Virgo-Maria.org

CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

dimanche 11 mars 2007

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Zielinski, un bénédictin conciliaire infiltré à Si si No no ?

Le Motu Proprio « constituerait un premier pas vers la pleine communion »

« Vatican II a marqué non pas une rupture avec le passé mais un renouveau dans la continuité » Dom Zielinski

L’abbé Rulleau et l’abbé Barthe seraient-ils les inspirateurs de ce nouveau bénédictin ?

Dom Zielinski, Supérieur de l’abbaye olivétaine de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique),

à côté de l’abbé du Chalard (FSSPX) à Paris le 7 janvier 2007

Décidément, nous en découvrons tous les jours, ou presque, au sujet de l’infiltration de la FSSPX et de sa préparation au ralliement de la FSSPX à l’abbé apostat Ratzinger et à l’instrumentalisation de la FSSPX au service de sa « réforme de la réforme ».

Le Congrès Si si No no des infiltrés en janvier 2007 à Paris

Le 8 janvier 2007, en présence de Mgr Fellay et de l’abbé Schmidberger, et à l’invitation de l’abbé du Chalard, factotum de l’abbé Schmidberger auprès de Rome, un bénédictin conciliaire a apporté son témoignage de sa « découverte de la Tradition », témoignage qui a fortement impressionné l’auditoire. Il y paraissait ainsi dénoncer la révolution de Vatican II et l’abandon du rite traditionnel. Il semblait aussi avoir découvert la Tradition qui lui avait été dissimulée jusque là. Bref, une aubaine ! un « converti », mieux un religieux conciliaire de poids qui venait dénoncer les errements de l’Eglise concilaire !

Rappelons que la diffusion de la conférence de Mgr Fellay, prononcée à ce congrès, a été censurée par les abbés de Suresnes et les abbés Lorans et Sélégny qui tiennent Dici.org, co-organisateur du Congrés des 6-7-8 janvier 2007 à Paris (cf. Message VM sur cette censure à ce congrès[1]).

Nous avons appris depuis que l’abbé de Cacqueray se refuserait à communiquer le texte de l’intervention de Mgr Fellay, invoquant des prétextes fallacieux envers ceux qui le lui demandent.

Les positions subversives de l’agent Zielinski

Or, nous découvrons maintenant, dans une interview récente donnée par ce personnage à un site américain, qu’il n’est rien d’autre qu’un partisan du Motu Proprio à venir et de la « pleine communion » de la FSSPX avec la Rome apostate des Antichrists.

Il prône le ralliement de la FSSPX, en commentant l’arrivée prochaine du Motu Proprio :

« Je crois qu’il constituerait un premier pas vers la pleine communion. » Zielinski

Il défend Vatican II qui, selon lui, ne serait nullement en rupture avec la Tradition :

« N’oublions jamais que le deuxième concile du Vatican a marqué non pas une rupture avec le passé, mais un renouveau dans la continuité. » Zielinski

C’est exactement l’inverse du combat mené par Mgr Lefebvre.

Pour Zielinski, la Tradition catholique représente 1% du « peuple catholique ». L’Eglise conciliaire serait donc catholique ? Elle représenterait même 99% de la catholicité ?

« Et de fait, la mouvance traditionaliste représente légèrement plus d’un pour cent du peuple catholique. » Zielinski

Visiblement il supporte totalement le « bouquet » spirituel[2] sacrilège, tel que médiatisé par l’abbé Lorans :

« j’ai la conviction qu’au sein de la Fraternité, on prie avec beaucoup d’espoir pour que soit publié un motu proprio instituant un indult universel en faveur de l’ancienne Messe » Zielinski

Il se loue de l’exposition de l’image de Ratzinger-Benoît XVI dans certains prieurés de la FSSPX.

« Mais lorsque je me suis rendu dans certaines maisons de la Fraternité, j’ai eu la grande surprise d’y voir des photographies de Benoît XVI, et aussi d’apprendre qu’on y priait chaque jour pour lui comme pour l’Église. » Zielinski

Prieurés dont il semble un habitué, car ils les visitent. Naïvement les participants au Congrès ont du penser qu’il s’agissait d’un « converti » de fraîche date ? Auraient-ils été bernés ?

