Virgo-Maria.org

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

samedi 20 janvier 2007

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L’abbé Sélégny annonce le Motu Proprio pour janvier

Le « miracle » du « bouquet » : Un Motu Proprio sous le patronage de l’abbé Couturier ?

Les infiltrés de la FSSPX vont-ils bientôt l’entraîner dans le « Monastère invisible » ?

De sources autorisées, l’abbé Sélégny, secrétaire général de la FSSPX à Menzingen, a prévenu que le Motu Proprio « libéralisant » le rite de Saint Pie V serait publié en janvier.

Si tel était le cas, quelle duplicité ! Après les récentes déclarations du Supérieur général, Mgr Fellay, au Remnant, le 15 janvier, qui déclare :

« Ma connaissance est zéro. Je sais que cela semble amusant. Je n’ai absolument aucune idée de ce qu’ils nous préparent. (…) Je ne sais pas ce qu’il y aura dans ce Motu Proprio, ni quand il sera publié ». [1]Mgr Fellay, 15 janvier 2007

Déjà Mgr Fellay, présent à Paris lors du congrès de Si si No no, n’avait rien dit. Et maintenant nous apprenons cette annonce par un subordonné, identifié pour appartenir au réseau des infiltrés[2] qui favorisent le ralliement de la FSSPX à Rome.

Comment peut-on penser garder une crédibilité en faisant de telles choses ? Cela discrédite totalement la Direction de la FSSPX, dans laquelle on constate que le réseau des infiltrés a toujours la haute main.

Cette absence de transparence nous éloigne bien de Mgr Lefebvre dont les mêmes n’hésitent pas aujourd’hui à se réclamer. L’archevêque-fondateur n’agissait pas ainsi, il faisait les annonces lui-même et agissait dans la plus grande transparence. Il eût été inimaginable que ses propos lors d’une de ses conférences aient pu être censurés par son entourage.

Après ces faux « miracles » du « bouquet », la « nouvelle bataille de Lépante » avant la Mosquée bleue d’Istanbul, puis ces silences, la lettre qui part, qui ne part plus, puis qui est partie… mais reste secrète ! La Direction de la FSSPX s’est complètement discréditée dans cette opération du « bouquet » qui est aujourd’hui bien … fané.

Le contexte de l’annonce de l’abbé Sélégny

Cette information de l’abbé Sélégny cadre avec un certain contexte.

Du côté de la FSSPX, Mgr Fellay vient juste d’envoyer la lettre qui « offre le ‘bouquet’ », la lettre reste secrète. Arriverait le Motu Proprio, le contenu de la lettre serait dévoilé et l’abbé Lorans viendrait nous annoncer le « miracle » de la Très Sainte Vierge Marie qui aurait exaucé les prières des fidèles ! Les infiltrés prennent-ils les fidèles  pour des dupes ou des attardés mentaux ? A qui prétendrait-on faire croire pareilles fariboles ?

Le samedi 20 janvier, l’abbé Ratzinger réunit les chefs des dicastères, officiellement il s’agirait de parler de la question de l’Eglise patriotique chinoise, officieusement cette réunion intervient dans la suite des précédentes où on été évoquées l’ « intégration » de la FSSPX dans l’Eglise conciliaire. Ce sera la troisième réunion des dicastères en moins d’un an.

Cette réunion coïncide avec des actions téléphoniques de Ratzinger afin de calmer les « évêques » conciliaires opposés au Motu Proprio. Elle se produit à la veille du début de la « semaine pour l’unité des chrétiens », moment œcuménique par excellence, et l’on imagine très bien le machiavélique Ratzinger venant draper la promulgation du Motu Proprio devant faciliter la « pleine communion » entre lui-même et les héritiers de Mgr Lefebvre, dans les oripeaux d’une action d’ « unité des chrétiens » !

Un Motu Proprio sous le patronage de l’abbé Couturier ?

