Virgo-Mara.org

CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

vendredi 31 juillet 2009

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Encyclique’ : l’abbé Scott (FSSPX) dénonce l’impiété maçonnique de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI et de son Manifeste humaniste.

Match Rivarol-Présent sur Caritas in veritate

Peter Scott Jean Arfel-Madiran

Affrontement Bourbon-Madiran sur la dernière ‘encycliquede l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI :

Le refus de Rivarol de cautionner dans les faits le mondialisme que Ratzinger professe dans les mots.
À l’inverse Madiran/Présent et Suresnes s’accordent à subvertir la réception du texte du Vatican soit en annulant le sens du §67 en en altérant les termes, ou soit en l’occultant.

Voyage au cœur des méthodes de subversion à la Direction de la FSSPX et chez les ralliés

En réaction à Jérôme Bourbon (Rivarol) qui partage avec VM ses critiques contre l’ ‘encyclique’ de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI, la tentative de contre-feu lancée par Présent et Jean Arfel-Madiran est ruinée et démasquée face à l’appareil critique philosophico- théologique déployé par l’abbé Scott.

Critiques malgré eux et dans le registre des contrebasses, les abbés de Cacqueray et Lorans, apparaissent pour ce qu’ils sont : des clercs animés d’évidentes arrière-pensées de ralliement s’efforçant d’agir comme si le colloque de 2004 de la FSSPX à Paris sur l’« Unité spirituelle du genre humain » n’avait jamais eu lieu.

Bien au contraire, l’abbé Scott (écarté par Mgr Fellay en 2008 de la Direction du séminaire d’Australie pour avoir tenté de sauver des séminaristes du naufrage du ralliement des Rédemptoristes trahis par le Père Sim[1]) s’inscrit dans le droit fil des analyses critiques de Mgr Tissier de Mallerais.

Une fois de plus les deux camps se démarquent : celui de Mgr Tissier et de l’abbé Scott qui poursuivent (dans la lignée de Mgr Lefebvre[2]) la critique et l’exposé des hérésies subtiles distillées par l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI et par la Rome antichrist, et celui des infiltrés ou rallieurs (abbé Lorans et de Cacqueray, et leurs collaborateurs censeurs de Suresnes[3]) qui tentent de faire gober aux fidèles des sophismes d’un Madiran-Arfel et de Présent.

Tout semble indiquer que ce soit VM[4] qui ait mis le feu aux poudres dès le 16 juillet en lançant largement sur la toile une critique argumentée du mondialisme, ouvertement apostat du Règne Social de Notre Seigneur Jésus-Christ, proclamé spectaculairement par l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI dans sa récente ‘encyclique’ ‘Caritas in veritate parue le 7 juillet 2009.

Le procédé subversif des « vérités sélectionnées » pratiqué par l’abbé de Cacqueray(-Celier ?)

Immédiatement, le 18 juillet, dans Présent le jounal d’Arfel, l’abbé de Cacqueray, relayé sur internet par les subversifs de La Porte Latine, décidait, lui, d’occulter purement et simplement le §67, comme s’il ne posait aucun problème, mais choisissait de mettre en cause, sans vraiment développer, le §55, en espérant sans doute que les fidèles n’entreront pas dans une critique théologique, et perdront ainsi le sens profondément « humaniste », impie et antichrist de cette ‘encyclique’ :

LPL : « Il y a dans divers discours du Pape actuel, et notamment dans l’encyclique Caritas in veritate que vient de donner Benoît XVI, un discours très précis, très net contre le relativisme. Y retrouvez-vous la même épine dorsale ?

Abbé de Cacqueray : « Je dirais, oui, évidemment, lorsque le Pape combat le relativisme, et dans un certain nombre d’actes qu’il pose dans ce sens-là, malheureusement avec les limites que son discours présente aussi. Je crois que c’est aux paragraphes 55 et 56 de l’encyclique, que manifestement le Pape développe une optique qui n’est pas du tout la nôtre. Il développe l’optique de ce que les religions, même s’il précise qu’elles ne sont pas équivalentes les unes aux autres, apportent à la société en faveur de la paix. Nous ne sommes pas du tout dans cette optique qui à notre avis est déjà relativiste, et qui sur le vrai plan, qui est celui de la foi, s’oppose à l’Église comme unique arche de salut. »[5]