Les termes qu’il utilise pour qualifier l’œuvre de Mgr Lefebvre :

« Leurs paroles et leurs écrits peuvent sembler excessifs à certains »

« On ne saurait ignorer ou écarter d’un revers de main ce qu’ils ont à dire de la liturgie et de la théologie »

« on ne pourra se scandaliser d’une certaine « intempérance verbale » » Zielinski

Le combat de Mgr Lefebvre se réduirait donc à une « intempérance verbale » ?

Le rôle directeur des bénédictins dans la révolution œcuménique et liturgique

Une fois de plus, nous découvrons une manœuvre du réseau des infiltrés, organisateurs de ce congrès, y introduisant un personnage d’abord présenté comme un « converti » de fraîche date, devenu procureur de la révolution dans l’Eglise, et qui s’avère n’être rien d’autre qu’un agent du ralliement à l’abbé apostat Ratzinger.

Signalons que c’est précisément un réseau de bénédictins, protégés en haut lieu, qui ont été historiquement les chevilles ouvrières de la révolution œcuménique et liturgique (Dom Beauduin) et de l’instauration d’un nouveau rite sacramentellement invalide de consécration épiscopale le 18 juin 1968 (Pontificalis Romani) (Dom Bernard Botte) (cf. Messages précédents VM sur ce sujet, ainsi que l’Opération Rampolla sur le site VM).

C’est aussi un bénédictin, Ansgar Santogrossi, qui a été mis en avant pour avancer une lamentable pseudo- démonstration de validité du nouveau rite épiscopal en inventant le sophisme de l’« implicitisme sacramentel ». Le CIRS a réfuté cette farce théologique[3] en août 2006 (cf. www.rore-sanctifica.org).

Depuis lors cet intrus conciliaire a disparu des écrans radar de la Tradition en France, mais il continue à sévir aux Etats-Unis, espérant sans doute, à tort, que la barrière de la langue le protège des arguments du CIRS envers sa thèse factice.

L’abbé Zielinski est visiblement à la pointe de l’opération de la « réforme de la réforme » de l’abbé apostat Ratzinger, en se faisant le promoteur de ce grand oeuvre « anglicano-tridentiste »

Zielinsli fait partie des révolutionnaires partisans du « mouvement liturgique » des Dom Beauduin et Dom Botte, véritables assassins sacramentels de l’épiscopat catholique authentique depuis la promulgation, le 18 juin 1968 par Montini-Paul6, de la nouvelle consécration épiscopale sacramentellement invalide de Pontificalis Romani, entièrement inventée par le trio infernal Bugnini\–Lécuyer-Dom Botte.

Mais, finalement, déroulant ses confidences sur les sites américains, Zielinski a fini par se trahir.

Celui qui fut présenté à Si si No no comme un « converti » apparaît à présent pour ce qu’il est vraiment, et ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un agent du réseau mondial de la « réforme de la réforme » de l’abbé apostat Ratzinger.

Il approuve le mouvement liturgique qui a précédé le concile Vatican II et dont Dom Beauduin fut la figure de proue avec Dom Botte :

« Je crois que la Constitution dogmatique Sacrosanctum Concilium est venue donner raison à la conviction largement répandue selon laquelle la liturgie avait besoin d’être réformée. » Zielinski

Pourquoi cette absolue nécessité de « réformer la liturgie » ? Cette affirmation s’imposerait, selon lui arbitrairement, comme une évidence alors qu’il n’en est rien, ET QUE LES FIDELES N’EN VEULENT ABSOLUMENT PAS ET LA REJETTENT !

Et de recourir aux faux argument éculés invoquant fallacieusement l’efficacité prétendument renouvelée de l’enseignement des vérités doctrinales par la réforme de la liturgie :

« Les pères du Concile ont cherché à faire ressortir les aspects communautaires de la messe, ainsi qu’à rendre celle-ci plus efficace dans l’enseignement des vérités de la Foi catholique. » Zielinski

La liturgie est-elle d’abord un culte rendu à Dieu ou seulement une affaire humaine ramenée à des préoccupations pastorales ?

Zielinski a opté pour la deuxième réponse, comme un Dom Botte, et comme tous les modernistes hypocrites.

A propos d’efficacité chère à Zielinski, nous avons vu que le concile Vatican II a en effet été d’une redoutable efficacité, car il a réussit à vider les églises comme jamais Luther n’eût osé même en caresser le rêve. Est-ce là l’efficacité que nous promet Zielinski. Dom Zielinski : un prophète du bonheur ?