La chose serait d’autant plus significative si l’on examine l’origine véritable de cette invention du faux œcuménisme : « la semaine pour l’unité des chrétiens ». Sa formule d’intention de prière a été rédigée par le fameux abbé Couturier. Voici ce qu’en dit un site conciliaire :

« Le Mouvement oecuménique a été marqué par de grands événements : la Conférence des Sociétés missionnaires, à Edimbourg, en 1910 ; à partir de 1935, l'action du Père Couturier en faveur de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens; la fondation du Conseil Œcuménique des Églises (C.O.E.), à Amsterdam, en 1948; et le Concile catholique de Vatican II, à Rome, entre 1962 et 1965. De très nombreux documents préparés par des comités mixtes de dialogue ont fait progresser le rapprochement entre les Églises et sont autant de signes d'espérance. »[3]

Cette formule d’intention de prière a reçu l’approbation de tous les responsables anglicans lors de la conférence de Lambeth[4] de 1958 :

« VIII. Amélioration des relations depuis 1949

La Conférence de 1958

La situation a commencé à s'améliorer à partir du mois de décembre 1949, grâce à la publication à Rome d'une instruction enjoignant à tous les évêques «non pas seulement de veiller diligemment et efficacement sur tout ce mouvement (en vue de l'unité chrétienne), mais encore de le promouvoir et de le diriger avec prudence»[5].

Cette instruction marque un tournant décisif dans l'attitude du Vatican à l'égard du mouvement œcuménique. Elle est à l'origine de l'amélioration lente mais continue qui, depuis 1950 et notamment sous le pontificat de Jean XXIII, se réalise dans les relations entre l'Église de Rome et les autres Églises chrétiennes.

L'amélioration ainsi inaugurée fut enregistrée avec satisfaction par le rapport présenté par la commission œcuménique à la Conférence de Lambeth de 1958 :

Bien que l'Église catholique romaine maintienne sa conviction que l'unique fin de la réunion soit la soumission à la papauté, certains signes, qui sont les bienvenus, montrent que les autorités romaines reconnaissent davantage l'importance du mouvement œcuménique[6].

Le rapport accorda en conséquence un bref examen à l'instruction du Saint-Office sur le dialogue œcuménique et souligna la participation croissante des fidèles de toutes les Églises à la Semaine universelle de prière pour l'unité chrétienne, du 18 au 25 janvier, «avec une large approbation des autorités catholiques romaines»[7].

La commission marqua son accord à la formule de l'intention de prière proposée par l'abbé Couturier pour la Semaine de l'unité. Cette formule exclut tout a priori concernant la voie de l'unité, puisque la prière demande que l'unité des chrétiens se réalise «telle que le Christ la veut et par les moyens qu'il voudra». La commission est d'avis que «l'observance simultanée de cette Semaine par les catholiques romains et par les membres d'autres Églises est une contribution de valeur à la recherche de l'unité»[8].

Tel était donc, en 1958, l'état des relations entre la Communion anglicane et l'Église de Rome, après plus d'un demi-siècle de prière, d'attente, de réflexion et d'action.

Les années écoulées depuis ont vu s'opérer de profonds changements dans la situation œcuménique, grâce à l'intérêt, à la compréhension et à la charité du pape Jean XXIII envers le mouvement œcuménique. Le Concile Vatican II, qui devait s'ouvrir le 11 octobre 1962, visait au premier chef au renouveau intérieur de l'Église de Rome. Mais on sait que le pape y voyait aussi une contribution essentielle à la promotion de l'unité chrétienne.

Les signes ne manquent pas qui témoignent que l'amélioration des relations n'est pas due à la seule célébration du Concile lui-même. Que l'on songe aussi à tout le travail mis en branle par les commissions pré-conciliaires, et qui est destiné à se poursuivre ultérieurement. Que l'on songe aussi au Secrétariat pour l'unité, présidé par le cardinal Bea et qui a pour tâche d'entretenir des relations avec les représentants des autres Églises. Un secrétariat semblable a d'ailleurs été institué en Angleterre même. Que l'on songe enfin à la présence d'observateurs anglicans au deuxième Concile du Vatican comme à un signe manifeste du rapprochement en cours. L'histoire nous dira la part prise par les observateurs anglicans dans le travail conciliaire. » Père Van de Pol[9], La Communion Anglicane et l’œcuménisme d’après les documents officiels, 1967, Les éditions du Cerf

Cette explication est donnée, en 1967, par le Père Van de Pol, que nous avons déjà cité[10], et qui est un spécialiste de l’anglicanisme et de l’œcuménisme.

