Virgo-Maria.org

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

mardi 20 février 2007

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Henry VIII & FSSPX : la tentation anglicane de la « négociation »

Parallèle historique et tragique entre la résistance à l’anglicanisme et la réaction à l’Eglise conciliaire

Le « Pèlerinage de la Grâce » de 1536 sorti de l’oubli

Cet article paru sur le site traditionaliste américain Traditio a retenu notre attention. Il explique comment la résistance catholique à Henri VIII et aux réformateurs Anglicans fut brisée, bien qu’à cette époque très supérieure en nombre.

Cette défaite inattendue fut causée par deux facteurs :

·        Une volonté de « négocier », alors qu’il fallait se battre et emporter la victoire

·        Une profonde méconnaissance de l’ennemi chez les catholiques de Tradition de l’époque qui s’illusionnaient en pensant le roi Henri VIII bien intentionné, mais victime de son entourage.

L’illusion dangereuse du « bon Ratzinger » impuissant face à son « entourage »

Aujourd’hui, les discours de Mgr Fellay (ses interventions le 7 janvier et puis le 18 février) présentent l’abbé Ratzinger comme un homme bien intentionné, décidé à rétablir le « culte de l’Eglise », mais rendu impuissant par les obstructions des ennemis de la Tradition, les 2500 « évêques ». Donc un « brave » Pape, environné de « méchants » évêques. Pourtant, en 1999, Mgr Fellay expliquait dans une vidéo[1] destinée aux fidèles traditionalistes, qu’à la Curie romaine (dont Ratzinger était alors l’un des chefs les plus

importants), pas moins de quatre loges maçonniques réservées aux prélats, étaient en fonctionnement.

« Sur ce point nous devons certainement reconnaître le doigt de la franc-maçonnerie, et l'oeuvre de la franc-maçonnerie au sein de l'Église. Il est très intéressant de remarquer qu'en 92 un haut franc-maçon du Mexique a pu déclarer qu'au Vatican même quatre loges étaient à présent à l'oeuvre. Elles sont de rite écossais*, mais ce sont des loges spéciales destinées  aux prélats du Vatican. Ainsi les frères secrets travaillent… détruisent non seulement de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur de l’Eglise elle-même. » Mgr Fellay, 1999

Que s’est-il passé depuis 1999, pourquoi aujourd’hui un tel changement de langage et une telle confiance de la part de Mgr Fellay ?

Cette présentation de la situation et de Ratzinger s’avère totalement fallacieuse. Dans un parallélisme historique saisissant, elle reproduit la même erreur que celle que commirent les catholiques anglais du XVI° siècle, face à Henri VIII, dont ils déchargeaient la responsabilité de ses exactions sur l’archevêque apostat Cranmer. Ils obtinrent l’équivalent de leur Motu Proprio de l’époque.

La punition de Dieu pour ceux qui ne veulent pas combattre et préfère le confort mou des « négociations »

Cette erreur fondamentale dans l’analyse du combat causa la fin de l’Eglise catholique en Angleterre, ou tout au moins sa quasi-extinction.

Elle fut payée par de nombreuses persécutions, et les chefs qui avaient ainsi bercé leurs troupes par cette fable séduisante, payèrent de leur vie cette erreur stratégique fondamentale. Dieu sanctionna lourdement dès ici-bas, par sa Justice, ceux qui avaient avancé de fallacieux prétextes pour refuser le combat.

L’asphyxie de l’étude de l’ennemi opérée méticuleusement par le réseau des infiltrés modernistes

Aujourd’hui la FSSPX vit dans une profonde méconnaissance (volontaire, involontaire ?) de l’ennemi, de sa nature de ses objectifs et de ses méthodes. Le réseau des infiltrés qui tient les médias de la FSSPX occulte toute formation ou information sur ce sujet. Deux exemples récents : premier exemple, la négation de l’existence de la gnose et de sa pénétration en milieu traditionnel par l’abbé Celier-Sernine depuis 1993 et la Paille et le sycomore en 2003, ou deuxième exemple, l’occultation totale de l’affaire Anglicane par l’abbé Lorans, alors que le Times[2] d’aujourd’hui vient confirmer complètement les analyses de Virgo-Maria.org, et antérieurement d’un autre média, CSI-Diffusion, sur ce sujet. Les infiltrés non seulement ne donnent pas les clés de lecture aux fidèles et aux clercs, mais nient même qu’elles existent.

