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Première preuve (Le Secret ne contient plus « trois choses distinctes », l'ensemble n'est plus cohérent)


« Un premier fait capital : nous connaissons le contexte du Troisième Secret. Une vérité majeure, qui passe souvent inaperçue (…), c'est l'unité foncière du grand Secret, révélé tout entier par Notre-Dame lors de la troisième apparition, le 13 juillet 1917. C'est donc une grave erreur d'imaginer trois secrets hétérogènes, étrangers les uns aux autres. Sœur Lucie dit : "LE Secret". "En quoi consiste LE Secret ?… Eh bien ! LE Secret comprend trois choses distinctes… " .

«   Or, de ce tout cohérent, nous connaissons maintenant trois parties sur quatre : nous connaissons le début (les deux premières parties du Secret) et la fin qui en constitue sûrement la conclusion : “A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera, le saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix.” C'est dans ce contexte déjà connu, à la suite de l' etc. , marqué par sœur Lucie elle-même, que le troisième Secret vient s'insérer. Comme le dernier achèvement d'un monument : tant qu'il est à peine commencé, il est impossible de savoir quelle sera son allure ; mais lorsque les trois quarts de l'édifice s'élèvent déjà vers le ciel, il n'est pas aussi présomptueux d'imaginer ce qui lui manque encore. Ainsi de nos cathédrales inachevées ou des fameuses “capelas imperfeitas” du monastère de Batalha, non loin de Fatima. L'œil averti du spécialiste n'a guère de peine à concevoir leur harmonieux couronnement.

« Dès novembre 1959, le P. Messias Dias Coelho, l'un des meilleurs experts de Fatima, l'avait judicieusement souligné :

“Cette troisième partie du Secret, écrivait-il, constitue certainement une précieuse part de l'ensemble du message de Fatima […]. Si le message est un ensemble, la troisième partie doit s'y insérer harmonieusement. C'est déjà une indication, d'ailleurs corroborée par l'examen des deux secrets précédents […] La troisième partie du Secret doit être dans la ligne du tout [constitué par les messages de l'ange, ceux de Notre-Dame à la Cova da Iria, puis ceux de Pontevedra et de Tuy], et sans doute doit-il le concrétiser d'une manière concluante.”

« Tel est le premier fait qui devra nous servir de critère pour avancer dans la découverte du mystère du troisième Secret : son contenu doit cadrer avec son contexte immédiat, –les deux premières parties et la conclusion du Secret–, et plus largement, il doit s'accorder harmonieusement à l'ensemble du message de Fatima dont la cohérence est par ailleurs tout à fait remarquable.   »

Or, il faut bien le reconnaître, le texte publié par le Vatican ne cadre ni avec le contenu, ni avec le style des deux premières parties. Ce style était simple, très clair, très compréhensible, très concret : dans les deux premières parties, rien d'obscur, rien d'ambigu. Rien que des faits, des noms, des événements, des demandes précises, tout est d'une parfaite netteté. Aucune nécessité de commenter ou d'interpréter. Même la vision de l'enfer de la première partie du Secret n'est pas symbolique et sujette à interprétation. La guerre de 1939 a été prédite de façon précise ; et la sainte Vierge, comme d'ailleurs dans les autres paroles adressées par la suite à sœur Lucie, n'use pas de symboles. Elle est au contraire d'un grand réalisme. Il n'est que de relire les avertissements du 13 juillet 1917. Ils n'ont pas besoin d'une clef de lecture de caractère symbolique !

Quelle différence avec la prétendue dernière partie qui est à peine compréhensible, et fait état d'une vision essentiellement symbolique, qu'il faut donc interpréter pour comprendre  (et de multiples interprétations sont possibles …) ! Le cardinal Ratzinger ose même écrire à propos de cette vision : « on ne peut pas dire que chaque élément visuel doive avoir un sens historique concret. »  !

Et surtout, la Vierge ne parle plus  !