Voici la formule de l’intention de prière écrite par l’abbé Couturier :

« "Seigneur, toi qui, à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père et ton Père en toi, fais-nous ressentir l’infidélité de notre désunion. Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance et même d’hostilité muette. Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité de tous, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen." »

Et selon le Père Van de Pol, cette formule convient parfaitement aux responsables anglicans par son exclusion de tout « a priori » :

« Cette formule exclut tout a priori concernant la voie de l'unité, puisque la prière demande que l'unité des chrétiens se réalise «telle que le Christ la veut et par les moyens qu'il voudra». La commission est d'avis que «l'observance simultanée de cette Semaine par les catholiques romains et par les membres d'autres Églises est une contribution de valeur à la recherche de l'unité »

De façon analogique, le processus de « réconciliation » qui a été appliqué à la FSSPX par Rome, et auquel sa Direction s’est plié, reproduit le processus déjà bien rôdé et appliqué à l’Eglise d’avant Vatican II. Il fut conçut dans les cercles anglicans des conférences de Lambeth depuis le milieu du XIX° siècle. Nous aurons prochainement l’occasion d’y revenir avec des documents décisifs.

L’œuvre de Mgr Lefebvre est donc à son tour la cible des méthodes des agents désormais aguerris de l’œcuménisme professionnel. D’où le thème lancinant de la réconciliation. Mgr Lefebvre n’avait pas cédé à de telles sirènes.

Après l’affaire de l’agent polonais de la police secrète communiste, l’ex-« archevêque » Wielgus, une situation de discrédit grandissante de Ratzinger sur la scène internationale

Si le Motu Proprio devait sortir avant la fin du mois de janvier, comme l’a annoncé l’abbé Sélégny, cela tomberait au plus mauvais moment pour Ratzinger. Car depuis l’affaire Wielgus[11], Ratzinger apparaît désormais dans les médias comme un impuissant ou un incompétent.

Henri Tincq vient d’attaquer violemment le successeur de Wojtyla-Jean-Paul II et le présente comme un impuissant :

« Le bateau tangue, d'abord, à Rome. La succession des dérapages qui s'attachent depuis quelques semaines à l'action du pape jette le trouble. L'état de grâce du théologien chevronné, qui avait surpris par sa hauteur de vues et son humble style, est terminé. Et le doute s'insinue : si les qualités intellectuelles et spirituelles de Benoît XVI sont appréciées, si sa popularité ne se dément pas - comme on en juge par le nombre des visiteurs place Saint-Pierre -, sa capacité d'homme de gouvernement n'a- t-elle pas été surestimée ? Car les décisions tardent, les desseins manquent, les déceptions s'accumulent. »

Pour Henri Tincq, un Motu Proprio provoquerait un effondrement de l’autorité déjà bien écornée de Ratzinger qui multiplie les bévues :

« Et que dire des Eglises sinistrées en Belgique, aux Pays-Bas, dans les pays ex-communistes (à l'exception de la Pologne) ou tétanisées comme en Irlande ou aux Etats-Unis par les scandales de prêtres pédophiles ? Dans cet environnement, on en viendrait presque à penser que la France tire son épingle du jeu. Les rapports avec l'Etat de l'Eglise, qui s'est adaptée, de gré ou de force, à la tradition laïque, y sont bons. Mais les Français, qui déjà pratiquaient peu, se déclarent de moins en moins catholiques (Le Monde des religions, numéro de janvier). Et c'est cette Eglise affaiblie qui risque demain d'être frappée de plein fouet par le projet de Rome d'accorder de nouvelles facilités à la messe en latin, considérée comme une régression par la grande majorité des fidèles. Le décret ("motu proprio") du pape a été retardé sur la pression des évêques français, mais après les crises polonaise, espagnole, italienne, on voit mal Benoît XVI prendre le risque de se mettre à dos l'Hexagone. »

