Virgo-Mara.org

CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

dimanche 8 février 2009

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Les bénédictins de Bellaigue, amis de la FSSPX,

attaquent Vatican II :

une « monstrueuse tromperie » au « service de la gnose »,

« la plus subtile et la plus effroyable des hérésies que l'Église n'ait jamais connue » et accusent Ratzinger

Église de la communauté bénédictine de Bellaigue dans la commune de Virlet (Puy-de-Dôme, France)

Église de la communauté bénédictine de Bellaigue dans la commune de Virlet (Puy-de-Dôme, France)

Au moment où Ratzinger-Benoît XVI exige la « pleine reconnaissance de Vatican II », les moines bénédictins de Bellaigue identifient les fondements philosophiques et dogmatiques de Vatican II, d’origine existentialiste, à ceux d’un projet gnostique révolutionnaire. Étude des moines de Bellaigue : « Modernisme et catholicité »

Les moines bénédictins de Bellaigue (communauté amie de la FSSPX) viennent de publier une étude qui analyse les fondements révolutionnaires à la fois philosophiques et dogmatiques de Vatican II.

« Cette manière de concevoir la pastorale est étroitement dépendante des philosophies existentialistes et phénoménologiques, en particulier Husserl, Scheler et Heidegger. Elle conduit à une nouvelle dogmatique qui apparaît nettement dans les textes de Jean-Paul II et du cal. Ratzinger »

« Les théologiens conciliaires (y compris Jean-Paul II et le cal. Ratzinger) expliquent la foi conformément à cette pensée contemporaine. »

Ils démontrent que Vatican II est le produit d’une gnose anticatholique qui représente la pire hérésie que l’Église ait connue dans toute son histoire :

« De manière subtile et progressive une idéologie humanitaire s'est introduite dans l'Église catholique. En renonçant au langage dogmatique, dans une volonté de compréhension du monde, les hommes qui sont aujourd'hui à la tête de l'Église catholique ont assimilé les idéaux de la Révolution. Cette idéologie humanitaire est maintenant prêchée par la plus haute autorité de l'Église.

La foi est une expérience existentialiste, qui évolue et qui réinterprète constamment l'héritage de la Tradition. L'Incarnation et la Rédemption sont la révélation de la dignité de la personne humaine. La mission de l'Église consiste à promouvoir cette dignité par la prédication des droits de l'homme et à travailler à la construction d'une société fraternelle œcuménique universelle.

Cette idéologie est une utopie révolutionnaire totalement contraire à tout ce que l'Église a enseigné depuis les apôtres jusqu'au Concile Vatican II exclu.

Il est vrai que par le Christ la personne humaine atteint à une dignité sacrée. Il est vraie que par le Christ tous les hommes sont égaux et frères les uns des autres. Mais ce qui est vrai dans l'ordre surnaturel et sacré, ce qui est vrai dans la vie éternelle et divine à laquelle tous les hommes sont appelés mais dans laquelle ils ne sont pas encore entrés, est faux de leur vie terrestre et temporelle. C'est précisément l'idéal mondialiste et humanitaire qui fait descendre sur terre ce qui ne peut se réaliser qu'au ciel.

Se mettant au service de la construction d'une fraternité humaine universelle l'église Conciliaire renouvelle l'erreur du millénarisme et de la gnose. Cette monstrueuse tromperie est sans nul doute la plus subtile et la plus effroyable des hérésies que l'Église n'ait jamais connue. » Moines de Bellaigues, janvier 2009

Nous regrettons que les bénédictins de Bellaigue n’aient pas été au bout de leur conclusion et continuent à maintenir la fiction que l’église Conciliaire soit encore l’Église catholique alors qu’elle n’en est que la contrefaçon luciférienne dans le temps de la grande apostasie annoncée par les Saintes Ecritures, et éclairée par les paroles de Notre Dame à La Salette.

L’analyse doctrinale de Vatican II, nécessaire en soi, doit aussi avoir pour corollaire indispensable l’étude de la révolution des Saints Ordres catholiques opérée par les modernistes liturgiques. Bellaigue n’en parle pas, mais il devient indispensable que les moines publient désormais sur le sujet.

Les moines de Bellaigue en ont d’autant plus l’obligation morale et intellectuelle de le faire que la destruction des Saints Ordres catholiques opérée en 1968, dans l’immédiat après-Vatican II est l’œuvre d’agents cléricaux infiltrés au sein de l’Ordre bénédictin. A quand les études approfondies de Bellaigue sur Dom Beauduin et Dom Botte[1], les assassins du Sacerdoce catholique sacramentellement valide ? N’est-ce pas justement là le véritable sujet, l’attaque mortelle à laquelle Mgr Lefebvre a apporté une contre-attaque par son « opération-survie » des sacres de 1988 ?

Comment expliquer ce silence des bénédictins sinon par la présence en leur sein de l’ex-abbé Rulleau (protégé de feu, le très suspect Chanoine Berthod, ex-directeur du séminaire d’Écône, lui-même l’une des très probables « taupes » infiltrées dans la FSSPX dès sa fondation), désormais Frère Bernard de Menthon, qui occupe le poste stratégique de la direction des novices, ce qui signifie qu’il contrôle de très près le recrutement. L’occupation de ce poste est capitale pour qui voudrait faciliter l’infiltration des bénédictins. VM a déjà souligné les liens qui existent entre l’abbé Rulleau et le réseau allemand[2] de la FSSPX contrôlé par l’abbé Schmidberger (complice de l’ex-Anglican Mgr Williamson).

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2009 virgo-maria.org


Étude des moines de Bellaigue contre Vatican II[3]

Modernisme Et Catholicité

TABLE DE NAVIGATION DANS LE DOCUMENT


MODERNISME ET CATHOLICITÉ

A comparer la nouvelle cathédrale d'Évry et une église romane, on perçoit que la différence n'est pas seulement ni même premièrement d'ordre esthétique. L'opposition des architectures n'est qu’une conséquence d'une opposition plus profonde. Le monde contemporain connaît un bouleversement culturel, politique et religieux. Les structures sociales et économiques sont renversées. Comment l'Église n'en serait-elle pas affectée? On est tenté de voir dans la crise de l'Église une simple conséquence de la mutation du monde contemporain. Or nous savons que l'Église n'est pas un produit des forces économiques et politiques. Sans nier les influences des bouleversements politiques, économiques et culturels sur la vie de l'Église, on ne peut réduire sa crise à leur résultat. Où se situe le problème de l'Église contemporaine ? Le Concile Vatican II l'a bien vu : c'est le rapport entre l'Église et le monde moderne. Accord de l'Église et du monde ou opposition ? C'est sur ce point que porte la rupture. Cet opuscule entend exposer schématiquement les racines doctrinales de cette rupture.

Le monde contemporain connaît un bouleversement culturel, politique et religieux. Les empires, les états et les idéologies s'écroulent ou se transforment. Les structures sociales et économiques sont bouleversées. Comment l'Église n'en serait-elle pas marquée ?

La crise de l'Église et la crise politique et culturelle sont concomitantes. L'histoire montre qu'il y a toujours interférence entre les crises religieuses et les crises politiques ; pensons au schisme et au nationalisme byzantin, au protestantisme et au nationalisme allemands. Crise politique et crise religieuse ne sont pas indépendantes. Faut-il dire alors que la crise de la société est la cause de la crise de l'Église ? Rien n'est moins sûr.

On est tenté de voir dans la crise de l'Église une simple conséquence de la mutation du monde contemporain. Or nous savons que l'Église n'est pas un produit des forces économiques et politiques. Sans nier les influences des bouleversements politiques, économiques et culturels sur la vie de l'Église, on doit donc nier que sa crise soit le résultat de ces bouleversements. Il y a une origine plus profonde.

De fait aujourd'hui on se représente l'Église catholique avec la variété de toutes les sociétés du monde actuel, avec une gauche et une droite, des conservateurs et des progressistes.