Cette technique subversive utilisée par Suresnes s’apparente à ce que l’abbé Chautard appelle la méthode des « vérités sélectionnées » dans son excellente conférence consacrée à la « Subversion » du 11 mai 2009 prononcée à l’Institut Universitaire Saint Pie X à Paris, et dont certains passages soigneusement sélectionnés à dessein ont été expurgés dans Le Chardonnet du mois de juin 2009[6] :

« Ce procédé consiste à dire le vrai, mais pas tout le vrai. Certaines vérités gênantes sont occultées ou simplement diminuées. On présente à l’auditeur des vérités qu’il veut entendre et on tait les vérités qui pourraient l’éclairer mais qu’il aime moins. En bref, on arrive à ce paradoxe d’un homme qui trompe ou se trompe parce qu’il est enfermé dans une vérité. Ce mécanisme est particulièrement affectionné des hérétiques ou des conciliaires. Parmi ces derniers, certains n’iront pas nier l’existence de l’enfer, mais ils n’en parleront pas, ou trop peu. » Abbé Chautard, juin 2009, Le Chardonnet, p7

Dans le cas qui nous occupe, l’abbé de Cacqueray esquisse une légère critique sur les paragraphes qui expriment la doctrine gnostique et maçonnique de l’ «Unité spirituelle du genre humain », sans citer littéralement l’expression, jugée sans doute trop significative et lui substituant le terme valise passe-partout et plus anodin de ‘relativisme’.

La vérité totalement occultée ici par ces manipulateurs de l’opinion est évidemment celle de la mention précise de l’exigence urgente de la part de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI d’une « Autorité politique mondial jouissant de pouvoirs effectifs, (…) reconnue de tous, et dotée des moyens de faire respecter ses décisions ».

Rivarol (Jerôme Bourbon) réagit dans le sens de VM devant l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI et reprend (sans citer sa source) l’argumentaire de Virgo-Maria4

Cette tactique d’étouffement du débat sur l’‘encyclique’ va faire choux-blanc.

Le 24 juillet, Jérôme Bourbon publie dans Rivarol un article qui reprend pour l’essentiel les arguments et les faits exposés par le VM du 16 juillet et en lui donnant une marque plus politique.

« Rivarol, n°2915 - 24 juillet 2009 – p.8

Benoît XVI est-il mondialiste ?

Le 7 juillet, deux ans jour pour jour après la publication du Motu Proprio mettant quasiment à égalité la nouvelle messe et la messe tridentine libéralisée, Benoît XVI signe une troisième encyclique. Trois ans après  Deus caritas est et un an après Spe Salvi, le successeur de Jean-Paul II s'intéresse directement aux questions économiques et sociales dans Caritas in veritate ("la charité dans la vérité"). La crise économique et financière qui agite la planète depuis près d'un an est l'occasion pour Benoît XVI de "mettre en évidence quels sont pour nous chrétiens les objectifs à poursuivre et les vakeurs à défendre inlassablement, afin de parvenir à une société humaine vraiment libre et solidaire".

Le plus frappant dans ce document est sans doute le §67 qui en appelle explicitement à un gouvernement mondial et à une réforme de l'organisation des Nations-Unies : "Il est urgent que soit mise en place une véritable autorité politique mondiale (...) cette autorité devra en outre être reconnue par tous, jouir d'un pouvoir effectif (...) elle devra évidemment posséder la faculté de faire respecter ses décisions." On voit à quel point la pensée de Benoît XVI, qui reprend celle de Jean XXIII sur l'idée de la gouvernance mondiale, est éloignée à la fois du nationalisme et du Magistère traditionnel. "Le développement intégral des peuples et la collaboration internationale exigent, insiste-t-il, que soit institué un degré supérieur d'organisation à l'échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation."

Un fois de plus il apparaît vain de compter sur les occupants du Vatican pour venir au secours des mouvements nationaux et patriotiques en Europe. D'ailleurs, la commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) avaient le 20 mars appelé tous les pays de l'Union à ratifier le traité de Lisbonne alors même que ce traité condamne les discriminations en fonction de "l'orientation sexuelle" et refuse de reconnaître les racines chrétiennes du vieux continent.

Tout au long du texte de 140 pages, benoît XVI apparaît clairement comme un homme de Vatican II. En témoigne le §55 : "la Révélation chrétienne de l'unité du genre humain présuppose une interprétation métaphysique de l'humanum où la relation est un élément essentiel. D'autres cultures et d'autres religions enseignent elles aussi la fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour le développement humain intégral." Comme le notait sur le Forum catholique l'abbé de Tanoüarn, pourtant désormais proche du Vatican, "le problème (...) c'est de dire que l'unité spirituelle mondiale est un donné de la Révélation ("la Révélation chrétienne de l'unité du genre humain" n°55). La me semble-t-il, il y a un enseignement (...) qui fait vraiment problème pour la conscience et pour la Tradition chrétienne."