De même, le 8 janvier, après la démission spectaculaire de l’ancien agent de la police secrète communiste, Wielgus, nommé « archevêque » de Varsovie par le théologien de Tübingen, son confrère de Libération met en cause Ratzinger et le présente comme un « incompétent » :

« En imposant un personnage extrémiste, le Vatican a choisi une politique agressive, éloignée des soucis consensuels. Sa volte-face le montre soumis, lui aussi, au gouvernement d'opinion, les Polonais ne voulant pas d'un mouchard pour archevêque. Cette bourde monumentale ne fera pas taire les rumeurs d'incompétence qui bourdonnent autour de Benoît XVI » Gérard Dupuy, Libération, 8 janvier 2007

Le journal italien Panorama étale le 12 janvier 2007, le malaise qui règne désormais autour de Ratzinger et de son équipe[12].

L’opposition croissante au Motu Proprio dans l’Eglise conciliaire en France

Guy Gilbert, très présent dans les rassemblement des nouvelles communautés de l’Eglise conciliaire (Communauté Saint-Jean, Focolari, Charismatiques,etc), vient de rencontrer Ratzinger le 17 janvier au Vatican, et il déclare à la sortie à l’agence I.Media son opposition au Motu Proprio. Selon ‘le curé des loubards’, le retour de la messe tridentine serait ‘un pas en arrière’.

« S’il a fait un pas de géant vis-à-vis des musulmans, j’espère qu’il ne va pas faire un pas en arrière vis-à-vis de cette fameuse messe. Il ne faudrait pas donner un aliment à une infime minorité qui veut retourner en arrière. La tradition avance. Mettre sa crosse dans le ciment comme l’a fait Mgr Lefebvre (l’ancien chef de file des traditionalistes, ndlr) n’est pas bon. Incontestablement, il y a eu des bavures après le Concile Vatican II. Mais, depuis 40 ans, le peuple chrétien est rentré dans une liturgie - avec notamment la concélébration qui est une chose absolument prestigieuse -, et dire la messe dos au peuple est invraisemblable pour l’immense majorité des catholiques. Il faut rassembler l’Eglise, mais pas à n’importe quel prix. » [13] Guy Gilbert, 17 janvier 2007, Rome

Ce qui laisse présager une forte opposition auprès d’une base conciliaire, et qui n’est pas seulement celle des anciens progressistes de l’Action catholique, mais une base qui touchent aussi les milieux les plus jeunes de l’Eglise conciliaire.

Conclusion

Lorsque Mgr Fellay prétend que « Benoît XVI est anti-maçon mais fait le jeu et le plan de la maçonnerie, c’est diablement fort », nous constatons donc, par son « non possumus » du Congrès de Si si no no qu’il est anti-ralliement, mais que finalement celui-ci « fait le jeu et le plan du processus de ralliement » ! La faute de cette perte de crédibilité en incombe aux infiltrés mais elle rejaillit sur l’autorité légitime.

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

DOCUMENTS

Avis de tempête dans l’Eglise catholique, par Henri Tincq[14]

Le Monde, 16 janvier 2007

Le bateau tangue. Icône d'un catholicisme traditionnel et résistant, l'Eglise de Pologne, rattrapée par son passé, est en pleine crise. Comme celle d'Espagne, qui peine à s'adapter à l'Europe laïque et mène la guerre au gouvernement socialiste. Comme celle d'Italie, active sur tous les fronts - la bioéthique, le pacs, l'euthanasie - pour défendre ses positions jusqu'à l'intransigeance qui l'a conduite à refuser des funérailles religieuses à Piergiorgio Welby, grabataire et condamné, débranché à sa demande. Le pays unanime a condamné ce manque de charité, quelques jours après les obsèques... religieuses d'Augusto Pinochet.