Zielinsli se trahit. C’est un compère de l’abbé Barthe en faveur de la « réforme de la réforme »

Et nous découvrons cette affirmation étrange selon laquelle « La Messe tridentine est le chaînon manquant ». Le chaînon avec quoi ? avec le « rite de La Rocque » qui étend le rite adultéré de 1965 ? avec le n’importe quoi du « rite Pipaule » de l’abbé Celier ? Avec cette « liturgie en voie de traditionalisation » de l’abbé Barthe ? Avec ce troisième rite qui remplacerait et le rite de 1969 et celui de Saint Pie V, tel que projeté par Ratzinger dans sa lettre au Docteur Barth dès 2003 ?

Saint Pie V a-t-il codifié un « chaînon manquant » ?

Et, tout de go, Zielinski, en appelle à fonder un « nouveau mouvement liturgique », toujours en invoquant bien sûr, une prétendue meilleure « compréhension » de la liturgie. Il reste « habité » par ce souci cérébral prétendument « charitable » envers les pauvres hommes. Alors que les fidèles assistent au saint sacrifice de la Messe et s’unissent à ce culte sacrificiel rendu à Dieu, mais ne le célèbrent pas.

C’est en Angleterre le 19 Avril 2006 en effet, chez les bénédictins anglais qu’a eu lieu le Symposium sur “ Le Renouveau Liturgique : Une réforme de la réforme ? . Downside Abbey, Bath, 19 Avril 2006.

La conférence du Dr Alcuin Reid y exposait le projet ratzinguérien et anglican de « réforme de la réforme » et la parution d’un Motu Proprio :

« A ce stade, on peut spéculer qu’un  Motu proprio  du pape Benoît XVI  rendra bientôt cela effectif. Quelque soit notre position, il semble que l’Église dans sa sagesse, va de nouveau permettre une pluralité des usages dans le rite Romain. » Dr Alcuin Reid[4]

Nous en avions rendu compte dans un message [5]qui commentait aussi le Congrès des infiltrés.

Curieusement depuis cette date, la page du site internet de l’abbaye qui présentait ce Symposium a disparue. Elle peut encore être consultée dans le cache de Google :

 http://66.102.9.104/search?q=cache:mR9JVSrhjBYJ:www.downside.co.uk/abbey/symposia.html+downside+abbey+alcuin+reid&hl=fr&ct=clnk&cd=3

Nous invitons nos lecteurs à la conserver pour leurs archives. Nous avions constaté le même phénomène pour le site internet du congrès du CIEL UK auquel participa l’abbé Barthe à l’automne 2006, le site a été supprimé suite à la parution d’un message de Virgo-Maria. Il est clair que ces personnes n’aiment pas voir leurs projets découverts et décryptés. Tous ces comportements de sabordages de sites confirment la justesse de nos analyses.

Très impliqué dans l’affaire de la médiatisation de la réforme de la réforme, l’abbé Barthe y était-il ? C’est fort probable. Il intervient déjà dans le cadre du CIEL UK (anglais) aux côtés du Dr Alcuin Reid. D’ailleurs quelques jours plus tard, le 28 avril 2006, il allait prononcer devant l’abbé Lorans, au G.R.E.C., à Paris, une conférence donnant le schéma général de capture de la FSSPX par Rome.

Zielinski a-t-il retrouvé son confrère l’abbé Barthe chez les bénédictins anglais de Downside Abbey ?

Ceux qui nous lisent voient ainsi progressivement se rassembler les pièces du puzzle de cette vaste opération de subversion maçonnico(Rose+Croix)-anglicane de la Tradition catholique par la « réforme de la réforme »[6].

Lui-même bénédictin conciliaire, et par les propos qu’il tient, Zielinski est visiblement très initié à ce plan de subversion.

Son irruption au sein de la FSSPX n’est donc pas le fruit d’un hasard, mais celui d’une opération générale qui coïncide avec ce projet de grand œuvre de la « réforme de la réforme » dont l’abbé Barthe est l’un des agents les plus actifs au sein de la Tradition.

Et nous voyons que Zielinski est invité par le réseau des infiltrés modernistes de la FSSPX, parmi lesquels figurent les abbés Schmidberger, du Chalard, Boivin et Lorans.