“Ni avec le contenu“, disions-nous. En effet, en lisant attentivement ce prétendu « troisième secret », on constate que ce texte ne révèle rien de vraiment nouveau mais ne fait que redire sous une forme de vision symbolique et obscure ce qui est déjà contenu dans le deuxième secret, à savoir : « Dieu va punir le monde de ses crimes… La Russie répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés… Le saint Père aura beaucoup à souffrir…Plusieurs nations seront détruites…» . C'est en résumé ce qu'on retrouve sous une forme imagée (d'ailleurs peu claire) dans le texte du 26 juin 2000, qui n'est donc qu'une illustration visuelle des prophéties verbales contenues dans le 2 ème Secret… : «(…)  l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte: Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! (…) Divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix (…) ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs (…). »

Ce constat est d'ailleurs confirmé par la prétendue sœur Lucie le 27 avril 2000 lors de son entretien avec Mgr Bertone : « Avec l'aide de l'évêque de Leiria-Fatima, le texte original, qui est en portugais, est lu et interprété. Elle [Sœur Lucie] réaffirme sa conviction que la vision de Fatima [le 3 ème Secret dont il est question ici] concerne avant tout la lutte du communisme athée contre l'Église et les chrétiens, et elle décrit l'immense souffrance des victimes de la foi du vingtième siècle. »   : or, ces choses sont déjà décrites dans la deuxième partie du Secret !

Le vrai 3 ème Secret contient nécessairement AUTRE CHOSE, quelque chose de « DISTINCT » pour reprendre les termes de la vraie sœur Lucie en 1941, puisqu'il ne devait pas être révélé avant 1960, date à laquelle « il apparaîtra plus clair » . Peut-on dire que « la lutte du communisme athée contre l'Église et les chrétiens » a commencé en 1960 ?? Bien évidemment non. Le deuxième secret qui contenait déjà cet élément prophétique ayant été révélé dès 1941, il est de la plus élémentaire logique que le troisième Secret contienne l'annonce d'événements bien différents de ceux déjà décrits dans le deuxième secret, tout en étant liés. Le Ciel n'a pas l'habitude de répéter deux fois la même chose, même sous des formes différentes ou simplement en y ajoutant quelques détails, dans un même Secret donné le même jour, surtout en précisant qu'une partie est à garder cachée parce qu'elle ne serait pas bien comprise avant une certaine date. Cette simple constatation de bon sens nous montre clairement l'anomalie du texte produit par le Vatican, texte qui ne forme pas un tout harmonieux avec les deux premières parties déjà connues du Secret…

Même le Père Alonso, fort de sa connaissance de nombreux documents inédits et d'une étude approfondie de tous les textes, l'écrivait déjà en 1976, parlant de l'homogénéité du Secret : « Finalement, il faut prendre comme règle d'interprétation valide dans la lecture des écrits de Lucie que celle-ci ne se répète jamais dans un même écrit et beaucoup moins quand il s'agit de passages qui appartiennent au contexte même, proche. Par conséquent, si la première partie du secret parle de la vision de l'Enfer et de la fonction d'intercession qu'assume la Vierge pour sauver les pécheurs ; si dans la seconde partie on parle de la Consécration ou non de la Russie au Cœur Immaculé de Marie et de ses conséquences, selon les cas, pour le bien ou pour le mal en détachant bien les effets désastreux pour le monde et pour l'Église dans ses aspects extérieurs, politiques et matériels, nous pouvons être certains que rien de tout cela ne reviendra dans le contenu de la troisième partie inconnue encore. Et ce critère est important pour conjecturer, comme nous le disons immédiatement après, le caractère général des événements futurs, qui sont révélés précisément au pape.

« Finalement –et d'autre part– bien que le sujet soit différent, il apparaît intimement lié aux deux précédents : il s'agit toujours d'un but surnaturel et religieux : le salut des âmes. Fatima n'intervient pas dans les événements politico-belliqueux, sinon comme fond historique de “son” histoire de salut. Il s'agit aussi, et surtout, de l'intercession du Cœur Immaculé de Marie qui est proposée comme signe de Salut dans les “derniers temps !” Il s'agit toujours de ce que si cette intercession puissante n'est pas proposée dans l'Église d'une façon convenable, l'Église va se voir exposée à des dangers graves affectant jusqu'à son dogme. Voilà pourquoi nous concluons comme critère important d'herméneutique, que dans la troisième partie du Secret, ce qui se dit doit être une logique conséquence de ce qui précède.

« C'est donc clair que la “clé” d'interprétation de la troisième partie du secret de Fatima, ce sont les paroles ajoutées dans le quatrième Mémoire de Lucie (“Em Portugal nao faltará o doguema da fe” = Au Portugal la doctrine de la Foi ne manquera pas). »

Quelques pages plus loin, il y revient, en parlant du deuxième Secret : « Il faut bien marquer le caractère matériel des maux qui se produiront : faim, guerre, persécutions pour l'Église et pour le Saint-Père. Rien de tout cela, avons-nous dit, ne sera répété dans le texte de la troisième partie.  » Il démontre ainsi que l'ultime Secret ne doit pas annoncer essentiellement de nouveaux cataclysmes matériels, ni une guerre mondiale atomique. Autrement dit, de nouveaux châtiments temporels, matériels, mais bien plutôt un châtiment d'ordre spirituel, et chacun sait que ce qui touche à la foi est bien plus grave que des cataclysmes ou châtiments matériels.