Avec cette encyclique, la Rome de Benoît XVI est à des années-lumière de la Tradition catholique. Avec Caritas in Veritate l'on est plus que jamais dans ce que l'abbé Georges de Nantes avait appelé naguère, dans une lumineuse expression, "le mouvement d'animation spirituelle de la démocratie universelle", le fameux MASDU. D'ailleurs, Joseph Ratzinger se veut fidèle à l'"humanisme intégral" inspiré par le moderniste Jacques Maritain à Paul VI, notamment quand celui-ci mit en avant de "développement intégral", consistant à "promouvoir tout homme et tout l'homme" dans Populorum progressio publié en 1967.

Certes, Caritas in veritate contient aussi un certain nombre de vérités partielles. Le document critique implicitement "les effets délétères sur l'économie réelle d'une activité financière mal utilisée et, qui plus est, spéculative". Elle condamne les "prodiges de la finance" qui ne soutiennent qu'une "croissance artificielle liée à une consommation excessive". Elle se défie du "marché (qui) n'arrive pas à produire la cohésion sociale." devant "la complexité et la gravité de la situation économique", Benoît XVI appelle à "une nouvelle synthèse humaniste" (sic !) car "l'activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande/". Le document est également favorable à une politique de "dynamisme démographique".

Globalement, toutefois, la teneur du texte n'est nullement en opposition avec le système politique mondiale et devrait faire réfléchir ceux qui, par lassitude, lâcheté, bêtise ou trahison délibérée, brûlent de se rallier à cette Rome moderniste. Manifestement, depuis un demi-siècle, les occupants du siège de Pierre ont fait leur cette proposition condamnée par le Syllabus de Pie IX : "le Pontife romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne". J.B. (pour Jérôme Bourbon)

Les procédés subversifs des « contre-vérités » et « dénigrements systématiques » pratiqués par Présent (madiran-Arfel et Smits)

La tentative d’évitement de l’‘encyclique’ lancée par l’abbé de Cacqueray-Présent ne suffisant plus, cette fois-ci Jean Madiran en personne et Jeanne Smits, directrice de la rédaction[7] du journal Présent, descendent dans l’arène, et publient à partir du 25 juillet une salve d’articles destinés à vider le §67 de son sens.

Cette offensive procède de façon coordonnée, selon une évidente répartition des rôles.

Jean Madiran, essaie vainement de nier ou d’occulter la doctrine maçonnique et mondialiste antichriste de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI :

« Le bien commun mondial – Dans la mise en place urgente d’une « véritable autorité politique mondiale » réclamée par Caritas in veritate (§ 67), il s’agit bien d’une autorité et non pas d’un gouvernement[8]. D’un coup d‘œil très sûr, Yves Daoudal a tout de suite mis en garde contre une confusion entre ces deux notions : « Nous connaissons pourtant la différence, avec toutes les “hautes autorités” inventées ces dernières années par notre gouvernement. » Jean-Paul II avait prévenu : « Il est important d‘éviter tout malentendu : il n’est pas question de constituer un super-État mondial[9].» » Jean Madiran[10]

Jeanne Smits le relaie le 28 juillet :

« Jean Madiran l’a montré dans ses éditoriaux dans nos numéros de vendredi et samedi : en demandant la mise en place d’une « véritable autorité mondiale » au service du « bien commun mondial », l’encyclique Caritas in veritate n’invente rien. Ne révolutionne rien. C’est une erreur de lecture, et une erreur de perspective, que d’imaginer Benoît XVI en train de donner un blanc-seing à un quelconque « gouvernement mondial », comme ont voulu le croire des critiques trop hâtifs qui ont réagi à des mots, voire à la présentation de ces mots par une presse maniant habilement les coups de ciseaux dans le texte papal. Si bien que les instances internationales qui auraient pu se gausser publiquement d’un concours aussi prestigieux au service de leurs objectifs n’en ont rien fait. » Jeanne Smits[11]

Jean Arfel et son journal Présent, prenant conscience de l’exposé trop cru de doctrine « humaniste » inspirée de la franc-maçonnerie (et de sa fausse ‘Unité spirituelle du genre humain’) professée par l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI, sont immédiatement montés au créneau pour tenter de brouiller les cartes et de faire dire à l’ ‘encyclique’ ce qu’elle ne dit pas, ou plutôt pour dire qu’« elle ne dit pas ce qu’elle dit » !