A l'extrême gauche il y a les modernistes radicaux et la théologie de la libération. A l'extrême droite il y a le courant dit "Lefebvriste", ultra-conservateur, qui refuse toute vie et toute adaptation. Le juste milieu serait tenu par le pape et le cal. Ratzinger qui maintiennent semble-t-il la Tradition vivante de l'Église en l'adaptant aux exigences du monde contemporain. Cette diversité s'accompagne d'une diversité liturgique: célébrations en langue vernaculaire, autel face au peuple d'une part, messe en latin et autel face à Dieu d'autre part.

Si cette manière est sociologiquement vraie, elle fait fi des divergences plus profondes qui divisent l'Église. Ce n'est pas la sociologie qui peut expliquer la situation présente de l'Église, mais la théologie. Pour comprendre il faut aller aux racines doctrinales.

Depuis au moins deux siècles l'Église se trouve de plus en plus marginalisée face à un monde qui se construit sans elle, voire contre elle. N'est-ce-pas de sa faute ? Que faut-il faire ? Que faut-il dire ? Comment faut-il lui annoncer le Christ[4] ?

L'adaptation pédagogique et missionnaire à une situation pastorale concrète n'est pas une nouveauté. L'Église a toujours été missionnaire. Il n'était pas nécessaire de réunir un concile pour cela. L'objectif du Concile Vatican II est donc plus profond qu'une simple adaptation pédagogique et pastorale.

Le principe du Concile Vatican II

 Pastoral et non dogmatique

Il y a eu dès le départ comme une attitude de mauvaise conscience face au monde. Si l'Église se trouve ainsi en échec, a-t-on pensé, c'est qu'elle n'a pas su s'adresser à ce monde. Elle doit se renouveler et mettre fin à son attitude d'opposition à ce monde. Telle est l'intuition fondamentale du Concile Vatican II. Le Concile n'est donc pas d'abord un ensemble de textes, mais une attitude, une prise de position. Il n'a pas l'intention de répondre à l'attente du monde par des énoncés dogmatiques ou des condamnations. Le Concile se veut ainsi pastoral et non pas dogmatique[5]. C'est le premier Concile Œcuménique de l'histoire de l'Église qui opère cette distinction et se présente comme pastoral et non pas dogmatique. Jusqu'alors tous les conciles œcuméniques avaient procédé à des définitions et des énoncés doctrinaux, assortis de condamnation des erreurs. En conséquence de cette doctrine ces Conciles s'appliquaient à prendre des mesures concrètes pour réformer le clergé et les croyants, c'est à dire les rendre plus fidèles aux principes que le Christ avait établis en fondant l'Église. Ce faisant ils étaient simultanément dogmatiques et pastoraux.

Au contraire, Vatican II se déclare essentiellement pastoral. Les parties "dogmatiques" du Concile ne visent qu'à exprimer la doctrine dans un nouveau langage découlant de la pastorale. L'attitude pratique détermine donc l'enseignement doctrinal et non plus l'inverse. C'est déjà toute une orientation.

La pastorale : l'attitude face au monde

L'Église doit se renouveler en vue de s'adapter à sa mission dans le monde. La rénovation intérieure de l'Église se fait par son adaptation extérieure[6].

Adaptation extérieure : l'Église doit cesser de condamner et adopter une attitude d'ouverture et de compréhension aux idéaux du monde actuel[7]. Elle doit renoncer à son attitude (et à sa doctrine ?) antérieure[8].

Adaptation intérieure : pour réaliser cette adaptation extérieure l'Église doit réaliser en elle-même un "aggiornamento". Cet "aggiornamento" concerne toute la vie de l'Église : les laïcs comme les clercs et les religieux, l'enseignement de la doctrine comme la liturgie. D'où tout un ensemble de réformes qui vont bouleverser les moindres détails de l'Église.

On peut donc considérer le Concile de deux manières. Dans sa lettre (abstraite) il offre des textes que l'on peut interpréter et confronter avec les textes des Papes et des Conciles antérieurs. Cette lettre du Concile peut faire l'objet d'une explication spéculative. Dans une telle perspective on peut se demander si les textes du Concile sont conformes ou non à la Tradition de l'Église. Les "conservateurs" s'efforcent de montrer qu'il en est ainsi ; les "traditionalistes" expriment au contraire des réserves sur certains textes, en refusent certains en acceptent d'autres. Pour les "progressistes" la non-conformité avec la Tradition n'est pas un problème.

Mais dans sa réalité concrète le Concile est avant tout un processus de transformation de l'Église, un processus qui doit se poursuivre, épouser et faire épouser à l'Église l'évolution du monde. Les documents présentent des textes contradictoires et sont ambivalents[9]. C'est qu'ils sont dynamiquement chargés, de manière à maintenir suffisamment de tradition pour être acceptés par les conservateurs, et de manière à rester ouverts à des interprétations progressives et progressistes. Ce processus de réforme, de révolution, mis en œuvre par ceux-là même qui ont composé les textes, fournit un éclairage complémentaire au précédent. C'est en interprétant les textes du Concile avec les commentaires des évêques et des théologiens qui l'ont fait, et en rapport avec les événements qui en sont la suite, que l'on peut saisir correctement la réalité concrète de l'événement Concile et que l'on peut comprendre la situation actuelle de l'Église.

Pour expliquer le déroulement de ce concile il faut aussi mentionner spécialement l'existence d'un courant de pensée très actif et organisé à l'intérieur même de l'Église, depuis la fin du siècle dernier. Ce courant, qui vise à réconcilier l'Église avec les idéologies du monde moderne, a été stigmatisé par le Pape saint Pie X dans l'encyclique "Pascendi" : "Une tactique des modernistes (ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison), tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et des les éparpiller çà et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes[10]." Ce courant de pensée s'est maintenu et développé de manière plus ou moins insidieuse jusqu'à Vatican II. Il y eut une influence décisive et mena une action concertée avec des complicités parmi les plus hautes autorités de l'Église[11].

La doctrine

Pour réaliser l'adaptation au monde moderne, l'aggiornamento comporte une renonciation au langage scholastique et scientifique au profit d'un langage dit pastoral. Cette adaptation de langage va, chez certains théologiens, jusqu'à une nouvelle théologie devant donner naissance à une nouvelle Église ; ce sont les modernistes radicaux. Pour d'autres, au contraire, "conservateurs", il s'agit simplement de changer l'expression de la doctrine, tout en la maintenant substantiellement. Les textes du Concile sont ouverts aux deux interprétations. Mais dans un cas comme dans l'autre il y a assimilation de la pensée moderne. Cette assimilation n'entend pas être d'abord une assimilation des doctrines modernes, mais, puisque le but est pastoral, une assimilation du langage. Or le langage est inséparable du mode de pensée et de la doctrine qu'il véhicule, surtout lorsqu'il s'agit de la pensée contemporaine, phénoménologique et existentialiste. D'où deux conséquences.

Le Concile n'énonce pas premièrement un enseignement doctrinal et magistral mais entend d'abord exprimer l'attitude pratique et la vie de l'Église dans le monde contemporain. Il adopte ainsi une attitude phénoménologique et existentialiste déterminante pour l'enseignement dogmatique. Par le fait même le Concile renonce à l'infaillibilité.

Dans son effort de compréhension du monde, refusant la précision scientifique du langage de la dogmatique traditionnelle, le Concile exprime la Tradition en la mêlant avec les schèmes des idéaux du monde contemporain. Ces idéaux ne sont pas d'abord religieux, philosophiques ou spéculatifs, mais politiques. Le Concile va imprégner la doctrine de l'Église d'un idéal politique.

Tout cela[12] fait du Concile Vatican II un concile à part, tout à fait atypique, qui ne peut donc être considéré comme un Concile Œcuménique de l'Église catholique à part entière et doué de l'infaillibilité des autres conciles œcuméniques.