De façon générale, et ainsi dirigée par les infiltrés modernistes, la FSSPX n’a pas étudié les grands auteurs de l’anti-libéralisme qui ont analysé le courant historique de subversion contre l’Eglise.

Sous l’emprise de ce réseau moderniste, elle semble ne plus rien savoir du gigantesque combat de la Sapinière ni de ses succès, ni même des travaux extraordinaires de tenacité et de précision de Mgr Jouin, travaux bénis par les Papes préconciliaires. Qu’il y a-t-il d’étonnant à cela, de même que les modernistes de l’époque de Saint Pie X détestaient la Sapinière, véritable service secret du Saint Pape, aujourd’hui leurs héritiers, les infiltrés modernistes de la FSSPX portent la même marque de fabrique, ils se reconnaissent à leur refus d’étudier sérieusement ces questions.

Ils se refusent à étudier la subversion anglicane, ses méthodes et son histoire, autant de thèmes fondamentaux pour la compréhension des évènements actuels. Et nous le voyons aujourd’hui alors que les négociations secrètes engagées depuis des années entre Ratzinger et les Anglicans sont mises sur la place publique par The Times.

La jeune génération de la Tradition désarmée intellectuellement et laissée sans anticorps

Par voie de conséquence, la jeune génération vit dans un cocon protégé, totalement ignorante des réels dangers qui rodent autour d’elle. Elle est ainsi privée des véritables motivations qui pourraient l’affermir et la rendre efficace dans son combat. Elle est entretenue à l’état de brebis alors que de dangereux loups rodent autour et que ces membres de l’intérieur leur ouvrent la porte.

Et, selon les échos que nous avons reçu de la commémoration des 30 ans de la reprise de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, nous entendons l’ancienne génération inciter la nouvelle génération à la résistance, à la persévérance, alors même qu’elle lui donne elle-même, le spectacle de la compromission, du parler « soft », de la « langue de bois » sur les sujets cruciaux, de l’absence de travail d’étude, accompagné du goût pour le foie gras et les huîtres « de tradition ». Les médias aux infiltrés mais les huîtres « de tradition » aux « vrais » résistants qui font la leçon aux jeunes.

Tout cela ne pourra qu’être balayé si la direction de la FSSPX persiste à se laisser prendre en otage par le réseau des infiltrés et persiste à lui abandonner les médias.

C’est pourquoi, nous livrons la méditation de ces faits historiques à nos lecteurs. Et nous les incitons à entreprendre l’étude des grands auteurs anti-libéraux, désormais largement disponibles aux Editions Saint-Rémi, malgré le silence obstiné de l’abbé Celier dans son catalogue Clovis sur ce sujet primordial.

Site des éditions saint-Rémi : http://editions.saint-remi.chez-alice.fr/

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

Leçon d’histoire pour ceux qui voudraient pactiser avec la secte conciliaire

http://www.traditio.com/comment/com0702.htm

(traduction d’un article paru sur le site américain TRADITIO)

Que le traducteur soit ici vivement remercié pour son travail

_____

« The Prilgrimage of Grace » par Geoffrey Moorhouse

VIDEO de l’auteur : http://www.meettheauthor.com/bookbites/333.html

WIKIPEDIA (en anglais) : http://en.wikipedia.org/wiki/Pilgrimage_of_Grace

Les catholiques traditionnels de 1536 avaient l’avantage sur Henry VIII et auraient facilement pu faire retourner l’Angleterre au catholicisme. Mais ils ont choisi de « négocier », et ils n’ont rien obtenu en fin de compte. Henry VIII s’est débarrassé d’eux, et l’Église hérétique d’Angleterre l’a emporté.

            L’histoire est un merveilleux professeur. Elle fournit à quiconque réfléchit d’innombrables exemples de ce qui a réussi et de ce qui a échoué. La Grèce et la Rome classiques, en particulier, aidèrent beaucoup la civilisation occidentale à comprendre les lignes de force et les leçons de l’histoire. Mais nous voudrions évoquer ici un épisode de l’histoire d’Angleterre se situant au seizième siècle.

