (…)

les infiltrations maÇonniques dans l’Église

par l’abbÉ emmanuel barbier

L'abbé Emmanuel Barbier, Les infiltrations maçonniques dans l'Eglise, Desclée de Brouwer, 1910, extrait de la Critique du libéralisme, n° des 1er mai,  1er août, 15 août, 1er septembre, 15 septembre 1910, avec plusieurs approbations épiscopales.

p. 79 LA RESTAURATION DE LA GNOSE. - Un grand effort a été tenté en France dans ces vingt dernières années pour restaurer cette tradition et réorganiser la Gnose. Les diverses sectes qu'on a vu surgir depuis la même époque s'inspirent, nous l'avons déjà constaté, à cette source commune. Mais cet effort demande une constatation particulière.

La Gnose a été rénovée en 1888 par Jules Doinel, archiviste départemental du Loiret et membre du Conseil de l'Ordre du Grand-Orient de France[13]. Une charte de 1022, écrite de la main du chancelier épiscopal, Etienne, avait ramené son attention sur ce personnage, l'un des quatorze hérésiarques brûlés, le 28 décembre 1022, à Orléans, pour avoir pratiqué et professé la doctrine gnostique.

Doinel se sentit soudain possédé d'un ardent amour pour la Gnose et se donna la mission d'en recueillir les débris épars ou plutôt d'en renouer et rajeunir l'antique tradition. Il ressuscita l'Eglise gnostique dont il se fit le premier Patriarche sous le nom de Valentin II. Fort du principe cher à toutes les confessions gnostiques, dit son successeur, le Patriarche Synésius (Dr Fabre des Essarts) : «le sacerdoce peut être conféré dans toute sa plénitude par simple influx divin, sans l'action d'un signe initiatique», il n'alla demander ses pouvoirs à aucun centre d'initiation. «Il était prêtre de par l'action de ce mystérieux influx et crut pouvoir légitimement s'écrier : «C'est l'Éon Jésus lui-même qui m'imposa les mains et me sacra évêque de Monségur»[14]. Le F. Doinel groupa de hautes intellectualités. Un synode ne tarda pas à être constitué et, en 1893, consacra son titre d'évêque de Monségur dont il avait déjà été investi par voie intuitive. Une hiérarchie s'établit. Plusieurs évêques furent créés. Ecoutons Synésius raconter sa propre élection:

«Plusieurs ordinations eurent lieu dans les formes déterminées par le Rituel, en un modeste sanctuaire situé rue de Trévise, que la librairie Chamuel avait bien voulu mettre à la disposition des néo-gnostiques.

C'est là que celui qui écrit ces lignes fut consacré évêque de Bordeaux par S. G. Valentin, avec les évêques de Toulouse et de Concorezzo comme assesseurs.

Le cérémonial et les costumes sacrés étaient alors réduits à leur strict minimum. Le consécrateur avait pour unique ornement une large écharpe de soie violette, bordée de galons d'or, avec une colombe d'argent entourée de rayons, brodée sur la partie qui recouvrait les épaules.

.Les trois évêques imposèrent les mains au récipiendaire, puis pratiquèrent les symboliques apolytroses et lui firent prêter serinent de fidélité à l’Eglise gnostique, serment qu'il a rigoureusement observé jusqu'à présent, et qu'il espère observer toujours, avec l'aide des T. S. (Très Saints) Eons».

La grâce divine a des desseins et des ressources insondables. L'initiateur de ce mouvement satanique, J. Doinel, le Patriarche Valentin II, détesta ses erreurs et revint au catholicisme. En décembre 1895, la nouvelle suivante fut communiquée aux évêques gnostiques : «Doinel a abjuré la foi gnostique entre les mains de l'évêque catholique d'Orléans. Il lui a remis ses insignes patriarcaux, s'est confessé et a communié solennellement dans la cathédrale».

Dans un livre écrit après sa conversion, dont nous allons parler, Doinel dit que son pallium a été offert en ex-voto à Ars, pour être placé sur l'autel de sainte Philomène. M. le chanoine Convers, curé d'Ars, a certifié par une lettre du 29 avril 1910, avoir reçu en effet un pallium qui lui fut envoyé par l'archevêché de Lyon, et qu'il crut être celui d'un schismatique oriental. Il le fit défaire et s'en servit pour couvrir l'autel de la sainte Vierge dans la vieille église d'Ars, où il est encore. Les restes de ce pallium répondent bien à la description que Doinel en fait dans son livre.