NOUVELLE DOGMATIQUE

 Le présupposé phénoménologique

Dans une telle perspective les énoncés traditionnels de la foi ne sont pas niés, mais ils sont plus ou moins mis entre parenthèse. Il ne s'agit pas d'enseigner la vérité et de combattre l'erreur mais d'exprimer le message de l'Église et la manière dont elle voit le monde et dont elle vit dans les circonstances de ce monde; d'exprimer une expérience de vie et non pas d'énoncer ce qui est, d'affirmer une réalité.

Cette manière de concevoir la pastorale est étroitement dépendante des philosophies existentialistes et phénoménologiques, en particulier Husserl, Scheler et Heidegger. Elle conduit à une nouvelle dogmatique qui apparaît nettement dans les textes de Jean-Paul II et du cal. Ratzinger.

La foi

Les théologiens conciliaires (y compris Jean-Paul II et le cal. Ratzinger) expliquent la foi conformément à cette pensée contemporaine.

Quant à la nature de la foi. La foi est une pratique et un sens de vie communautaire et ecclésiale : accueil, réception d'un sens de la vie[13], espace spirituel[14], le sens d'un "toi"[15], acceptation de la réception de l'Église[16], une voie[17]. La foi est donc essentiellement pratique, voire politique[18].

Quant à l'origine de la foi. Dieu se révèle à l'intime de la conscience de chaque homme. A cette première révélation, commune à tous les hommes, s'ajoute la révélation du Christ et de l'Église. Celle-ci se réalise dans le dialogue et la relation[19]. La foi consiste à être ancré dans une "vérité" qui se révèle[20]. La foi devient et se fait dans la réinterprétation et le dialogue des traditions et leur réinterprétation dans la vie de l'Église[21]. Le dogme est l'expression d'une vie de foi de la communauté[22], le fruit d'un dialogue ecclésial[23]. Cette vie de la tradition se fait par une "conscience plus complète du mystère du Christ", une "pleine et universelle auto-conscience de l'Église[24].[25]"

Quant à l'unité de la foi. De ce dialogue et de cette réinterprétation découle que la Tradition est vivante et évolutive. Mais la permanence de l'Église fonde la permanence du constitutif de la foi[26]. L'unité de la foi est donc évolutive et sociologique. Le rôle du Magistère est de régler cette vie de la Tradition[27]. Elle ne peut se réduire à une époque, contrairement à ce que veulent les libéraux (qui veulent revenir à l'Église primitive) ou les intégristes (qui veulent revenir au 19° ou au 16° siècle). C'est pourquoi la tradition de l'Église peut assimiler les valeurs modernes[28].

Une telle conception est en contradiction flagrante avec la doctrine de l'Église catholique, et même des autres Églises chrétiennes. L'Église n'a pas à se réconcilier avec la pensée moderne[29].

Cette nouvelle idée de la foi confond deux choses - intuition naturelle et existentielle de Dieu - foi théologale, adhésion surnaturelle à l'enseignement du Christ. Chaque homme peut avoir une connaissance naturelle de Dieu. Mais cette connaissance n'est pas la foi. La Révélation n'est pas un fruit de la conscience[30]. Elle n'est pas une orientation pratique, encore moins politique.

Le catéchisme du Concile de Trente enseigne que la foi est "cette vertu par laquelle nous donnons un assentiment plein et entier aux vérités révélées par Dieu [ ... ] nous tenons pour certain tout ce que l'autorité de la Sainte Église notre mère nous propose comme révélé de Dieu[31]." La foi est donc une vertu de l'intelligence. Croire c'est tenir pour vrai ce que le Christ a enseigné et qui est transmis par l'Église. Cette Révélation est objective et immuable. Le Magistère de l'Église conserve intact et immuable cette unique Révélation qui est contenue dans les Écritures et la tradition non écrite. Si la Tradition est vivante c'est à la manière d'un organisme vivant qui reste identique à lui même, non pas comme le conçoit l'évolutionnisme qui refuse la permanence essentielle des natures. Enfin cette Tradition est une doctrine qui dit ce qui existe, et non pas d'abord une morale ou une pratique, encore moins une politique[32].

La Rédemption

De part cette intuition immanente de Dieu, tous les hommes ont un itinéraire authentique vers Lui par delà la diversité des religions. Cette orientation vers Dieu donne à la personne humaine sa transcendance[33]. La Révélation consistant en ce que le Fils de Dieu s'est uni à tout homme[34], la Rédemption consiste à manifester l'homme à lui-même et cette Rédemption est universelle, c'est à dire que tout est homme est déjà sauvé et incorporé au Christ[35]. Pour vivre pleinement l'homme soit simplement prendre conscience de ce qu'il est et qu'il existe dans le Christ[36].

Ceci est manifestement contraire à l'enseignement constant de l'Église catholique. Jean- Paul II confond ici trois choses : - la connaissance naturelle de Dieu, comme créateur de la nature, qui est effectivement possible à tout homme, présente chez les païens[37], et nécessaire au salut, mais qui ne suffit pas pour être sauvé - la foi surnaturelle en Dieu et en Jésus-Christ, comme auteur de la grâce et de la vie éternelle, qui ne sauve que si elle est accompagnée de la conversion morale - la croyance des religions païennes qui ne peut établir aucune relation avec Dieu et est un obstacle à la Rédemption : "Qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; qui ne croira pas, sera condamné" dit Notre Seigneur Jésus-Christ[38]. D'après la Tradition catholique la Rédemption ne consiste pas à révéler l'homme mais à le racheter, à le sauver du péché et à lui communiquer la vie de Dieu, qui n'est pas la vie naturelle communiquée par la simple création et reçue à la naissance. Cette Rédemption est offerte à tous les hommes, certes, mais elle n'est reçue que par ceux qui acceptent l'enseignement du Christ et vivent conformément à cet enseignement. Tous les hommes ont la capacité, la possibilité d'être sauvés et d'être membres du Christ ; mais seule une partie d'entre eux le sont effectivement.

L'Église

Chaque homme, étant sauvé est membre du Christ. Tout homme religieux et même celui qui vit dans la "nuit obscure" de l'athéisme est membre de l'Église[39]. L'Église s'identifie à l'humanité. L'Église catholique n'est qu'une manifestation de cette Église universelle qui transcende les religions et les confessions. Les Églises chrétiennes non catholiques sont donc des moyens de salut[40]. Mais ceci s'étend aux autres religions. Les non chrétiens sont des chrétiens anonymes, c'est à dire qu'ils appartiennent au Christ sans en être conscients. C'est pourquoi les religions païennes sont des moyens de salut et des fruits de l'Esprit Saint[41]. D'où l'œcuménisme, même avec les religions païennes. La manifestation d'Assise, où l'on alla jusqu'à autoriser des cultes païens à l'intérieur des églises[42], en est la conséquence logique, de même que les rencontres de Jean-Paul II avec les "prêtres" païens[43].

Que cette doctrine soit étrangère à la Tradition catholique est évident. D'après l'enseignement de l'Église tout homme a la capacité de s'unir au Christ et à l'Église, mais ne leur sont unis effectivement que les hommes en état de grâce, c'est à dire communiant à la vie surnaturelle communiquée par le Christ aux membres de son corps mystique. La Rédemption est destinée à tout homme et possède la vertu infinie de sauver toute l'humanité. Mais, de fait, tous les hommes ne s'unissent pas au Christ. La Rédemption ne sauve que ceux qui acceptent d'être unis au Christ. L'Église n'est constituée que par les hommes qui sont en état de vie surnaturelle, ou qui l'ont été à un moment donné et en ont conservé la foi (ce sont les membres morts de l'Église). Ceux qui refusent l'enseignement du Christ et de l'Église ne sauraient en être membres - à moins que ce refus soit de bonne foi, par ignorance non coupable. Seule l'Église du Christ est moyen de salut.