Avec l’appui des infiltrés modernistes de la FSSPX qui contrôlent 100% des médias, Zielinski semble ainsi avoir réussi à parfaitement manœuvrer Mgr Fellay, ce qui, pour ce bénédictin, héritier de la tradition révolutionnaire occulte (R+C) de son Ordre, paraît avoir été l’enfance de l’art.

Un travail de contact occulte de Zielinski depuis plus de 5 ans dans la FSSPX

Zielinski reconnaît lui-même avoir depuis plus de 5 ans développé un réseau de contacts au plus haut niveau de la FSSPX.

« J’ai rencontré Mgr Bernard Fellay, Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, il y a plus de cinq ans. Depuis lors, j’ai fait la connaissance de nombreux autres prêtres de la Fraternité, ainsi que de moines et religieux liés à elle. J’ai été invité à prendre la parole au récent Congrès de « Si, Si. No, No », qui s’est tenu à Paris. » Zielinski

Cette activité relationnelle et de réseau du bénédictin Zielinski coïncide avec les propositions d’accord de ralliement par la Rome apostate. Cela nous reporte aux années 2001-2002, au moment où Mgr Fellay avait tenté un accord avec Rome, dans le dos des fidèles et en interdisant toute divulgation sur le sujet.

Zielinski fait état de rencontres avec des moines.

Parmi ceux-ci, nous connaissons un bénédictin, l’abbé Rulleau, très lié au réseau allemand, et à l’étrange parcours dont la symbolique fait un clin d’œil (frère Bernard de Menthon) au chanoine Berthod, un personnage suspect de la fondation d’Ecône et auteur, dès 1946 à Fribourg, d’une pseudo-thèse de théologie soutenant la « non-sacramentalité » de l’épiscopat, réduite à néant dès le 13 novembre de l’année suivante en 1947 par la Constitution Apostolique Sacramentum Ordinis promulguée par la Pape Pie XII, laquelle, revêtue des quatre marques de l’infaillibilité pontificale affirme la sacramentalité de l’épiscopat catholique.

Il ne semble pas que ce chanoine Berthod se soit plié aux définitions infaillibles de Pie XII, mais il semble qu’il ait, tout au contraire, persisté opiniâtrement, mais discrètement, dans ses enseignement fallacieux délivrés sur le sujet aux premiers séminaristes de la FSSPX. Le Père Pierre-Marie de Kergorlay s’est fait le relai de ces thèses contraires à l’enseignement de Pie XII dans un numéro du Sel de la terre.

Devenu maître des novices à Bellaigue, maison des bénédictins de la Tradition en France, cet abbé Rulleau est désormais placé dans une position stratégique pour filtrer les candidats à l’entrée dans l’Ordre bénédictin rattaché à la FSSPX. Ces postes sensibles comme celui des médias semblent être très prisés par le réseau des infiltrés modernistes.

Existe-t-il une connexion discrète mais efficace Rulleau-Zielinski ?

Devant les aveux de Zielinski et le recoupement avec les autres faits que nous avons collecté, nous posons les questions suivantes :

·         Qui a présenté ce religieux à Mgr Fellay ?

·         Qui a ensuite invité ce bénédictin Zielinski au Congrès de Si si No no ?

·         L’abbé Schmidberger ?

·         ou l’abbé du Chalard sur ordre de l’abbé Schmidberger ?

·         en concertation avec l’abbé Lorans ?

L’abbé Rulleau, devenu Frère Bénédictin Bernard de Menthon chez les bénédictins à Bellaigues, est-il lié à cette opération d’entrisme caractérisée ?

Quel rôle discret joue l’abbé Barthe dans l’entrisme de ce partisan de la « réforme de la réforme » avec qui il partage le même projet ?

Tout ceci confirme ce que nous avions écrit, ce Congrès de Si si No no était bien le congrès des infiltrés modernistes[7]. Les faits qui s’accumulent ne cessent de nous donner raison.

La encore nous posons la question : qui dirige la FSSPX ?

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset


Traduction en français du texte paru ici :

http://rorate-caeli.blogspot.com/search?q=zielinski

Que les traducteurs soient ici vivement remerciés pour leur travail

Interview de Dom Christopher Zielinski, OSB Oliv.,

Supérieur de l’abbaye olivétaine de Notre-Dame de Guadalupe,

à Pecos, New Mexico

Le Pape va-t-il restaurer la Messe tridentine ?