Nous reconnaissons bien là la méthode d’Arfel-Madiran qui a déjà trahi Mgr Lefebvre en 1988 : après les sacres, il aura en effet tenté frénétiquement et désespéremment, avec son complice Dom Gérard, de vider les chapelles de la Fraternité Saint Pie X, en appelant avec l’aide de son journal, les fidèles à les quitter et à se séparer en masse de l’Archevêque fondateur qu’il déclarait soudain à hauts cris schismatique et excommunié, alors que, quelques jours plus tôt seulement, il s’en proclamait encore le soutien indéfectible !

Il convient, face à un tel personnage de conserver une mémoire très précise du comportement si éclairant qui fut le sien, voici plus de vingt ans, lorsqu’il jeta alors ouvertement le masque à l’occasion de cet épisode crucial du combat de la Tradition catholique contre les imposteurs apostats qui se sont emparés du « Siège de Pierre », et lorsqu’il se dressa contre le combat de Mgr Lefebvre pour entreprendre l’« opération survie » de la transmission sacramentelle valide du véritable Sacerdoce sacrificiel catholique, dont les apostats romains ont entrepris depuis plus de quarante ans l’erradication sur terre.

Il ne cesse depuis lors d’œuvrer pour faire aboutir la tentative de prise de contrôle de la FSSPX par Rome conciliaire « œcuménique » mondialiste maçonnique antichrist, en soutenant par tous les moyens le ‘processus’ suicidaire de la fallacieuse ‘réconciliation’ de Mgr Fellay avec l’abbé apostat Ratzinger-benoît XVI.

Madiran fait fi de tout contexte théologique et examine fallacieusement le §67 (autorité politique mondiale), sous un rapport de philosophie politique classique, en feignant d’ignorer qu’il exprime la traduction politique d’un principe philosophique maçonnique à connotation religieuse (‘Unité spirituelle du genre humain) du §55.

Arfel-Madiran fait comme si la FSSPX n’avait pas consacré un colloque entier en 2004 à Paris[12] à ce thème maçonnique majeur de l’ « Unité spirituelle du Genre humain » qui fonde en réalité le MASDU si bien dénoncé voici déjà 40 ans par l’abbé Geaorges de Nantes.

Il feint d’ignorer la remarquable conférence que Mgr Tissier de Mallerais prononça sur le sujet lors de ce symposium et que VM a rappelée dans son message du 15 juillet qui a suscité toute cette émotion et cette agitation fébrile soudaine de tous les rallieurs, et il occulte totalement le fait que cette doctrine maçonnique antichrist et mondialiste soit déjà présente dans les textes de Vatican II.

Le procédé subversif employé par Jean Madiran-Arfel s’apparente à ce que l’abbé Chautard appelle « La contre-vérité non vérifiable » :

« On dit exactement le contraire de la vérité ». Abbé Chautard, juin 2009, Le Chardonnet, p7

Pour Madiran, la contre-vérité est vérifiable pour celui qui, déjà armé d’un bagage philosophique et théologique, et ayant connaissance du soubassement doctrinal de Vatican II et de la maçonnerie (‘l’Unité spirituelle du genre humain’), ne se laissera pas leurrer par le premier niveau de son argumentation tirée de la philosophie politique classique.

Le procédé appliqué par Jeanne Smits s’apparente lui à la technique que l’abbé Chautard appelle le « dénigrement systématique » :

« Cela consiste à pilonner l’objectif sans relâche, en attaquant systématiquement ses chefs, ses méthodes, ses troupes, ses convictions, pour démoraliser ses troupes. » Abbé Chautard, juin 2009, Le Chardonnet, p8

Elle fustige les « erreurs de lecture » ou les « erreurs de perspective » commises par les « critiques trop hâtifs » victimes d’une presse qui manierait les « coups de ciseaux dans le texte » de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI.

Le procédé subversif des « parts égales » pratiqué par Dici.org (abbé Lorans)

De façon concomitante à l’offensive de Présent, le 25 juillet, l’abbé Lorans, publie à son tour un article critique dans Dici.org, mais là le ton est atténué, l’expression trompeuse et imprécise de « Tradition tamisée » est mise en avant par l’abbé infiltré qui essaie, derrière cette critique quasi imposée, pour ne pas perdre sa crédibilité, de diluer au maximum les graves affirmations à empreinte maçonnique du très cohérent projet de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI.