Et que dire des Eglises sinistrées en Belgique, aux Pays-Bas, dans les pays ex-communistes (à l'exception de la Pologne) ou tétanisées comme en Irlande ou aux Etats-Unis par les scandales de prêtres pédophiles ? Dans cet environnement, on en viendrait presque à penser que la France tire son épingle du jeu. Les rapports avec l'Etat de l'Eglise, qui s'est adaptée, de gré ou de force, à la tradition laïque, y sont bons. Mais les Français, qui déjà pratiquaient peu, se déclarent de moins en moins catholiques (Le Monde des religions, numéro de janvier). Et c'est cette Eglise affaiblie qui risque demain d'être frappée de plein fouet par le projet de Rome d'accorder de nouvelles facilités à la messe en latin, considérée comme une régression par la grande majorité des fidèles. Le décret ("motu proprio") du pape a été retardé sur la pression des évêques français, mais après les crises polonaise, espagnole, italienne, on voit mal Benoît XVI prendre le risque de se mettre à dos l'Hexagone.


Le bateau tangue, d'abord, à Rome. La succession des dérapages qui s'attachent depuis quelques semaines à l'action du pape jette le trouble. L'état de grâce du théologien chevronné, qui avait surpris par sa hauteur de vues et son humble style, est terminé. Et le doute s'insinue : si les qualités intellectuelles et spirituelles de Benoît XVI sont appréciées, si sa popularité ne se dément pas - comme on en juge par le nombre des visiteurs place Saint-Pierre -, sa capacité d'homme de gouvernement n'a- t-elle pas été surestimée ? Car les décisions tardent, les desseins manquent, les déceptions s'accumulent.


Sans doute est-il imprudent de faire un amalgame entre des polémiques de nature différente, mais c'est leur succession qui crée l'image d'un pape peu préparé à sa fonction, mal entouré, accumulant les maladresses. Chacune a sa genèse : sous-estimation du caractère diffamatoire pour les musulmans du discours de Ratisbonne (Allemagne) sur la foi et la violence ; volonté de Benoît XVI, respectueux de l'ancienne tradition liturgique, d'en finir avec le schisme lefebvriste par des concessions sur la messe en latin ; fixité d'une morale catholique, dans l'affaire Welby, qui interdit toute atteinte à la vie, du début (avortement) à son terme (euthanasie) ; ignorance, enfin, du détail des archives polonaises mettant en cause des prêtres compromis avec les services de leur pays à l'époque communiste.

A chaque fois, le rétablissement est spectaculaire, mais suivi d'un autre coup de volant. Avec l'islam, une sortie de crise honorable a été trouvée grâce à la visite de Benoît XVI à la Mosquée bleue d'Istanbul, qui a scellé la réconciliation mais indigné des catholiques surpris de voir un pape en prière dans un lieu musulman.


Même confusion après la démission de l'éphémère archevêque de Varsovie : si certains admirent la façon courageuse dont le pape a tranché, une fois convaincu que l'homme n'avait pas dit toute la vérité, beaucoup s'étonnent du manque de vigilance du Vatican, qui l'avait nommé et soutenu. Et en Pologne, des voix s'élèvent pour s'étonner que des comptes ne soient pas aussi demandés en Espagne aux évêques et prêtres ex-franquistes, en Amérique latine à ceux qui ont collaboré avec les dictatures en Argentine ou au Chili.

Bref, ces dérapages traduisent un désarroi inhabituel au sommet de l'Eglise. Et les critiques commencent à fuser. Elles visent l'apparente soumission du pape à une Curie qui n'a pas été renouvelée autant qu'annoncé. Benoît XVI remanie son gouvernement par petites touches, nomme, comme s'il voulait se rassurer, ses anciens collaborateurs à l'ex-Saint-Office : Tarcisio Bertone, nouveau secrétaire d'Etat, Claudio Hummes, nouveau préfet (brésilien) du clergé, Ivan Dias, nouveau préfet (indien) de l'évangélisation. Ces hommes tardent à peser dans
la vieille Curie de Jean Paul II, qui reste dominée par les partisans d'une gestion ultraprudente.