Cette nouvelle dogmatique a ses conséquences pratiques.

LA MORALE ET LA POLITIQUE

La mission de l'Église

L'Église doit continuer l'œuvre du Christ. La mission de l'Église consiste donc à annoncer que tout homme est sauvé et à proclamer ainsi sa dignité suprême[44].

L'Église-humanité

D'après la conception conciliaire, l'Église étant identique à l'humanité, celle-ci revêt tous les caractères de celle-là, à savoir son universalité et sa totalité.

Dans l'Église en effet chaque personne est en communication immédiate avec le Christ. L'union au Christ donne à chaque personne une dignité absolue et sacrée. De ce point de vue tous les membres de l'Église sont égaux. Le Christ ne sauve pas des nations ou des sociétés ; il sauve des personnes. Dans l'Église les personnes ont des droits inviolables et sacrés. De même, l'Église est universelle; elle transcende les sociétés, les races, les nations et les cultures. Dans la vie éternelle il n'y a aucune différence de sexe, de race, de culture, de société.

Mais si l'humanité se revêt des attributs du Corps Mystique du Christ, si l'on identifie l'Église et l'humanité, si l'on donne à la société humaine les caractères de la cité éternelle, que se passe-t-il ? Tout converge alors vers une fraternité humaine universelle et transcendante. Cette humanité efface toute différence nationale, religieuse ou culturelle. Les personnes y sont absolument égales et leurs droits politiques sont divins et sacrés.

Cet idéal n'est pas autre chose que l'idéal des droits de l'homme de la Révolution française et de l'O.N.U.[45] .

La Révolution Française ne fut pas seulement, ni même d'abord, un changement de régime politique, mais elle fut essentiellement un bouleversement social et religieux, préparé par les "philosophes" du XVIII° siècle, substituant à une société chrétienne et hiérarchique, une société laïque et égalitaire. La déclaration des droits de l'homme de 1789 proclame la liberté absolue des hommes à l'égard de toute autorité. Les seules limites assignées à cette liberté sont l'autorité de l'état et la liberté des autres. En conséquence l'autorité de l'Église et celle des hiérarchies naturelles (familles, corps sociaux) sont évacuées[46].

Le Pape Pie VI qualifiait cette liberté de "droit monstrueux", "droit chimérique[47]" et, dans l'encyclique Adeo nota il affirmait que les droits de l'homme sont "contraires à la religion et à la société."

Cet idéal humanitariste mondial est "baptisé" par le Concile et par Jean-Paul II qui le fixe ainsi comme but de l'Église Catholique[48]. Le but de l'Église depuis le Concile est donc de construire cette fraternité universelle[49].

Se mettant au service de l'humanité l'Église doit donc renoncer à son autorité spirituelle et à l'idéal de Chrétienté[50].

Cet abandon de toute autorité sur le monde temporel et politique est contraire à la doctrine constante de l'Église. La vie chrétienne doit s'incarner dans les institutions et dans la vie publique. Elle n'est pas une question purement privée et subjective. C'est pourquoi le pouvoir politique, tout en étant distinct du pouvoir spirituel de l'Église, ne saurait en être indépendant[51].

La personne divinisée

La personne humaine étant divinisée et considérée comme un absolu, le but de toute société est d'en promouvoir la liberté et la dignité. La personne transcende toute communauté politique, nationale, provinciale ou même familiale. Tout doit être fondé sur la dignité de la personne humaine. Rien ne peut s'opposer à sa liberté absolue, sinon celle des autres. Liberté absolue, donc, de pensée, d'expression et de religion[52]. D'où les droits les plus divers, les droits de la femme, les droits de chaque individu et de chaque minorité face à l'autorité. Et le Vatican d'intervenir fréquemment pour prendre la défense des criminels condamnés à mort.

De par l'héritage catholique l'Église conciliaire continue de refuser avortement et contraception ; elle a, apparemment, la même morale que l'Église catholique. Mais cette morale est fondée sur le respect de la personne et la fraternité universelle[53]. Elle ne s'impose pas. Elle n'est qu'un idéal de pureté, une invitation non pas une obligation.

De par cette dignité les personnes sont égales. Toute inégalité, toute différence est une injuste discrimination. D'où l'égalité de l'homme et de la femme au point de détruire l'autorité du père de famille[54].

RÉPONSE DE LA PHILOSOPHIE

Cet idéal humanitaire, pour être séduisant, n'en est pas moins une utopie ruineuse contraire à la saine philosophie et au simple bon sens.

Si la personne humaine est par son âme immortelle une réalité absolue et première dans l'ordre surnaturel et dans l'ordre de l'être (ou de l'existence métaphysique), au contraire, dans l'ordre de l'agir naturel, ou, si l'on préfère, dans l'ordre de la vie humaine concrète, il n'en est rien. "L'homme est naturellement un animal politique" dit Aristote. Chaque homme nait est vit dans une communauté familiale, provinciale, nationale, professionnelle, culturelle... La communauté politique est première par rapport à la personne humaine. La personne est à la société comme une partie au tout, et, comme telle, ordonnée au tout[55]. C'est dans les diverses communautés dont il fait partie que l'homme trouve son achèvement et son épanouissement. C'est précisément grâce à ces communautés et dans ces communautés (famille, village, province, pays), hiérarchisées et ordonnées entre elles, que l'homme peut exercer et épanouir sa liberté. Le bonheur n'est pas une chose privée mais une réalité commune. C'est grâce à l'éducation qu'il reçoit, c'est par la soumission aux autorités et au bien commun - ce qui requiert certaines contraintes, voire certaines sanctions - que l'homme peut se développer spirituellement et corporellement. Par conséquent il ne saurait y avoir de liberté absolue. Tout ce qui va contre le bien commun politique ou familial est justement réprimé par l'autorité. L'idéologie humanitaire est un droit universel à la révolte et à l'indépendance contre toute autorité, sauf celle de l'humanité, c'est à dire celle de l'O.N.U. ou du pouvoir "démocratiquement" élu.

Faisant partie de communautés l'homme en est l'héritier. Il hérite d'un corps, d'une langue, d'une culture, d'une histoire, d'un patrimoine. Ces héritages sont la source de l'inégalité. Toute société est hiérarchique. Détruire la hiérarchie c'est détruire l'autorité naturelle de la société et la remplacer par les pouvoirs parallèles constitués par les puissances d'argent et les maffias. Pour établir l'utopique égalité il faut détruire ce qui constitue l'héritage : famille[56], nation, corps sociaux et les remplacer par des administrations dont on dénonce le caractère anonyme, mais devant lesquelles tous sont égaux - sauf ceux qui sont plus égaux que les autres, les privilégiés du régime ou du parti au pouvoir. L'homme des droits de l'homme est un homme abstrait et apatride[57].

C'est pourquoi toutes les révolutions s'acharnent à détruire les communautés naturelles. Telle a été l'œuvre du communisme qui voulait établir l'égalité absolue et la société sans classes. C'est au nom de cette utopie que les guerres et les massacres se succèdent dans le monde depuis deux siècles. Non seulement l'idéologie des Droits de l'homme ne n'oppose pas au communisme, mais elle en est l'origine. Le communisme ne fait que réaliser cette fraternité universelle par la dictature du prolétariat. Si la personne humaine et la liberté sont absolues, le socialisme international et le moyen le plus efficace de réaliser l'égalité et la fraternité. De fait, depuis le Concile, le Vatican n'a cessé de collaborer avec les pouvoirs communistes (jusqu'en 1991...). Le Concile a même refusé de condamner le communisme[58].

Doctrine de l'Église

Grégoire XVI parlait de : "cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l'Église et de l'État, va se répandant de toutes parts    [ ... ] pour amener la destruction des États les plus riches, les plus puissants, les plus glorieux, les plus florissants, il n'a fallu que cette liberté sans frein des opinions, cette licence des discours publics, cette ardeur pour les innovations. A cela se rattache la liberté de la presse, liberté la plus funeste, liberté exécrable[59]". Tout au long des 19° et 20° siècles l'Église n'a cessé de condamner cet idéal[60].