La Messe tridentine, la Messe de saint Pie V, ne peut être considérée comme abolie par la « nouvelle messe de Paul VI ». N’oublions jamais que le deuxième concile du Vatican a marqué non pas une rupture avec le passé, mais un renouveau dans la continuité. C’est pourquoi, en matière de liturgie, il convient de rechercher le sens véritable du Concile et de tenir compte de lui dans les faits. La question à laquelle il faut répondre est donc de savoir si l’on a appliqué dans un esprit de justice et de compassion l’indult du Pape Jean-Paul II, dont la Commission pontificale Ecclesia Dei est chargée de superviser la mise en œuvre et qui donne aux évêques la permission d’autoriser la célébration de la messe tridentine dans leurs diocèses respectifs.

Eh bien, l’indult du Pape Jean-Paul II a-t-il été appliqué dans un esprit de justice et de compassion ?

Malheureusement, certains évêques n’ont pas toujours donné suite à l’indult. Lorsqu’ils l’ont fait, les conditions assorties à son application étaient souvent si difficiles à satisfaire que celle-ci s’avérait presque impossible. Si, par conséquent, il faut publier un motu proprio accordant l’indult universel à l’ancienne Messe, cela signifiera que l’indult actuel ne répond pas aux besoins pastoraux de la mouvance traditionaliste.

Mais la mouvance traditionaliste est-elle assez importante pour que le Saint-Père risque de compromettre son pontificat en lui accordant un motu proprio ?

Jésus-Christ nous a dit en parabole que pour partir à la recherche de sa brebis égarée, un Bon Pasteur n’hésitait pas à abandonner les quatre-vingt-dix-neuf autres. Il est certes question ici d’un pour cent seulement des fidèles. Mais il est question aussi de la vocation même du Bon Pasteur. On observera avec intérêt que certains évêques parlent des traditionalistes comme d’une « goutte d’eau dans l’océan ». Et de fait, la mouvance traditionaliste représente légèrement plus d’un pour cent du peuple catholique. Mais combien ce serait digne du Christ de faire un geste d’amour pastoral sous la forme d’un motu proprio !

Un motu proprio partirait-il de l’intention de ramener les lefebvristes à Rome ?

Le motu proprio serait un acte de justice et de compassion vis-à-vis non seulement de la mouvance traditionaliste, mais aussi de l’Église tout entière. On ne doit surtout pas penser qu’il serait publié en direction des seuls lefebvristes. Comme l’a très clairement déclaré Mgr A.M. Ranjith, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin, « La Messe tridentine est un trésor pour tout le Peuple de Dieu, et non pas la propriété de la Fraternité Saint-Pie X ». Mais j’ai la conviction qu’au sein de la Fraternité, on prie avec beaucoup d’espoir pour que soit publié un motu proprio instituant un indult universel en faveur de l’ancienne Messe.

Quelles sont vos relations avec la mouvance lefebvriste ?

J’ai rencontré Mgr Bernard Fellay, Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, il y a plus de cinq ans. Depuis lors, j’ai fait la connaissance de nombreux autres prêtres de la Fraternité, ainsi que de moines et religieux liés à elle. J’ai été invité à prendre la parole au récent Congrès de « Si, Si. No, No », qui s’est tenu à Paris. Là, j’ai parlé de mon expérience de la Messe tridentine, en laquelle je vois un moyen de retrouver le caractère sacrificiel de la Messe. Le rite traditionnel a un rôle très important à jouer dans l’Église, car il est de nature à accroître le sens du mystère devant l’action de Dieu et le respect mêlé de crainte qui est dû à celle-ci. Je suis honoré de l’amitié et de la confiance qu’ils m’accordent. J’ai pu écouter leurs préoccupations et leurs appréhensions, dont les motifs me sont tout à fait clairs, mais j’ai perçu aussi leur immense amour de l’Église et du Saint-Père. Leurs paroles et leurs écrits peuvent sembler excessifs à certains, et donc causer beaucoup d’affliction, mais on ne saurait ignorer ou écarter d’un revers de main ce qu’ils ont à dire de la liturgie et de la théologie. Tant qu’il n’y aura pas d’unité complète et d’entière charité mutuelle, on ne pourra se scandaliser d’une certaine « intempérance verbale ».