UN INTERDIT PLUS TENABLE

Critique aussi face au retard dans le traitement de dossiers brûlants comme celui des divorcés-remariés. Ou du préservatif, pour lequel une atténuation de la position de l'Eglise a été promise, alors même que des cardinaux de poids (Danneels à Bruxelles, Lustiger à Paris, Agrée à Abidjan) répètent, depuis vingt ans, que l'interdit n'est plus tenable face à une tragédie absolue comme le sida. Retard dans le règlement de successions lourdes comme celle du cardinal Ruini, vicaire de Rome, qui bloque toute évolution de l'Eglise italienne, dont il est le chef ; celle du cardinal colombien Lopez Trujillo, conservateur qui dicte les positions romaines sur l'éthique sexuelle et la famille ; celle du cardinal Poupard, chargé du dialogue des cultures et avec l'islam et qui n'avait pas été informé du discours de Ratisbonne.


La critique monte, enfin, contre l'absence apparente d'ambition mondiale d'un pontificat où dominent le poids de l'Europe et la hantise du pape allemand pour la "mort de Dieu" et la "dictature du relativisme". Que sait-on de ses positions sur le rapport entre la foi et les cultures lointaines, la cohabitation avec le prosélytisme des Eglises évangéliques dans les métropoles urbaines, l'émergence de l'Inde et de la Chine, l'intensification des flux migratoires des pays pauvres ?


Contrairement à son prédécesseur, qui, élu à 58 ans seulement, avait su s'extraire de la Curie pour ratisser les pays du Sud, où se joue l'avenir d'un christianisme qui a changé de couleur, Benoît XVI, 79 ans, n'est pas encore sorti de l'Europe. Un voyage est programmé en mai au Brésil. Une nouvelle page pourra s'ouvrir, mais on aura garde d'oublier que la "mondialisation" de l'action, de la pensée et des déplacements de Jean Paul II n'a pas empêché l'extrême centralisation de son Eglise. C'est par la reprise des inspirations du concile Vatican II - plus grande autonomie des Eglises locales, gouvernement plus collégial, réforme de la Curie et de la papauté, ouverture oecuménique -, mises en sourdine sous Jean Paul II, que l'Eglise catholique pourra s'adapter à son temps et retrouver sa dimension d'universalité.

Henri Tincq

Pologne. Editorial

http://www.liberation.fr/actualite/monde/227227.FR.php

Volte-face

Par Gérard DUPUY

QUOTIDIEN : lundi 8 janvier 2007

Patatras ! l'archevêque s'est pris les pieds dans sa soutane neuve. Stanislaw Wielgus semble rétrospectivement indigne de la confiance de ses supérieurs. Non seulement il traînait un passé d'indic dans son baluchon, mais ­ surtout ­ il a fait jusqu'au dernier moment preuve d'un cynisme impavide pour parvenir à s'asseoir sur son trône archiépiscopal. Bien triste exemple donné à ses ouailles ! Mais, dans cette histoire, c'est surtout le Vatican qui s'est déconsidéré et ridiculisé.

Non seulement le pape a fait un choix déplorable en la personne de Wielgus, mais il a pris des risques inhabituels pour le défendre contre les accusations. Malgré la commission d'enquête de l'Eglise catholique polonaise, le Vatican a procédé vendredi à la «prise de possession canonique» de Wielgus, avant de pousser celui-ci à la démission quarante-huit heures plus tard. La machine du Vatican, contre sa réputation, s'est montrée à la fois imprudente et inconséquente.