La logique veut en effet que le véritable texte du 3 ème Secret doit comporter quelque chose de nouveau et de plus grave à la fois, dans le prolongement de ce qui a déjà été dit dans la deuxième partie du Secret, et ce qui est annoncé doit prendre son commencement vers 1960. Sœur Lucie dans son III ème Mémoire l'affirme clairement : « Le secret comprend trois choses DISTINCTES…  » Or, on ne trouve rien de tout cela dans le texte du Vatican. En comparant les trois parties publiées, il faut même en arriver à la conclusion que la partie la plus importante du Secret est finalement la deuxième, tant le texte du 26 juin 2000, la vision plus exactement, n'apporte rien de vraiment nouveau par rapport à ce deuxième Secret ! C'est la montagne qui accouche d'une souris, c'est l'édifice qui perd son sommet puisqu'on en reste au « deuxième étage ».

Pourtant, entre la première et la deuxième partie du Secret, nous pouvons tous constater que le terme « DISTINCT » employé par sœur Lucie s'applique parfaitement bien. « Lorsque Lucie fut priée d'écrire une partie du Secret, elle appela cette vision de l'enfer la “première chose” du Secret. (…) D'autres fois Lucie appelle la révélation de la vision de l'enfer “a primeira parte do segredo” (la 1 ère partie du secret). » Or, cette première partie, si elle est liée à la deuxième ( « Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour vous sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à Mon Cœur Immaculé. » dit Notre-Dame pour introduire la “deuxième chose”), n'est cependant pas répétée dans cette deuxième partie où il est essentiellement question de l'établissement de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, et des conséquences qui découleront du non-respect de sa demande. Sans être hétérogènes puisqu'ils sont liés et que le Secret forme un tout, les deux premiers secrets contiennent bien deux “choses distinctes” qui ne sont pas répétés l'un dans l'autre. Or que contient donc de distinct le prétendu texte du 3 ème Secret publié par le Vatican par rapport à ces deux premières parties ? Quelle est donc cette “troisième chose” ? On ne peut répondre qu'en bafouillant : « apparemment, cela montre le Saint-Père qui souffre beaucoup et les bons avec lui, et qu'un ange menace la terre d'un châtiment… »

Voici d'ailleurs comment le cardinal Ratzinger, chargé du commentaire théologique de ce prétendu 3 ème Secret, en résume lui-même le contenu : « Nous voyons l'Église des martyrs du siècle qui s'achève, représentée à travers une scène décrite dans un langage symbolique difficile à déchiffrer. […] La marche de l'Église est ainsi décrite comme un chemin de croix, comme un chemin dans un temps de violence, de destruction et de persécutions. On peut trouver représentée dans ces images l'histoire d'un siècle entier. (…) Dans la vision, nous pouvons reconnaître le siècle écoulé comme le siècle des martyrs, comme le siècle des souffrances et des persécutions de l'Église, comme le siècle des guerres mondiales et de beaucoup de guerres locales qui en ont rempli toute le seconde moitié et qui ont fait faire l'expérience de nouvelles formes de cruauté. Dans le “miroir” de cette vision, nous voyons passer les témoins de la foi de décennies. » Et le cardinal poursuit en exhibant une fausse lettre de sœur Lucie  : « À ce sujet, il semble opportun de mentionner une phrase de la lettre que sœur Lucie a écrite au Saint-Père le 12 mai 1982 : “La troisième partie du Secret se réfère aux paroles de Notre-Dame : Sinon [la Russie] répandra ses erreurs à travers le monde, favorisant guerres et persécutions envers l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites.  La troisième partie du secret est une révélation symbolique, qui se réfère à cette partie du Message…” »

Que dire de plus ? Rien sinon qu'en vérité il n'y a pas de “troisième chose” puisque cette description est déjà intégrée au deuxième Secret : des martyrs, des souffrances, des persécutions, des guerres  ! La “troisième chose” est belle et bien dissoute, évacuée. Et remplacée par une vision « bouche-trou » sans aucun rapport avec 1960.