            Chacun sait que le roi d’Angleterre Henry VIII a conduit l’Église d’Angleterre au schisme. En 1536, il entreprit de dissoudre les monastères de la religion catholique romaine. L’opération, présentée d’abord comme une « réforme », se révéla bien vite être une abolition pure et simple (au point que quatre ans après, la dernière abbaye avait disparu). Il s’agissait de profanations et de sacrilèges d’une gravité inconcevable. Les esprits en furent choqués, outrés, et une révolte finit par éclater. Le résultat fut qu’à l’automne 1536, Henry VIII se retrouva aux prises avec la pire crise de son règne : l’insurrection connue sous le nom de Pèlerinage de la Grâce (Pilgrimage of Grace).

            Le premier soulèvement eu lieu dans le Lincolnshire et gagna rapidement tout le nord de l’Angleterre. Sous la bannière des Cinq Plaies du Christ, nobles et paysans s’unirent pour exiger la restauration des monastères et le retour à la religion catholique romaine. Quelques moines et prêtres jouèrent un rôle de premier plan dans le soulèvement en faisant des sermons incendiaires, et même en revêtant l’armure. S’étant assuré le contrôle du nord du pays, l’armée des insurgés – formidablement disciplinée – fit marche vers le sud. Lorsqu’elle atteignit Doncaster, seules les forces du roi – bien inférieures en nombre – se tenaient entre elle et Londres, c’est-à-dire le trône même du roi.

            À l’aube du 26 octobre 1536, les catholiques traditionnels procédèrent au rassemblement général de leurs troupes. Toute la fine fleur du nord était présente, et lorsqu’on en fit le décompte final, on dénombra 30.000 hommes, 12.000 autres étant maintenus en réserve à Pontefract. C’était la plus grande armée qu’ait vue l’Angleterre depuis les Guerres des Roses, et ce n’était pas celle du roi. Mais alors même que les insurgés n’avaient en face d’eux que les 8.000 hommes des forces royales, ils choisirent de négocier. Ils se persuadèrent que l’attaque subie par l’Église était le fait non pas du roi, mais de ses infâmes conseillers, dont Cranmer. Henry leur promit son pardon, et lui faisant confiance, ils dispersèrent leur armée.

            Mais quelques mois plus tard, une révolte mineure éclata dans le Nord, fournissant à Henry le prétexte qu’il cherchait pour revenir sur ses promesses et se venger. Les meneurs de l’insurrection furent arrêtés et envoyés à Londres pour y être jugés. Henry se montra particulièrement sévère avec ceux d’entre eux qui étaient des ecclésiastiques ; ils furent arrêtés et emprisonnés à la Tour de Londres. Les meneurs aristocratiques de l’insurrection furent décapités, mais les autres subirent les pires tourments de la pendaison, de l’estrapade et de l’écartèlement.

            Demandons-nous à présent quel parallèle on peut faire entre cet épisode de l’histoire d’Angleterre et la situation actuelle de l’Église. Les analogies sont frappantes :

Que sortira-t-il en fin de compte du présent épisode de l’histoire de l’Église ? À la lumière des événements du passé, nous pouvons prédire que les papes conciliaires reviendront sur leurs promesses et se vengeront. Ils essaieront de décapiter le mouvement. Non pas, du reste, que leurs promesses – à savoir un « Indult » bidon – vaillent la peine qu’on se batte pour en obtenir le maintien ! Si les catholiques de 1536 étaient restés fermes dans la Foi au lieu de négocier avec l’ennemi de l’Église, l’Angleterre serait aujourd’hui catholique. Si les catholiques traditionnels de 2007 restent fermes dans la Foi au lieu de négocier avec l’Église conciliaire non catholique, tout indique que celle-ci s’effondrera, comme elle a d’ailleurs commencé à le faire. Tout ce qu’il faut aux catholiques traditionnels de 2007, c’est ce qui a manqué à ceux de 1536 : de la persévérance !

____________

Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/



[1] Consultable ici : http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-fellay/VM-Mgr_Fellay_denonce_quatre_loges_au_Vatican.htm

[2] http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/faith/article1403702.ece