Il faut croire qu'il importait beaucoup à Benoît XVI de promouvoir un prélat proche de la quasi intégriste Radio Maryja. Le plus amusant, c'est que cette aile conservatrice de l'Eglise polonaise mène une campagne incessante et fervente pour démasquer les méchants communistes planqués. L'hystérie peut apparemment faire bon ménage avec l'hypocrisie. En imposant un personnage extrémiste, le Vatican a choisi une politique agressive, éloignée des soucis consensuels. Sa volte-face le montre soumis, lui aussi, au gouvernement d'opinion, les Polonais ne voulant pas d'un mouchard pour archevêque. Cette bourde monumentale ne fera pas taire les rumeurs d'incompétence qui bourdonnent autour de Benoît XVI.

Biographie de l’abbé Couturier[15]

Paul Couturier est né à Lyon en 1881. C'est le deuxième et dernier enfant d'une famille de la bourgeoisie moyenne profondément chrétienne. Sa sœur Marie-Antoinette, est son aînée de deux ans.

Lorsque M. Couturier père qui possède une usine de produits chimiques connaît des revers de fortune, la famille quitte la France et s'installe à Alger puis revient finalement à Lyon quelques années plus tard.

Paul a douze ans et entre au collège des Lazaristes. Il obtient son bac moderne en 1899 et son bac de maths en 1900.

Aux yeux de ses camarades de classe il est " le pieux et le sage". Il est vrai qu'il baigne dans un climat de foi : sa jeune tante est religieuse de la Congrégation de Nazareth et son grand-oncle est le chanoine Louis Planus de la Société des prêtres de Saint-Irénée (dits aussi missionnaires Chartreux) et vicaire général d'Autun. S'est-il confié à son grand-oncle ? Ses études secondaires terminées, il manifeste le désir de devenir prêtre et entre à 19 ans au noviciat des "Chartreux."

Il est ordonné prêtre de la Société Saint-Irénée le 09 juin 1906, l'année de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et célèbre sa première messe en l'église St Bruno des Chartreux. L'un des servants, devenu son ami, Alexandre Wottling, se rappelle qu "à l'élévation, le geste du nouveau prêtre, lent et profondément adorateur, aurait ému un incroyant invétéré."

Destiné à l'enseignement, il prépare sa licence de sciences physiques de 1906 à 1909 et est nommé ensuite professeur au collège des Chartreux, fonction qu'il assumera jusqu'en 1946. Mobilisé durant la Première Guerre Mondiale, il est infirmier au Service de Santé. Lors de la Seconde Guerre Mondiale il est arrêté par la Gestapo le 11 avril 1944, est interné au fort Montluc. Mis sous la surveillance de la Wehrmacht et non de la Gestapo, il ne sera ni torturé, ni maltraité comme nombre de ses concitoyens et sera libéré quelques mois plus tard sans savoir la raison de son arrestation.

Une retraite ignatienne le conduit à s'engager très activement auprès des réfugiés russes dès 1923. Ils seront bientôt dix mille à Lyon et l'abbé se dévoue auprès de ces malheureux, leurs relations se résumant bien souvent dans le don de son cœur ; il écoute, conseille, soutient, rassure, dépanne financièrement à l'occasion car lui-même est un homme simple, d'une santé fragile, vivant dans un extrême dénuement. Pendant 12 ans, jusqu'en 1935, il va bien connaître les prêtres orthodoxes de la colonie russe lyonnaise.

Puis son séjour en 1932 au prieuré bénédictin d'Amay sur Meuse en Belgique (aujourd'hui Chevetogne) constitue une seconde étape importante.

A partir de cette époque, il institue l'Octave de prière pour l'unité. En 1935 elle est déjà en vigueur dans l'Eglise catholique depuis le début du siècle mais au lieu de limiter ces prières au retour des chrétiens séparés à l'Eglise romaine, il renouvelle l'Octave en proposant à l'ensemble des chrétiens de prier en commun pour " l'unité que le Christ veut par les moyens qu'il voudra."

Ces premières rencontres ont lieu chez les sœurs de l'Adoration réparatrice au 10 rue Henri IV à Lyon.