Le procédé subversif employé ici par l’abbé Lorans s’apparente à ce que l’abbé Chautard appelle « Les parts égales » :

« On attribue le même nombre de colonnes à deux opinions opposées mais on met un témoignage brillant pour l’attaque et navrant pour la défense. L’encyclopédie des philosophes a usé et abusé de cet artifice. Un agent d’influence défend toujours la bonne doctrine mais avec de faibles arguments. La défendant, il sera plus facilement au-dessus de tout soupçon et donc plus efficace ». Abbé Chautard, juin 2009, Le Chardonnet, p7

En effet, l’abbé Lorans cite longuement les principales citations de Benoît XVI qui expriment sa volonté d’un pouvoir exécutif mondial :

Mais, de façon très révélatrice, l’abbé Lorans distille son commentaire à dose homéopathique, il est difficile de cerner le fond de sa pensée, et dans les arguments qu’il invoque contre ce projet de Benoît XVI, il apporte des raisons très nuancées, le lecteur ne peut y lire aucun argument fort, l’abbé Lorans multiplient les litotes et les expressions en demi-teinte : « la lumière de la Tradition ne peut être tamisée », « on aimerait avoir des précisions sur l’influence réelle de cette gouvernance là », il utilise le point d’interrogation pour exprimer son doute, mais jamais son opposition au nom de principes catholiques. Ces derniers ne sont jamais énoncés.

La formulation d’une éventuelle critique de l’abbé Lorans est exprimée comme un scepticisme mesuré face au projet clairement formulé par Benoît XVI : « la conciliation entre le magistère pré-conciliaire et l’enseignement post-conciliaire n’est guère évidente ». Alors que c’est l’opposition qui est évidente. Mgr Lefebvre le proclamait sans cesse. Désormais l’abbé Lorans prend le contrepied du fondateur de la FSSPX et se place dans l’optique de la conciliation, chemin sur lequel il regrette ne pas trouver d’évidence massive, mais jamais d’opposition.

Dans le sillage des analyses de Mgr Tissier de Mallerais et du Symposium FSSPX de 2004 rappelé par VM[13] : la critique philosophico-théologique de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI par l’abbé Scott

À l’opposé, l’abbé Scott (FSSPX) a diffusé[14] le 23 juillet, une analyse philosophique et théologique de cette ‘encyclique’ et il conclut à un « manifeste humaniste ».

« La conclusion la plus choquante et la plus lourde de conséquences d’une telle promotion de la mondialisation aux niveaux humain, culturel et économique est l’appel à une autorité internationale pour imposer légalement ladite mondialisation, c’est-à-dire pour mettre en œuvre de façon autoritaire le dialogue entre les économies, les cultures, les religions et les peuples ainsi que le prône cet humanisme intégral. Le pape ne préconise rien de moins que

« la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations […] pour la recherche d’un ordre politique, juridique et économique susceptible d’accroître et d’orienter la collaboration internationale vers le développement solidaire de tous les peuples. […] il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale [qui devra] jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité… » (§67).

Cela signifie la perte de la souveraineté nationale et le renoncement à toute possibilité d’union entre l’Église et l’État. Cela suppose aussi l’établissement de l’ordre mondial unifié à l’avènement duquel œuvre depuis longtemps la franc-maçonnerie. Le pape Léon XIII a décrit et condamné très clairement le « but final » de la franc-maçonnerie, qui est « de détruire de fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées et dont les principes fondamentaux et les lois sont empruntés au naturalisme » (Humanum genus, §10). »

La justification religieuse d’un nouvel ordre mondial ayant pour fondements la dignité humaine, la fraternité et l’égalité et pour parrain la démocratie universelle n’a évidemment rien de nouveau, puisqu’elle sous-tendait déjà le rêve humanitaire du Sillon, mouvement condamné par saint Pie X en 1910 parce qu’il était imprégné des principes de la Révolution française.