CONCLUSION

De manière subtile et progressive une idéologie humanitaire s'est introduite dans l'Église catholique. En renonçant au langage dogmatique, dans une volonté de compréhension du monde, les hommes qui sont aujourd'hui à la tête de l'Église catholique ont assimilé les idéaux de la Révolution. Cette idéologie humanitaire est maintenant prêchée par la plus haute autorité de l'Église.

La foi est une expérience existentialiste, qui évolue et qui réinterprète constamment l'héritage de la Tradition. L'Incarnation et la Rédemption sont la révélation de la dignité de la personne humaine. La mission de l'Église consiste à promouvoir cette dignité par la prédication des droits de l'homme et à travailler à la construction d'une société fraternelle œcuménique universelle.

Cette idéologie est une utopie révolutionnaire totalement contraire à tout ce que l'Église a enseigné depuis les apôtres jusqu'au Concile Vatican II exclu.

Il est vrai que par le Christ la personne humaine atteint à une dignité sacrée. Il est vraie que par le Christ tous les hommes sont égaux et frères les uns des autres. Mais ce qui est vrai dans l'ordre surnaturel et sacré, ce qui est vrai dans la vie éternelle et divine à laquelle tous les hommes sont appelés mais dans laquelle ils ne sont pas encore entrés, est faux de leur vie terrestre et temporelle. C'est précisément l'idéal mondialiste et humanitaire qui fait descendre sur terre ce qui ne peut se réaliser qu'au ciel.

Se mettant au service de la construction d'une fraternité humaine universelle l'Église conciliaire renouvelle l'erreur du millénarisme et de la gnose. Cette monstrueuse tromperie est sans nul doute la plus subtile et la plus effroyable des hérésies que l'Église n'ait jamais connue.


Abréviations

DD Johannes Dörmann, Der theologische Weg Johannes Pauls II, Tome 1, Sitta Verlag, 1990

DF Johannes Dörmann, L'étrange théologie de Jean-Paul II, Fideliter, 1992

RE, Joseph, card. Ratzinger, Vittorio Messori, Entretien sur la foi, Fayard, 1985

RP Joseph, card. Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1985

DS Denzinger, Schönmetzer, Enchiridion Symbolorum, Herder, 1976

PIN La Paix Intérieure des Nations, collection Les enseignements pontificaux, Desclée, 1952


Bibliographie

Concile Vatican II, textes officiels

R.P. CALMEL, Brève apologie pour l'Église de toujours

Johannes DOERMANN, Der Theologische Weg Johannes Paulus II, ,  SITTA VERLAG, 90

Johannes DOERMANN, La Théologie de Jean-Paul II et l'esprit d'Assise II, , Courrier de Rome, 95

Louis LACHANCE, L’Humanisme politique de saint Thomas d'Aquin, , Le Lévrier /Québec

Mgr. Marcel LEFEBVRE, J'Accuse le concile, , ST GABRIEL,

Mgr. Marcel LEFEBVRE, Ils l'ont découronné, , FIDELITER

Jean MADIRAN, L’Hérésie du XXème siècle, , DMM

PIUS XI, Mortalium animos

PLONCARD D'ASSAC, L’Église occupée, , DPF

WILTGEN, Le Rhin se jette dans le Tibre, , CEDRE

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[1] http://www.rore-sanctifica.org

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-02-17-B00-FSSPX_reseau_allemand.pdf et http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-02-17-B01-Reform_of_the_Reform_Ratz_Schmidberger.pdf et http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-02-17-B02-German_Network.pdf

[3] http://www.bellaigue.com/HTML/modernismeetcatholiciteetudes.html

[4] "Omnibus (exponere cupiens quomodo Ecclesiae praesentiam ac navitatem in mundo hodierno concipiat." "A tous (le Concile) veut exposer comment il envisage la présence et l'action de l'Église dans le monde d'aujourd'hui." (Gaudium et Spes, 2,§1) ""Per omne tempus Ecclesiae officium incumbit signa temporum perscrutandi et sub Evangelii luce interpretandi" "L'Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile" (ibid., 4,§1)

[5] Jean XXIII, Discours d'ouverture du Concile, 11/10/62

[6] "Die       (Anpassung ad intra, als das "Sich-seinem-eigenen-Wesen-Nähern", gelingt der Kirche auch in dem Masse, in dem sie die Anpassung ad

extra vollzieht." "L'Église réussit son adaptation ad intra, c'est à dire l'approche de sa propre essence, dans la mesure où elle accomplit son adaptation ad extra." Karol Wojtyla, Von des Königswürde des Menschen, p155 = DD, p21 = Dörmann,p29

[7] "Vatican II avait raison de souhaiter une révision des rapports entre l'Église et le monde. Car il y a des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l'Église, peuvent, une fois examinées et amendées, trouver leur place dans sa vision." Ratzinger, Entretien sur la foi, Téqui, p38 "Le problème des années soixante était d'acquérir les meilleures valeurs exprimées par deux siècles de culture "libérales"." Ratzinger, interview = Gesú, novembre 1984

[8] ()"Si l'on cherche un diagnostic global du texte [de Gaudium et Spes], on pourrait dire qu'il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-syllabus. [ ... ] le texte joue le rôle d'un contre syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l'Église avec le monde tel qu'il était devenu depuis 1789." Ratzinger, Principes de la théologie catholique, Épilogue, p426-427

[9] Exemple: "Ipse enim Filius incarnatus, princeps pacis, per crucem suam omnes homines Deo reconciliavit ac, restituens omnium unitatem in uno populo et uno corpore." "Car le Fils incarné en personne, prince de la paix, a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l'unité de tous en un seul peuple et un seul corps." (Gaudium et spes, 78,§3). Quel est ce corps: l'Église ou l'humanité toute entière ou l'Église est-elle identique à l'humanité?

"Lumen Gentium distingue entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel des prêtres (n10). Mais ensuite le texte comporte de longues pages qui parlent du sacerdoce en général, confondant les deux, ou faisant du sacerdoce des prêtres une fonction parmi d'autres du sacerdoce commun (n11)." Mgr. Lefebvre, Ils l'ont découronné, c.25

[10] S.Pie X, Pascendi, n.4

[11] Yves CONGAR, Le Concile Vatican II, Son Église, Peuple de Dieu, BEAUCHESNE, 1984 - WILTGEN Le Rhin se jette dans le Tibre, Éditions du Cèdre  -  PlONCARD D'ASSAC, L'Église occupée, DPF

[12] Sans parler des manœuvres et des fraudes qui s'y sont constamment déroulées. Voir à ce sujet, Ralph Wiltgen, Le Rhin se jette dans le Tibre.

[13] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c1,§1, p34; p36; p38; p49; p24I; c1,§2, p61; p68; p 77; 79. La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 1,2,p13; 1,5,p29; 2,3,p42

[14] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Téqui, I,c2,§1, p113

[15] La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 1,7 = p36

[16] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Téqui, I,c2,§ 1 p 120

[17] La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 2,4,b = p48

[18] Jean-Paul II: "Je redis ici humblement ma propre conviction: la paix porte le nom de Jésus-Christ." (Discours à Assise, 27/10/86 = DC 7.12.86, p1080) "nous considérons tous la conscience et l'obéissance à la conscience comme un élément essentiel sur la route vers un monde meilleur et en paix." (ibid) "Dieu existe" signifie qu'il y a une "vérité" de l'homme qui mesure son action (Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c2,§1,p107). La filiation divine de Jésus-Christ est son obéissance à Dieu (Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Téqui, I,c2,§1, p 105).