Dans un article sur "l'universelle prière des chrétiens pour l'unité chrétienne", il jette les bases du volet spirituel de l'œcuménisme dont la théologie est développée à la même époque, dans les années trente, par le Père Congar. L'abbé Couturier en précise l'intention en disant "nous comprenons cette Octave comme une convergence de prières de chaque confession chrétienne en pleine liberté et indépendance vers le Christ que nous aimons, adorons et prêchons. " Il est persuadé que la prière est la seule forme d'union possible.

Il crée la Semaine pour l'Unité en 1935. Dès lors la Semaine Universelle pour l'Unité des Chrétiens connaîtra un essor extraordinaire à travers l'ensemble du monde chrétien.

En 1936 : il organise à Erlenbach en Suisse la première rencontre spirituelle interconfessionnelle ( catholiques et protestants ) qui donnera naissance en 1937 au " Groupe des Dombes " fondé avec le Père Villain, ainsi appelé car ils se réunissent à la Trappe des Dombes dans l'Ain. C'est en fait un groupe de théologiens catholiques et protestants français se réunissant pour confronter les positions de leurs Eglises respectives sur les grands points faisant encore obstacle à l'unité. Leurs travaux ont au fil des années un grand retentissement dans les Eglises et aboutissent à des textes validés par le Conseil Œcuménique.

De passage en Angleterre en 1937 et 1938, il découvre l'anglicanisme. De même il est en relation avec frère Roger Schutz, le fondateur de Taizé. (La communauté de Taizé fondée par des protestants suisses et vivant dans un style monastique est aujourd'hui internationale et interconfessionnelle, elle comprend des frères catholiques.)

Toute sa vie n'est qu'un appel pressant adressé à tous les chrétiens pour les inviter à retrouver le chemin de l'unité.

En 1944 son texte Prière et unité chrétienne qui deviendra son testament spirituel est achevé.

En 1952 le titre d'archimandrite du patriarcat d'Antioche lui est attribué en signe de reconnaissance pour son engagement.

Il meurt le 24 mars 1953, au petit matin, à son domicile, 5 rue du Plat à Lyon, d'une nouvelle crise cardiaque. Il a 72 ans. Ses funérailles ont lieu à l'église saint Bruno des Chartreux en présence du Cardinal Gerlier. Il est enterré au cimetière de Loyasse.

Il est revendiqué par tous : chrétiens, protestants, anglicans, orthodoxes. C'est au dire de son ami M. Villain le " seul prêtre au monde jouissant de ce privilège."

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[1] http://www.remnantnewspaper.com/Archives/archive-2007-0215-_bishop_bernard.htm

[2]

[3] http://www.cef.fr/catho/vieglise/oecumenisme/mouvement.php

[4] Abbaye bénédictine anglicane

[5] Texte latin : AAS. 42 (1950), pp. 142-147 (la citation est à la page 143). Trad. française : Irénikon 23 (1950), pp. 221-228, DC, 47 (1950), col. 329-335. (La phrase citée est au début du n° I : Irénikon, p. 223 et DC, col. 331.)

[6] «Although the Roman Catholic Church retains its conviction that the only goal of re-union must be submission to the Papacy, there are some welcome signs of an increasing recognition by the Roman authorities of the importance of the Ecumenical Movement» (The Lambeth Conference 1958, II, p. 48).

[7] «With much official Roman Catholic approval» (ibid., p. 49).

[8] «The simultaneous observances of this Week by Roman Catholics and by members of other Cherches are a valuable contribution to the efforts towards unity» (ibid., p. 49).

[9] Docteur en théologie, professeur à l’Université catholique de Nimègue

[10] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-03-D-00-Van_de_Pole_1_c.pdf

[11] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-09-A-00-Demission_Wielgus.pdf

[12] http://www.panorama.it/italia/vaticano/articolo/ix1-A020001039610

[13] http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=256779

[14] http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-855894,0.html

[15] http://catho60.cef.fr/histoire/temoins/Couturier/Abbe_Couturier.htm