            « Nous craignons qu’il n’y ait encore pire. Le résultat de cette promiscuité en travail, le bénéficiaire de cette action sociale cosmopolite ne peut être qu’une démocratie qui ne sera ni catholique, ni protestante, ni juive ; une religion (car le sillonnisme, les chefs l’ont dit, est une religion) plus universelle que l’Église catholique, réunissant tous les hommes devenus enfin frères et camarades dans “le règne de Dieu”.- “On ne travaille pas pour l’Église, on travaille pour l’humanité”. […] Nous Nous demandons, vénérables frères, ce qu’est devenu le catholicisme du Sillon. [Le Sillon] ne forme plus dorénavant qu’un misérable affluent du grand mouvement d’apostasie organisé, dans tous les pays, pour l’établissement d’une Église universelle qui n’aura ni dogmes, ni monarchie, ni règle pour l’esprit, ni frein pour les passions et qui, sous prétexte de liberté et de dignité humaine, ramènerait dans le monde, si elle pouvait triompher, le règne légal de la ruse et de la force… » (Notre charge apostolique, §40).

            Peut-on porter un jugement ne serait-ce que légèrement différent sur l’humanisme autoproclamé du pape Benoît XVI ? Si seulement c’était possible ! Si seulement l’humanisme du souverain pontife, qui n’exclut pas Dieu, pouvait être moins intégralement humaniste et relever davantage d’une vraie religion centrée sur Dieu ! Tel n’est malheureusement pas le cas. Bien que le pape formule la condamnation selon laquelle «  l’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain » (§78), son « humanisme ouvert à l’Absolu » n’en est pas moins un humanisme purement humain, c’est-à-dire une philosophie de la manière dont l’homme peut développer pleinement les potentialités de sa nature humaine sans l’ordre surnaturel de la révélation, de la grâce, de l’obéissance et de la soumission à l’autorité. C’est pour cette raison qu’il ne définit pas la mauvaise conscience comme refusant de discerner la volonté de Dieu et acceptant la culpabilité de Lui désobéir. Selon lui, la mauvaise conscience est une « conscience […] désormais incapable de reconnaître l’humain » (§75), conséquence des plus logiques si l’on croit qu’il y a révélation lorsque « Dieu révèle l’homme à l’homme » (Ibid.). Abbé Scott

L’abbé Scott cite les phrases terribles du Pape Léon XIII dont nous voyons manifestement aujourd’hui la réalisation de produire progressivement sous nos yeux :

« Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. » Pape Léon XIII

Et dans cette époque inouïe, Jean Madiran et la camarilla des infiltrés œuvrent à faire rallier les catholiques fidèles au séducteur représentant de l’impiété.

Comment ces hommes peuvent-ils conserver encore un quelconque crédit auprès des fidèles ?

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2009 virgo-maria.org

 
Traduction en français du message diffusé par RomanCatholics@yahoogroups.com.
 

Le présent commentaire de la dernière encyclique du pape, écrit par l’abbé Peter Scott, a été posté ce matin sur le site RomanCatholics@yahoogroups.com. Grâce à Dieu, l’abbé Scott comprend tout à fait la pensée de l’auteur et expose à la perfection les profondes conséquences de cette encyclique, qui contient tout le programme humaniste du souverain pontife.

UN MANIFESTE HUMANISTE

Commentaire de l’encyclique Caritas in veritate

            Par leur Manifeste communiste de 1848, Marx et Engels ont lancé le mouvement socialiste moderne, qui tirait ses conclusions des principes de la Révolution française et soulignait que « la propriété privée des biens de production est jugée invalide et immorale, tandis que la propriété de biens de consommation est permise » (E. Cahill, S.J., The Framework of a Christian State, p. 158). Il peut sembler absurde, à premier vue, d’établir un parallèle entre ce document athée, qui fut source de révolutions, de guerres, de meurtres ainsi que d’innombrables souffrances, et la troisième encyclique du pape Benoît XVI, Caritas in veritate, datée du 29 juin 2009. Toutefois, l’examen de ce dernier texte révèle qu’on est là en présence d’un manifeste humaniste tirant les conclusions logiques de la Révolution française, rejetant toute idée de détention exclusive et privée de la Vérité – par les catholiques, entre autres – et ne reconnaissant à ladite Vérité que la possibilité d’être partagée et communiquée, c’est-à-dire consommée par tous dans l’égalité, la fraternité et la liberté.