[19] La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 2,4,a = p44; Les principes de la théologie catholique, Téqui, I, c 1, §2,p73; c2,§1,p 106

[20] La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 1,6 = p33 "prendre appui sur la vérité qui se révèle"

[21] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Téqui, I,c2,§1, p104

[22] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c1§1,p24

[23] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c2,§1,p122; 133; 161 La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Cerf, 1985, Intr. 2,2 = p40. D'où l'œcuménisme : "la clarification historique, qui s'intéresse à un passé dont la signification perdure encore, doit aller de pair avec un dialogue de foi, où nous sommes à la recherche de l'unité ici et maintenant. Ce dialogue trouve son fondement solide, selon les textes évangéliques luthériens, dans ce qui nous unit même après la séparation: à savoir la parole de l'Écriture, les confessions de la foi, les conciles de l'Église ancienne." Jean-Paul II

[24] Jean-Paul II, Redemptor hominis ,n11

[25] Ceci n'est pas autre chose que le cercle herméneutique Heideggerien

[26] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c1,§1,p22. Alors que la Tradition enseigne que c'est l'unité de la foi qui fonde l'unité de l'Église, Ratzinger enseigne que c'est l'unité sociologique de l'Église qui fait l'unité de la foi évolutive.

[27] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, I,c1,§1, p21; c2,§1,p102; 108. Entretien sur la foi, p17; 32; 40; 41

[28] Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, III, Épilogue, p426. Entretiens sur la foi, p38; 41

[29] Pie IX, Syllabus n.80 = DS 2980

[30] S.Pie X, Lamentabili, n.20 = DS 3420

[31] Catéchisme du Concile de Trente I,c1,§1. cf. Vatican I, Dei Filius, c.3 = DS 3008-3020

[32] S.Pie X, Lamentabili, n26; n59 = DS 3426; 3459

[33] ()"Der Weg( des Geistes zu Gott geht vom Innern der Geschöpfe und der tiefsten Tiefe des Menschen aus. [...] Dem Menschen ist der Unendlichkeitsbegriff zu eigen. Er wendet ihn in seiner wissenschaftlichen Arbeit, beispielsweise in der Matematik, an. [ ... ] An ihn wendet sich der Beduine in der Wüste, wenn die Gebetsstunde gekommen ist. Und vielleicht auch der in seine Betrachtung versunkene Buddhist, der sein Denken läurtert und den Weg zum Nirwana bereitet." "L'itinéraire spirituel mène à Dieu à partir du tréfonds de la créature et de l'homme. [ ... ] L'homme a une idée de l'infini, il s'en sert dans les recherches scientifiques, dans les mathématiques, par exemple. [ ... ] C'est vers lui que se tourne le bédouin pérégrinant dans le désert quand vient l'heure de la prière. Et peut-être aussi ce moine bouddhiste qui se concentre dans sa contemplation et qui purifie sa pensée en l'orientant vers le Nirvana." Karol Wojtyla, Zeichen des Widerspruchs, Herder-Verlag, p26f = DD,p53= Dörmann, L'étrange théologie, p66 "Zudem haben alle Glaubenden, gleich, welcher Religion sie angehören, die Stimme und Bekundung Gottes immer durch die Sprache der Geschöpfe vernommen" "tous les croyants, à quelque religion qu'ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures." Karol Wojtyla, op.cit. p46 = DD,p103 = Dörmann, L'étrange théologie, p 128

[34] "Die (Offenbarung ist nicht eine Theorie oder Ideologie. Die Offenbarung besteht darin, dass der Sohn Gottes durch seine Meschwerdung

sich mit jedem Menschen vereint hat." "La Révélation n'est pas une théorie ou une idéologie, elle réside en ce que le Fils de Dieu par son Incarnation s'est uni à chaque homme." Karol Wojtyla, p1 19-121 = DD,p79 = Dörmann, p101 "Dans le Christ et par le Christ, l'homme a acquis une pleine conscience de sa dignité, de son élévation, de la valeur transcendante de l'humanité elle-même, du sens de son existence." (Redemptor hominis, n11)

[35] "Nach (diesen Worten war die Geburt der Kirche im Moment des messianischen, erlösen Todes Christi im Grunde auch die Geburt des

Menschen, und zwar unabhängig davon, ob der Mensch dies weiss oder nicht, dies annimmt oder nicht. In diesem Moment hat der Mensch eine neue Dimension seines Daseins erhalten." "La naissance de l'Église qui eut lieu sur la croix, au moment messianique de la mort rédemptrice du Christ, fut dans son essence la naissance de l'homme, de chaque homme et de tous les hommes, de l'homme qui, - qu'il le sache ou non, l'accepte ou non dans la foi -, se trouve déjà dans la nouvelle dimension de son existence." Karol Wojtyla, p108f = DD,p62 =Dörmann, p79 "Alle Menschen seit dem Beginn und bis zum Ende der Welt sint von Christus durch sein Kreuz erlöst und gerechtfertigt worden." "Tous les hommes depuis le commencement jusqu'à la fin du monde ont été rachetés et justifiés par le Christ et par sa Croix." op.cit. p103= DD,p66= Dörmann, L'étrange théologie, p84 "Er ist bei der Kirche, er ist bei jedem Menschen und bei der ganzen Menschenfamilie." "Il est avec l'Église, et dans chaque homme, et avec toute la famille humaine." Wojtyla, p1 10 = DD,p68 = Dörmann, L'étrange théologie, p88 "Il s'agit donc ici de l'homme dans toute sa vérité, dans sa pleine dimension. Il ne s'agit pas de l'homme abstrait, mais réel, de l'homme concret, historique. Il s'agit de chaque homme, parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère." Jean-Paul II, Redemptor hominis ,n13. "Cette invocation à l'Esprit et par l'Esprit n'est autre qu'une façon constante de pénétrer dans la pleine dimension du mystère de la Rédemption, selon lequel le Christ, uni au Père et avec tout homme, nous communique continuellement cet Esprit." (Redemptor hominis, n18)

[36] ()"L'homme qui veut se comprendre lui-même jusqu'au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux [ ... ] Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit s'approprier et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même." (Redemptor hominis, n10)

[37] Mais qui n'est pas une intuition immanente et subjective. cf. Vatican I, Dei Filius, c.2 = DS 3004

[38] Marc. 16,16

[39] "L'Église du Dieu vivant réunit justement en elle ces gens qui de quelque manière participent à cette transcendance à la fois admirable et fondamentale de l'esprit humain" = Dörmann, p70. "parce que le Christ s'est uni à elle dans son ministère de Rédemption, l'Église doit être fortement unie à chaque homme" (Redemptor hominis,n18)

[40] Vatican (II, Unitatis redintegratio,n2

[41] ()"la fermeté de la croyance des membres des religions non chrétiennes - effet elle aussi de l'Esprit de vérité opérant au-delà des frontières visibles du Corps mystique" (Redemptor hominis, n6)

[42] Au point que la statue de Buddha fut placée sur le tabernacle

[43] Mentionnons par exemple celle de Cotonou, l4 Février 1993, avec les "prêtres" vaudous (culte animiste africain), au cours de laquelle Jean-Paul II a déclaré: "j'ai toujours considéré que le contact avec des personnes appartenant à des traditions religieuses différentes était une partie importante de mon ministère. [ ... ] (l'Église catholique) désire établir des rapports positifs et constructifs avec les personnes et avec les groupes humains de diverses croyances en vue d'un enrichissement mutuel. [ ... ] Vous êtes fortement attachés aux traditions que vous ont léguées vos ancêtres. Il est légitime d'être reconnaissants envers des aînés qui ont transmis le sens du sacré, la croyance en un Dieu unique et bon, le goût de la célébration, l'estime pour la vie morale et l'harmonie de la société. [... Nous constatons que les ancêtres de ces missionnaires venus d'Europe avaient eux-mêmes reçu l'Évangile alors qu'ils avaient déjà une religion, et un culte. En accueillant le message de Dieu, ils n'ont rien perdu." (Documentation Catholique,, 21/03/1993,p256-257) Donc la Révélation chrétienne n'est pas en contradiction avec les autres religions, mais elle les perfectionne. Une telle proposition est absurde selon la conception dogmatique traditionnelle. Mais pour une foi existentialiste et politique elle est parfaitement logique.