L'hérésiarque converti se sentit pressé du besoin de réparer autant qu'il était possible le mal dont il avait été l'auteur. Sous le pseudonyme de J. Kostka (il attribuait en partie à saint Stanislas la grâce de son retour), il écrivit dans la Vérité française une série d'articles alors fort remarqués, où se trouvent les détails les plus singuliers sur les sectes: occultes et en particulier celle des gnostiques, et un aperçu du rituel liturgique ainsi que des mystères sataniques qu'elles célèbrent et de ceux de la Franc-Maçonnerie. Ces articles furent plus tard réunis en volume sous le titre de Lucifer démasqué. Il y règne un ton de foi et de repentir d'une note si juste, à la fois si profonde et si mesurée, une réserve si sincèrement chrétienne au milieu de descriptions abominables et de révélations où rien n'est écrit pour satisfaire la curiosité, qu'il est impossible de ne pas accorder une grand-valeur à ce témoignage. Le livre de M. Doinel ne saurait être comparé à certains ouvragea d'autres pénitents, d'un style tout différent.

Les Gnostiques ont prétendu que Doinel était revenu à eux. Lors même que, sous le coup des persécutions auxquelles le converti fut en butte, il serait vrai qu'il ait fait retour au gnosticisme, ses révélations sont trop conformes aux faits et aux documents qu'on a pu recueillir par ailleurs, pour que ce changement autorise à n'en pas tenir compte. Mais ce sont les assertions intéressées des Gnostiques qui doivent être écartées. Non seulement elles sont suspectes, mais on leur a opposé le témoignage le plus digne de foi. Doinel, en revenant au gnosticisme, aurait humblement accepté un poste secondaire dans la hiérarchie et changé son nom de Valentin en celui de Simon. Synésius a adressé à M. de La Rive, directeur de la France chrétienne (N° du 20 mai 1910), la copie de deux lettres du primat Simon où celui-ci aurait démenti le fait de son abjuration de la foi gnostique et expliqué qu'il avait feint une conversion dans l'espoir sincère de réconcilier l'Eglise avec la Gnose.

Cette explication est malheureusement impossible à concilier avec l'état d'esprit que dénotent les articles de J. Kostka, qui ne peut faire aucun doute pour l'interprète attentif d'un document humain, et avec les révélations redoutables que ces articles contiennent sur les mystères gnostiques et maçonniques. Celles-ci ne sont pas créées de toute pièce, mais consistent en grande partie dans le commentaire de textes et de faits dont la réalité est parfaitement établie. Mais, en outre, à ces assertions, un écrivain catholique bien connu, M. Georges Bois, avocat à la cour d'appel de Paris, très instruit des sciences occultes, oppose le récit suivant qui a été publié par le journal le Lorrain de Metz, et reproduit par l'Univers du 18 avril 1908.

«M. Doinel, homme d'une intelligence étendue, et d'une culture littéraire distinguée, mais aussi d'un tempérament ardent, avait commis l’erreur, après une éducation chrétienne, de faire quelques pas imprudents dans une voie mauvaise : le spiritisme, l'occultisme, les initiations maçonniques et gnostiques. Là, il avait trouvé des complices, des amis et des chefs qui étaient charmés du parti qu'on pouvait tirer de lui. Emporté de son côté par la fougue qui lui était naturelle, il avait marché à pas de géant dans les sentiers défendus, y avait usé sa jeunesse et son âge mûr.

Il sortit de ce mauvais pas au déclin de la maturité. Il fut dans son repentir aussi résolu qu'il l'avait été dans l'erreur.

C'est lui qui signait du pseudonyme de Jean Kotska, dans la Vérité, une série d'articles très remarqués, il y a près d'une dizaine d'années. Il s'appelait de son vrai nom Jules Doinel du Val Michel. Il était archiviste départemental, fondateur d'une loge d'Orléans, haut dignitaire de la franc-maçonnerie et de la gnose... Je n'ose me flatter d'avoir été l'instrument de la conversion de Doinel, mais il me sut gré d'avoir tendu vers lui une main cordiale. Sa sincérité n'était pas douteuse...

On mit en doute sa persévérance.

Ses anciens amis, d'ailleurs, n'auraient pas demandé mieux que de le reconquérir. Ils avaient besoin de lui, ils n'avaient pas su le remplacer. Ils suivaient avec une certaine inquiétude son œuvre de retour chez les catholiques et remarquaient avec joie le peu de profit qu'il en avait retiré. Il était pauvre et sa conversion lui avait fait perdre des emplois dont il avait besoin pour faire vivre sa famille. Bientôt le bruit courut que Doinel était redevenu gnostique.