Autre élément surprenant : on y voit un « évêque vêtu de blanc » (expression inédite à Fatima) sensé représenté le Pape qui tombe mort sous les coups des balles et des flèches (?), alors que la conclusion du vrai Secret est celle-ci : « Finalement, Mon Cœur Immaculée triomphera. Le saint Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix ». Comment le saint-Père pourrait-il donc consacrer finalement la Russie si préalablement il meurt sous les balles et les flèches ?!

Résumons-nous : le texte du 26 juin 2000 n'est plus la suite logique des deux premières parties. Il ne nous révèle rien de vraiment nouveau, de « distinct », de « troisième chose », en liaison avec 1960. La Vierge ne parle plus et ne termine même pas sa première phrase... Le style est différent, la vision est mystérieuse et peu claire, « difficile à déchiffrer », et ne fait que reprendre, sous une forme symbolique, des éléments du deuxième Secret. Ce prétendu « 3 ème Secret » n'est plus cohérent, n'est pas compatible et n'est plus en harmonie avec l'ensemble du Message de Fatima.

« Le Secret de Fatima a un contenu logique, clair et défini […]. Par les parties déjà connues et par ce qui est en train de se réaliser des parties non connues [depuis 1960], le Secret de Fatima n'est pas un texte mystérieux, extravagant ou nébuleux. Encore moins un texte "sibyllin". Il n'a rien à voir avec les oracles de Delphes, au sens double et énigmatique. Fatima est simple comme l'ambiance réaliste dans laquelle se déroulent les faits. » (R.P. Alonso ).


Mémoires de sœur Lucie (III ème Mémoire).

« Le Secret de Fatima », dans l'Homme nouveau, n°269, 22 novembre 1959.

Frère Michel de la sainte Trinité, « Le troisième Secret » p. 424-425.

Et de fait, chacun y va de son commentaire plus ou moins fantaisiste... Voici par exemple, un extrait du commentaire de l'Abbé de Nantes : « Le chêne-liège est le symbole du Portugal, comme l'érable celui du Canada et le cèdre celui du Liban. Les troncs bruts , avec leur épais revêtement de liège, assemblés pour former une grande Croix , figurent le dogme de la Foi [!!] qui se conservera toujours au Portugal, sous la rude écorce que nous lui connaissons, sans habit liturgique ! Mais l'écorce protège un tronc parfaitement lisse. Quand on l'en dépouillera, on découvrira des saints : les bienheureux François et Jacinthe, en attendant sœur Lucie. Ils sont à l'abri du monde, sous l'écorce de leur apparente sauvagerie. » (« Contre-Réforme catholique » n°368 p. 21) Et celui du Cardinal Ratzinger : « Le lieu de l'action est décrit par trois symboles : une montagne escarpée, une grande ville à moitié en ruines et finalement une grande croix en troncs grossiers. La montagne et la ville symbolisent le lieu de l'histoire humaine : l'histoire comme une montée pénible vers les hauteurs, l'histoire comme lieu de la créativité et de la convivialité humaines, mais en même temps comme lieu de destructions, par lesquelles l'homme anéantit l'œuvre de son propre travail. La ville peut être lieu de communion et de progrès, mais aussi lieu des dangers et des menaces les plus extrêmes. Sur la montagne se trouve la croix – terme et point de référence de l'histoire. Par la croix, la destruction est transformée en salut ; elle se dresse comme signe de la misère de l'histoire et comme promesse pour elle. » Bref, sur un texte aussi sibyllin, on peut faire dire tout et le contraire de tout ! Ce n'est pas du tout ni le genre ni le style des deux premiers secrets particulièrement clairs.

« Le Secret de Jean-Paul II » par Aura Miguel, Mame-Plon, p. 225.

Alors que la sainte Vierge avait commencé une phrase pour commencer le troisième secret : « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc.  » que sœur Lucie a laissé inachevée dans son quatrième Mémoire, comme nous le verrons au deuxième point de ce chapitre… et qui nécessite donc une suite, c'est-à-dire que la sainte Vierge doit continuer de parler, ne serait-ce au moins que pour terminer sa phrase !

« Le Secret de Jean-Paul II… » par Aura Miguel (2000), p. 212. Document officiel.

Certains journalistes s'en étonnent d'ailleurs : « Cette évocation du martyre des catholiques est montrée dans la curieuse vision qui, d'après le Vatican, forme le troisième Secret : “Un évêque vêtu de blanc… fut tué par un groupe de soldats… et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs“. Effectivement, depuis 1917, de très nombreux laïcs, religieux, prêtres et évêques sont morts, tués par les communistes, en particulier en Asie, en Europe de l'Est et en Afrique. Mais quelle différence entre cette description qui rappelle les mauvais westerns, et d'autre part les phrases sobres de la seconde partie du secret parlant déjà des “persécutions contre l'Église” et du martyre des bons ? » (Michèle Reboul dans « Monde et Vie » du 13 juillet 2000, n°670).