            Comment les catholiques que nous sommes ne se sentiraient-ils pas outragés par une telle comparaison ? Pourtant, quoi de plus catholique en apparence que le titre « La charité dans la vérité », manifestement adapté de ce qu’écrivait saint Paul en rappelant la volonté du Christ « que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur astuce pour induire en erreur ; mais que, confessant la vérité, nous continuions à croître à tous égards dans la charité… » (Eph. 4 :14,15 – On notera cependant la transformation) ? Qu’y a-t-il de plus rassurant que le constant rappel du fait que charité et vérité ne sauraient être séparées l’une de l’autre, puisque « la vérité doit être cherchée, découverte et exprimée dans l’« économie » de l’amour, mais l’amour à son tour doit être compris, vérifié et pratiqué à la lumière de la vérité » (§2) ? Qu’y a-t-il de plus élevé qu’une nouvelle vision de la question sociale dépassant la simple question de « justice » et de « droits » mentionnée par les papes préconciliaires, puisque « la charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église » (§2) ? Qu’y a-t-il de plus consolant que l’affirmation selon laquelle « il n’y a pas deux typologies différentes de doctrine sociale, l’une pré-conciliaire et l’autre post-conciliaire, mais un unique enseignement… » (§12) ? Qu’y a-t-il de plus nécessaire que le rappel du fait que l’homme a besoin de Dieu, « car le développement intégral de l’homme […] demande […] une vision transcendante de la personne ; il a besoin de Dieu » (§11) ?

Une nouvelle conception de la charité

            La similitude avec les enseignements de l’Église ne va cependant pas au-delà des termes employés, car la signification de ces derniers est radicalement modifiée. On en trouve un premier signe dans le titre complet de l’encyclique, qui s’adresse non seulement aux catholiques, mais « à tous les hommes de bonne volonté ». Aussi la Foi catholique n’est-elle pas nécessaire pour comprendre et accepter ce document. Cela ressort également à l’évidence de l’introduction, où l’auteur entend exposer non pas les principes de l’ordre social catholique, mais le principe d’un « développement intégral de l’homme » pour tous les humains, qui n’est autre que la charité. Dès le début de l’encyclique se manifeste donc une nouvelle conception de la charité, laquelle « est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière » (§1) ! Le pape ne parle évidemment pas ici de la vertu surnaturelle et infuse de charité, car cela reviendrait à affirmer que chaque personne est en état de grâce sanctifiante et que nul n’est en état de péché mortel !

            Non, la « charité » dont il traite appartient à chaque personne : « parce qu’elle est un don que tous reçoivent, la charité dans la vérité est une force qui constitue la communauté, unifie les hommes de telle manière qu’il n’y ait plus de barrières ni de limites » (§ 34). Il évoque la nouvelle conception de la charité qu’il a élaborée dans sa toute première encyclique, Deus caritas est, où il explique le « véritable humanisme » de l’Église (Deus caritas est, §§ 9 et 30) et où il prétend enseigner à l’homme son humanité en s’élevant au dessus de la distinction entre amour de soi naturel et amour divin sacrificateur de soi, car « plus ces deux formes d’amour [eros et agape], même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général » (Ibid., §7). L’amour est, par conséquent, une « réalité unique » (Ibid., §8).

            On ne doit plus parler de charité surnaturelle en tant que telle, et l’on doit plutôt dire que la charité ne connaît pas de telles distinctions, mais englobe toute forme d’amour humain. D’où la définition de l’amour figurant dans la nouvelle encyclique : « l’amour peut être reconnu comme une expression authentique d’humanité et comme un élément d’importance fondamentale dans les relations humaines » (§3). L’amour appartient dès lors à l’humanité entière, et il est caractéristique de toute relation humaine. Cela relève d’un pur naturalisme consistant à mettre à égalité les motifs naturels et les motifs surnaturels de l’amour en les fusionnant. Il n’y a donc aucune distinction à établir entre le rôle surnaturel de l’Église vis-à-vis de ses membres et le rôle beaucoup plus étendu, plus universel et plus élevé qu’elle joue vis-à-vis de l’humanité tout entière, cet autre rôle représentant, selon le pape, le but ultime de l’Église.

Le but supérieur de l’Église

            S’appuyant sur Vatican II (Gaudium et spes) ainsi que sur les encycliques respectives de Paul VI (Populorum progressio) et Jean-Paul II (Sollicitudo rei socialis) traitant de la même question, Benoît XVI déclare que dorénavant, l’Église « est au service du monde » (§11), et l’on se demande ce que devient, dans ce cas, la déclaration fort peu humaniste de saint Jean selon laquelle « si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (I Jn 2 :15) ; il souligne aussi qu’en tout ce qu’elle fait (à savoir les œuvres de charité et le culte divin), l’Église tend donc « à promouvoir le développement intégral de l’homme […] Elle a un rôle public qui ne se borne pas à ses activités d’assistance ou d’éducation, mais elle déploie toutes ses énergies au service de la promotion de l’homme et de la fraternité universelle… » (§11). Par conséquent, son objectif, qui transcende, surpasse et dépasse ses activités particulières, doit être de faire avancer les principes de la Révolution française, poursuivant en cela l’idéal du naturalisme franc-maçon. D’où son rôle fondamental dans le processus de mondialisation, ainsi que nous le verrons.