[44] ()"La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion - car c'en est une - de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé' Un choc, une lutte, un anathème? Cela pouvait arriver; cela n'a pas eu lieu. [ ... ] Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme: nous aussi, nous plus que quiconque nous avons le culte de l'homme." Pau VI, Discours du 7/12/65

"En réalité, cette profonde admiration devant la valeur et la dignité de l'homme s'exprime dans le mot Évangile, qui veut dire Bonne Nouvelle. Elle est liée aussi au christianisme. Cette admiration justifie la mission de l'Église dans le monde." (Redemptor hominis, n10) "L'homme, dans la pleine vérité de son existence, de son être personnel et en même temps de son être communautaire et social [ ... ] cet homme est la première route que l'Église doit parcourir en accomplissant sa mission: il est la première route et la route fondamentale de l'Église" (Redemptor hominis, n14)"Ecclesia ergo, vi Evangelii sibi concrediti, iura hominum proclamat et hodierni temporis dynamismum, quo haec iura undique promoventur, agnoscit et magni aestimat." "C'est pourquoi l'Église, en vertu de l'Évangile qui lui a été confié, proclame les droits de l'homme, reconnaît et tient en grande estime le dynamisme de notre temps qui, partout, donne un nouvel élan à ces droits." (Gaudium et Spes, n41,§3) "das Erlösungmysterium hat uns kundgetan, wieviel jeder einzelne Mensch wert ist und wie sehr man darum kämpfen muss, seine Würde zu retten." "Par le mystère de la Rédemption, le Christ a montré quel est le prix de chaque homme et comment il faut lutter et quels efforts il faut déployer pour préserver cette dignité qui lui est propre." Karol Wojtyla, op.cit. p121= DD,p79 = Dörmann, L'étrange théologie, p101 "L'Église, consciente que la lettre seule peut tuer, tandis que seul l'esprit donne la vie, doit s'unir à ces hommes de bonne volonté pour demander sans cesse si la Déclaration des droits de l'homme et l'acception de leur lettre signifient partout également la réalisation de leur esprit." (Redemptor hominis, n17)

[45] ()"Le christianisme désurnaturalisé est le facteur le plus puissant de destruction de la nature de l'homme et de la société." Marcel De Corte, De la société termitière à la "dissociété", p9 = L'ordre français, n181 "à l'insu même des hommes qui croyaient cela impossible, le dogme chrétien descendait peu à peu dans la politique universelle. L'humanité stupéfaite a fini par reconnaître que le Christ s'incarne de siècle en siècle dans l'histoire... Les peuples ne se contentent plus d'entendre l'Évangile comme un murmure avant-coureur de la cité des morts, ils veulent sciemment le réaliser dans la vie sociale... Le Christianisme resta ainsi enfermé dans les tombeaux jusqu'à la Révolution française, où l'on peut dire qu'il ressuscite, qu'il prend corps, qu'il se fait, pour la première fois, toucher, palper par les mains des incrédules, dans les institutions et dans le droit vivant... La Révolution française se rencontre, face à face, dans les lois avec le grand Christ émancipateur... L'esprit de la Révolution française et de s'identifier avec le "principe du christianisme" et de le répandre au dehors selon la promesse de Mirabeau: La France apprendra aux nations que l'Évangile et la liberté sont les bases inséparables de la vraie législation et le fondement éternel de l'état le plus parfait du genre humain." Edgar Quinet = Marcel De Corte, De la société termitière à la "dissociété", p 17

[46] Sur la Révolution Française et les droits de l'homme, voir Mgr. DELASSUS, Conjuration antichrétienne; DUMONT, Pourquoi nous ne c,l, brerons pas 1789 ; OUSSET, Pour qu'il règne ; de SEGUR, La Révolution; VIGUERIE, Christianisme et Révolution; Vu de haut n. 7

[47] Lettre Quod aliquantulum

[48] ()"Ideo Sacra Synodus, altissimam vocationem hominis profitens et divinum quoddam semen in eo insertum asseverans, generi humano sinceram cooperationem Ecclesiae offert ad instituendam eam omnium fraternitatem quae huic vocationi respondeat." Gaudium et spes (n3) "Ad hanc vero communionem inter personas promovendam, Revelatio christiana magnum subsidium affert." ibid. (n23) « Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l'homme et en affirmant qu'un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l'Église pour l'instauration d'une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. » (n3) « La Révélation chrétienne favorise puissamment l'essor de cette communion des personnes entre elles. » (n23)

[49] ()"L'Église coopère avec le "monde" pour construire le "monde". [ ... ] Le rapport entre l'Église et le monde est donc vu comme un colloque, comme un "parler ensemble" [ ... ] Si l'on cherche un diagnostic global du texte [de Gaudium et Spes], on pourrait dire qu'il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-syllabus. [ ... ]le texte joue le rôle d'un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l'Église avec le monde tel qu'il était devenu depuis 1789. [ ... ] par "monde" on entend, au fond, l'esprit des temps modernes, en face duquel la conscience de groupe dans l'Église se ressentait comme un sujet séparé qui, après une guerre tantôt chaude et tantôt froide, recherchait le dialogue et la coopération." Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, p426-427 "nous nous sentons une responsabilité dans ce monde et désirons lui apporter notre contribution de catholiques. Nous ne souhaitons pas imposer le catholicisme à l'Occident, mais nous voulons que les valeurs fondamentales du christianisme et les valeurs libérales dominantes dans le monde d'aujourd'hui puissent se rencontrer et se féconder mutuellement." Ratzinger, interview au journal Le Monde, 17/11/92

[50] ()"Dans le dialogue que je souhaite de toutes les forces politiques et intellectuelles pour définir ce minimum éthique, l'Église catholique ne cherche pas à imposer une sorte de nouvelle respublica christiana. Ce serait absurde de vouloir revenir en arrière, retourner à un système de chrétienté politique." Ratzinger, interview. "L'Église n'est pas faite pour dominer, mais pour servir." Message du Concile du 20/10/62."L'Église ne vous demande que la liberté." Message du Concile du 08/12/65

[51] ()"In hoc enim reges, sicut eis divinitus praescribitur, Deo serviunt in quantum sunt reges, si in regno suo bona iubeant, mala prohibeant, non solum quae pertinent ad humanam societatem, verum etiam quae ad divinam religionem. Frustra dicis: reliquar libero arbitrio. Cur enim non in homicidiis et in sturpis, et in quibusque aliis facinoribus et flagitiis libero te arbitrio dimittendum esse proclamas? Quae tamen omnia iustis legibus comprimi utilissimum ac saluberrimum est." "Comme il le leur est divinement prescrit, les rois servent Dieu en tant qu'ils sont rois, si dans leur royaume ils ordonnent le bien et interdisent le mal, non seulement quant à la société humaine, mais encore quant à la divine religion. En vain dira-t-on: je vous laisse à votre liberté. Pourquoi alors ne pas proclamer qu'il faut s'en rapporter à la liberté dans les homicides, dans la fornication, et dans tous les autres crimes et calamités? Il est extrêmement utile et salutaire que tout soit réprimé par de justes lois." (S. Augustin, Contr. Cresconium III,51= L 43,527) "Christianos imperatores non ideo felices dicimus quia vel diutius imperaverunt, vel imperantes filios morte placida reliquerunt, vel hostes reipublicae domuerunt, vel inimicos cives adversus se insurgentes et cavere et opprimere potuerunt. [ ... ] Sed si suam potestatem ad Dei cultum maxime dilatandum, maiestati eius famulam faciunt." "Si nous appelons heureux certains empereurs chrétiens, ce n'est pas parce qu'ils ont régné plus longtemps, ou laissé après une mort paisible le trône à leurs fils, ou dompté les ennemis de l'état, ou maté les citoyens rebelles à leur autorité [ ... ] Mais nous les appelons heureux s'ils mettent leur pouvoir au service de la divine majesté pour développer au plus haut point le culte de Dieu." Civ.Dei V,24. Cf. S. Thomas d'Aquin, De regimine principum. Pius IX, Quanta cura; Syllabus prop. 42; 56. Leo XIII, Annum Sacrum; Diuturnum illud. Pius XI, Quas primas.