Réponse de Sœur Lucie au Cardinal Ottaviani. Documentation Catholique, 19 mars 1967, col. 542.

« La vérité sur le Secret de Fatima », édition française, Téqui, 1979, p. 61, 62 et 64. Nous ferons une exception en ce qui concerne le Saint-Père, car il est maintenant avéré qu'il est bien aussi question du Saint-Père dans le 3 ème Secret. Cependant, les souffrances et le martyre qu'il aura à subir n'ont plus de rapport exclusivement avec des faits de guerre et de persécutions décrits dans le 2 ème Secret –châtiments temporels, matériels– mais bien parce qu'il sera aux prises avec l'Apostasie générale et avec une terrible lutte spirituelle visant à la destruction de la vraie foi en Dieu et à l'établissement du règne universel de l'idolâtrie –châtiment spirituel– (les tribulations de la fin des temps : un faux pape préparant la venue de l'Antéchrist par exemple). C'est pourquoi, sœur Lucie écrivait en 1945, donc après la seconde guerre mondiale , au Père Aparicio, son ancien confesseur, en parlant du Pape : «  De grands jours d'affliction et de tourmente l'attendent encore… » Et Jean XXIII déclarera le 13 mai 1960 après la lecture du 3 ème Secret (cf. « Vérité sur le Secret de Fatima », R.P. Alonso, 1979, p. 106) : « Cela ne concerne pas les années de mon Pontificat » … En ce sens, le 3 ème Secret ne répètera donc pas ce qui est déjà dit dans le deuxième Secret ; deuxième Secret qui d'ailleurs concerne encore en partie notre avenir…

« La vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, Téqui, 1979, p. 12.

« Le Secret de Jean-Paul II » par Aura Miguel, Mame-Plon 2000, p. 229-230.

Sur la question, se reporter au chapitre IX « Analyse de l'écriture… ».

Ibidem, p. 206-207.

C'est sans doute pourquoi l'Abbé Georges de Nantes semble attendre maintenant la résurrection de Jean-Paul I er (!), le pape décrit dans ce prétendu 3 ème Secret selon lui, qui, comme chacun sait, est mort sous les balles et les flèches !…C'est ainsi que l'on peut lire dans la « Contre-Réforme Catholique » de Janvier 2001 (bulletin désormais baptisé « Résurrection » !) p. 34, une pièce et un cantique qui disent ceci en parlant de Jean-Paul I er  : « Il reviendra ! Oui, Elle le ressuscitera d'entre les morts car il est son fils chéri !… et il reviendra dans la joie avec son âme de pauvre et son sourire, avec son cœur doux et humble, son cœur immense, avec son cœur de flammes ! Il reviendra… (…) Trompettes du Ciel, que sonnez-vous ? Nous sonnons le retour du Martyr au cœur de flamme, nous sonnons le retour de l'Élu de Notre-Dame : Pasteur de lumière, Albino Luciani ! Le Pape du Secret du Cœur de Marie ! ». Et p. 29 dans l'article de “La Ligue” : « Nous attendons le retour en gloire d'Albino Luciani, “blanche lumière“ lui-même, notre saint-Père le pape Jean-Paul I er , mort glorieusement martyr pour ses frères. Son corps sera source de bénédictions et de miracles… »  Six mois plus tard, ce même bulletin écrit encore, sous le titre “Albino Luciani, nouvel Élie” : « Aussi les figures bibliques abondent-elles : celles du Précurseur appelle celle d'Élie le Prophète, qui fut enlevé au ciel sur un char de feu, et dont les fidèles yahwistes d'Israël attendaient le retour, comme nous attendons celui de Jean-Paul I er .  » ! (n°6, page 7). Voilà où mène l'incohérence de ceux qui veulent à tout prix reconnaître ce prétendu 3 ème Secret comme authentique sous prétexte qu'il a été révélé par les autorités officielles de l'Église, Ratzinger en particulier, et sans doute aussi par peur des conséquences. Ce sont des aveugles qui conduisent d'autres aveugles !

« La vérité sur la Secret de Fatima », R.P. Alonso, éditions Téqui, 1979, p. 52.


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