Mais certains évêques affirment que les lefebvristes doivent reconnaître la légitimité du Pape

Malheureusement, même à des niveaux élevés de l’Église, on méconnaît parfois la Fraternité. Celle-ci a toujours reconnu le légitime successeur de saint Pierre. Il existe des milieux traditionalistes qui ne reconnaissent pas les papes postérieurs à Pie XII. On les dit « sédévacantistes ». Mais lorsque je me suis rendu dans certaines maisons de la Fraternité, j’ai eu la grande surprise d’y voir des photographies de Benoît XVI, et aussi d’apprendre qu’on y priait chaque jour pour lui comme pour l’Église.

Pensez-vous qu’un éventuel motu proprio aiderait les lefebvristes à revenir vers Rome ?

Je crois qu’il constituerait un premier pas vers la pleine communion. Toutefois, la Fraternité ne recherche pas seulement la restauration de l’ancienne Messe. Elle soulève de très sérieuses questions théologiques et liturgiques qu’il nous incombe d’étudier, faute de quoi nous réduirions les préoccupations de Mgr Fellay et des membres de la Fraternité à un simple point de chorégraphie au lieu d’y voir un questionnement de fond sur la foi. Aussi le motu proprio ne serait-il qu’un début. Mais il marquerait aussi le commencement d’une réforme et d’un renouvellement du caractère sacramentel de la liturgie, donc l’amorce d’un mouvement liturgique voulant pour le peuple de Dieu un nouvel éveil de la foi.

Certains évêques, prêtres et théologiens disent qu’un motu proprio autorisant un plus large usage du rite tridentin « nous replongerait dans la vie liturgique d’un autre âge ». Que pensez-vous de cela ?

Le temps liturgique est un temps saint et sacré. Il me semble que nous pourrions l’appeler « intemporel ». La raison en est que la Messe est une affaire d’éternité, non de jours, de semaines, de mois ou d’années.

Une nouvelle réforme liturgique s’impose-t-elle ?

Je crois que la Constitution dogmatique Sacrosanctum Concilium est venue donner raison à la conviction largement répandue selon laquelle la liturgie avait besoin d’être réformée. Les pères du Concile ont cherché à faire ressortir les aspects communautaires de la messe, ainsi qu’à rendre celle-ci plus efficace dans l’enseignement des vérités de la Foi catholique. Malheureusement, la nécessité théologique d’une continuité dans la doctrine sous-jacente et la structure de la célébration de la Messe sous ses formes préconciliaire et postconciliaire ont introduit une rupture, une cassure avec la Tradition. C’est ce dont nous nous  préoccupons désormais. Le deuxième concile du Vatican a clairement préconisé certaines réformes liturgiques qui étaient modestes mais qui, dans son intention, devaient être organiques et se situer dans une évidente continuité avec le passé. L’ancien rite devient un trésor vivant de l’Église, et il faut le percevoir comme une norme d’adoration, de mystère et de catéchèse à l’application de laquelle doivent tendre les célébrations du Novus Ordo. En d’autres termes, la Messe tridentine est le chaînon manquant. Et à moins qu’on ne la redécouvre dans toute sa vérité comme dans toute sa beauté, le Novus Ordo ne répondra pas à la croissance et au changement organiques qui caractérisent la liturgie depuis le commencement. C’est là ce qui devrait inciter beaucoup d’entre nous à fonder un nouveau mouvement liturgique capable de rendre à la liturgie son caractère sacramentel et surnaturel, ainsi que d’éveiller en nous une fidèle compréhension de la Liturgie catholique.

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[1] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-17-A-00-Mgr_Fellay_censure_par_infiltres_4.pdf

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/Tract_appel_des_fideles_a_Mgr_Lefebvre%20TIRAGE.pdf

[3] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-2006-02-notitiae_(ex_tomo_3)/2006-08-annexe-refutation_de_santogrossi/rs_annexe_refutation_de_santogrossi_2006_08.pdf

[4] http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2007/001_2007/VM-2007-01-06/VM-2007-01-06-A-Reid_reforme_de_la_reforme_4.htm

[5] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-06-A-Reid_reforme_de_la_reforme_4.pdf

[6] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-12-05-B-00-Operation_Anglo_Tridentine.pdf

[7] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-06-A-Reid_reforme_de_la_reforme_4.pdf