[52] ()"Cum (societatis commune bonum, quod est summa earum vitae socialis condicionum, quibus homines suam ipsorum perfectionem possunt plenius atque expeditius consequi, maxime in humanae personae servatis iuribus et officiis consistat." "Le bien commun de la société - ensemble des conditions de vie sociale permettant à l'homme de parvenir plus pleinement et plus aisément à sa propre perfection - consistant au premier chef dans la sauvegarde des droits et des devoirs de la personne humaine." (Dignitatis humanae, n6) "Haec Vaticana Synodus declarat personam humanam ius habere ad libertatem religiosam. Huiusmodi libertas in eo consistit, quod omnes homines debent immunes esse a coercitione ex parte sive singulorum sive coetuum socialium et cuiusvis potestatis humanae, et ita quidem ut in re religiosa neque aliquis cogatur ad agendum contra suam conscientiam neque impediatur, quominus iuxta suam conscientiam agat privatim et publice, vel solus vel aliis consociatus, intra debitos limites. Insuper declarat ius ad libertatem religiosam esse revera fundatum in ipsa dignitate personae humanae, qualis et verbo Dei revelato et ipsa ratione cognoscitur." "Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé avec d'autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'ont fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même." (DH n.2)

[53] (): "Le respect des droits inaliénables de la personne humaine est la base de tout." Discours à l'UNESCO, 2/06/80) "Servir l'homme et ses droits, c'est pour les croyants obéir à la loi divine, et donc aimer son prochain. [ ... ] Cette raison d'être des droits de l'homme peut conduire le chrétien jusqu'au martyre." (Lustiger, Le choix de Dieu, Éditions de Fallois, Paris, 1987, p2 8 9) . DOCUMENTATION CATHOLIQUE Mars 1989

[54] ()"le principe du partenariat n'est pas seulement dans la ligne des conceptions partagées par la population suisse mais il correspond aussi à la conception chrétienne du mariage telle qu'elle s'exprime en maintes déclarations du magistère." Conférence des évêques suisses, 7/06/85 "l'homme et la femme sont certes différents mais ont la même dignité. Sil faut certes tenir compte de la différence, celle-ci ne saurait devenir un prétexte pour justifier la prédominance de l'un sur l'autre. C'est dire que l'effort de la femme pour la reconnaissance de son égalité avec l'homme doit être appuyé du point de vue chrétien. La mise sur le même plan de chaque partenaire constitue le fondement même du partenariat homme-femme dans la famille." (Synode des évêques, 1980) Ceci est en contradiction avec l'enseignement de Pie XI dans Casti Connubii.

[55] "Civitas est prius secundum naturam quam unus homo." "Selon la nature la Cité l'emporte sur l'homme individuel" S.Thomas d'Aquin, Politica, I,l1, n39

"bonum commune civitatis et bonum singulare unius personae non differunt solum sceundum multum et paucum, sed secundum formalem differentiam: alia enim est ratio boni communis et boni singularis, sicut et alia est ratio totius et partis." "Il y a entre le bien commun de la Cité et le bien particulier d'une seule personne une différence qui n'est pas quantitative, mais une différence essentielle: autre est la raison de bien commun, autre celle de bien singulier, de même que autre est la raison de partie, autre la raison de tout." (ST II II, 58,a8,ad2)

"Manifestum est autem quod omnes qui sub communitate aliqua continentur comparantur ad communitatem sicut partes ad totum. Pars autem id quod est totius est; unde et quodlibet bonum partis est ordinabile in bonum totius." "Il est manifeste que tout ce qui est contenu dans une communauté s'y rapporte comme les parties se rapportent au tout. Or la partie est ce qui appartient au tout; c'est pourquoi tout bien d'une partie est ordonnable au bien du tout." (II II, 58,a5) "bonum commune praeeminet bono singulari unius personae" "le bien commun l'emporte sur le bien particulier d'une seule personne" (II II,58,a12) "cum omnis pars ordinetur ad totum sicut imperfectum ad perfectum; unus autem homo est pars communitatis perfectae: necesse est quod lex proprie respiciat ordinem ad felicitatem communem." "puisque toute partie est ordonnée au tout comme l'imparfait est ordonné au parfait; et que l'homme est partie d'une communauté parfaite; il est nécessaire que la loi regarde proprement l'ordre à la félicité commune." (I II, 90,a2)

"nihil constat per rationem practicam nisi per ordinationem ad ultimum finem, qui est bonum commune." "rien ne peut être conclu par la raison pratique si ce n'est par référence à la fin ultime, qui est le bien commun." (I II, 90,a2,ad3)

Cf. ST I,96,a4; I II,90,a2; II II,58,a5; a8; a12; 61,a1,ad2

[56] L'Église conciliaire défend la famille mais détruit en même temps tout ce qui constitue l'unité et l'autorité de la famille.

[57] "Appliquez le contrat social, si bon vous semble, mais ne l'appliquez qu'aux hommes pour lesquels on l'a fabriqué. Ce sont des hommes abstraits qui ne sont d'aucun siècle et d'aucun pays, pures entités écloses sous la baguette métaphysique." (Taine, La Révolution, I,l2,c2 = Billot, De Ecclesia,Q 1 7,p29) "La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l'homme. Or il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes, etc., mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie [ ... ] Mais une constitution qui est faite pour toutes les nations, n'est faite pour aucune; c'est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l'esprit d'après une hypothèse idéale, et qu'il faut adresser à l'homme, dans les espaces imaginaires qu'il habite." (De Maistre, Considérations sur la France, c6 = Billot, op.cit. p29) "Le libéralisme veut dégager l'individu humain de ses antécédences ou naturelles ou historiques. Il l'affranchira des liens de famille, des liens corporatifs et de tous les autres liens sociaux ou traditionnels." (Maurras, Libéralisme et Liberté, p5 = Billot, op.cit. p36

[58] Ralph Wiltgen, Le Rhin se jette dans le Tibre, c.4,§7. Le Vatican a déploré l'athéisme mais n'a jamais attaqué le système communiste en tant que tel. Il est connu que de nombreux évêques ont appuyé le communisme en Occident jusqu'à ces derniers temps.

[59] Mirari vos = PIN 24

[60] Pius IX, Acerbissimum (1852), Nemo vestrum (1885), Singulari quidem (1856), Jamdudum (1861), Quanta cura (1864), Syllabus: prop.39.

Leo XIII, Diuturnum (1881), Immortale Dei (1885), Libertas (1888)

S.Pie X, Notre charge apostolique (1910) "le Sillon place l'autorité dans le peuple et prend comme idéal le nivellement des classes. Cette association croit que la démocratie seule peut inaugurer le règne de la justice, ce qui est une injure aux autres formes de gouvernement, elle préconise la fraternité alors que la doctrine catholique enseigne que le premier devoir de la charité n'est pas dans la tolérance des convictions erronées, quelque sincères qu'elles soient, mais dans le zèle pour l'amélioration intellectuelle et morale. Il n'y a pas de vraie fraternité en dehors de la charité chrétienne qui, par amour pour Dieu, embrasse tous les hommes pour les amener tous à la même foi. [ ... ] l'Église n'a pas à se dégager du passé, il lui suffit de reprendre les organismes brisés par la Révolution et de les adapter au nouveau milieu créé par l'évolution de la société: les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires, ni novateurs, mais traditionnalistes."