Il en fut sans doute impressionné péniblement, mais pas découragé. Un malheur posthume l'attendait...

Dans une revue, je retrouve tout récemment ce mensonge affirmé: Doinel est redevenu gnostique vers la fin de sa vie découragée.

M. Doinel avait demandé en vain aux gnostiques de lui rendre certains de ses anciens écrits qui étaient restés entre leurs mains. On a refusé de les lui restituer et même on les a publiés comme ayant été composés par lui après l'époque de sa conversion, pour faire accroire qu'il était vraiment retourné au gnosticisme.

Je tiens à dire, pour l'honneur d'un homme qui a été mon ami, qu'il n'a pas été, même un instant, découragé. Et il y avait du mérite, car son épreuve a été dure. Elle a été acceptée jusqu'à son terme dans un esprit de résignation et d'expiation. Il n'eut pas même un mot d'amertume pour ceux qui croyaient à son apostasie.

Doinel est mort d'une crise d'emphysème cardiaque pulmonaire dans la nuit du 16 au 17 mars 1902. Il était seul dans une chambre d'hôtel à Carcassonne. Son agonie dans l'abandon a dû être affreuse; mais le matin, sa logeuse le trouva mort à genoux sur son lit, son chapelet passé autour du cou.

Il avait l'habitude de m'écrire. Je ne puis citer que des extraits:

22 janvier 1902 : «Cher monsieur et ami, merci de votre lettre. Elle m'apporte un vrai parfum d'amitié chrétienne... Je suis comme tout le monde entre les mains de Dieu. Une bonne confession générale m'y a mis plus que jamais. Je me suis rappelé votre parole : il est bon d'être toujours prêt. Vous rappelez-vous ? C'est ainsi qu'il est bon d'être aimé par des amis chrétiens.

Le 26 février, à propos de la mort d'une femme de lettres qui avait grand peur de l'enfer tout en vivant dans un milieu incrédule où elle mourut sans sacrements : «L'exemple que vous me citez m'a fait mieux encore apprécier les bontés de Dieu pour nous. Vous d'ailleurs, vous n'avez pas à expier de longues années de péché, d'occultisme et de révolte... Quant au bonheur que vous me souhaitez, il ne repose que sur Celui qui nous a aimés et qui a versé Son sang pour nous. Le reste est sacrifié depuis longtemps».

Encore une citation. Celle-ci du 3 mars 1902. Malgré son état de santé il se déplace de Carcassonne à Toulouse pour assister à une fête. C'est quinze jours avant sa mort : «Je vais assister le 7 à la fête de saint Thomas d'Aquin chez les Dominicains. Je descends... Si vous avez quelque chose à me dire écrivez-moi là».

Ce que j'avais à lui dire fut lu par une personne amie, pendant la veillée mortuaire. Sa persévérance dans la conversion me semble prouvée.

La retraite de Doinel eut pour conséquence une division au sein de l'Eglise gnostique. Il arriva même que, tandis que Synésius niait la conversion de Doinel au catholicisme, M. Bricaud, qui avait pris le nom de S. B. le Patriarche Jean II, en soutint la sincérité en le déclarant incapable de supercherie.

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[1] Voir leur site : http://www.rore-sanctifica.org

[2] Déjà en cours de négociation

[3] http://editions.saint-remi.chez-alice.fr/

[4] Déjà présenté par le CIRS dans le Tome I de Rore Sanctifica : http://www.rore-sanctifica.org/rore-sanctifica-en-ligne_tome_1.html

[5] Disponible aux Editions Barruel : http://www.barruel.com/livres.html

[6] Ce détail est donné par La Gnose, mars 1910, p. 84.

[7] Le titre d'évêque de Monségur est un souvenir des Albigeois auxquels les gnostiques affirment se rattacher.

[8] http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-fellay/VM-Mgr_Fellay_denonce_quatre_loges_au_Vatican.htm

[9] http://www.dici.org

[10] http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-fellay/VM-Mgr_Fellay_denonce_quatre_loges_au_Vatican.htm

[11] Selon les termes mêmes du sermon historique de Mgr Lefebvre à l’occasion du sacre des 4 évêques le 30 juin 1988 à Ecône.

[12] http://www.virgo-maria.org/diaporama.htm

[13] Ce détail est donné par La Gnose, mars 1910, p. 84.

[14] Le titre d'évêque de Monségur est un souvenir des Albigeois auxquels les gnostiques affirment se rattacher.