            Une nouvelle conception de la vérité

            La vérité, elle aussi, fait l’objet d’une redéfinition. Elle n’est plus à considérer comme la correspondance de l’esprit à la réalité extérieure et objective, donc comme quelque chose de fixe, de ferme, d’absolu et d’imuable. Au contraire, la vérité est, de par sa nature même, une communication ou un partage avec autrui, dans la mesure où quelqu’un qui s’enferme dans sa propre « vérité », toute objective qu’il puisse la percevoir, se verrouille entièrement dans ses opinions subjectives et ne peut donc atteindre à la vérité, pour la simple raison qu’il est incapable de dialoguer et de partager des opinions. Voici la définition que le pape donne de la vérité en jouant sur le mot grec signifiant Parole (de Dieu) : « La vérité est, en effet, lógos qui crée un diá-logos et donc une communication et une communion » (§4). La vérité impose de communiquer avec la vérité d’autrui. La phrase suivante explique ce que le pape entend par communication, à savoir que si quelqu’un ne veut pas aller au-delà de ses opinions personnelles, il ne peut détenir la vérité : « En aidant les hommes à aller au-delà de leurs opinions et de leurs sensations subjectives, la vérité leur permet de dépasser les déterminismes culturels et historiques et de se rencontrer dans la reconnaissance de la substance et de la valeur des choses » (Ibid.). En l’absence d’un tel partage avec autrui, il n’y a pas de vérité, car l’homme est isolé dans ses « opinions subjectives ». On notera qu’aucune distinction n’est faite entre les fermes convictions de la Foi catholique et d’autres opinions fermement soutenues. Dans l’un et l’autre cas, il ne saurait y avoir de vérité sans partage mutuel.

            C’est la raison pour laquelle « Cette mission de vérité est pour l’Église une mission impérative », et le pape ajoute d’ailleurs : « c’est pour cela que l’Église la recherche » (§9) ; oui, la mission de l’Église est de rechercher la vérité (ainsi que de la reconnaître et de la proclamer), non pas d’enseigner « la » vérité comme une chose acquise d’ores et déjà. Là réside l’explication – fournie dans le même paragraphe – de la raison pour laquelle l’humanisme (en tant que fidélité à l’homme) constitue le fondement de la mission de vérité de l’Église : « La fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité qui, seule, est la garantie de la liberté […] et de la possibilité d’un développement humain intégral. C’est pour cela que l’Église la recherche. » D’où la proposition extravagante selon laquelle « la vérité libère l’amour des étroitesses […] d’un fidéisme qui le prive d’un souffle humain et universel » (§3). Le fidéisme, terme servant initialement à désigner l’hérésie de ceux qui nient le rôle de la raison, est employé ici dans un sens péjoratif pour décrire toute personne dont les convictions personnelles de Foi l’empêchent de se laisser aller au dialogue et qui, par conséquent, ne peut atteindre à la vérité, car elle est dépourvue du « développement humain » nécessaire pour partager.

            Une vérité évolutive

            La contradiction avec les enseignements de l’Église d’avant Vatican II est ici manifeste, ce pourquoi le pape éprouve le besoin de se justifier. Il ne nie pas – on voudra bien le noter – que les papes préconciliaires aient tenu des propos différents, mais il affirme l’existence d’« un unique enseignement, cohérent et en même temps toujours nouveau » (§12). Il poursuit en expliquant ce qu’il entend par cette contradiction apparente (et du reste bien réelle), à la foi nouvelle et ancienne. On est là en présence d’une justification typique de l’esprit libéral, qui vit en contradiction objective avec lui-même, en opposition avec ses propres conclusions, et qui trouve de la cohérence ailleurs que dans la vérité objective. « Cohérence ne signifie pas fermeture [celle-ci caractérisant un système d’enseignement traditionnel, fermé au dialogue avec l’extérieur], mais plutôt fidélité dynamique à une lumière reçue. » Ce qui est qualifié de continuité avec le passé, ce ne sont donc pas les enseignements proprement dits, c’est la « lumière reçue » qui situe les enseignements post-conciliaires « dans le grand courant de la Tradition » (Ibid.).

            La mondialisation

            La nouveauté et l’axe principal de cette encyclique, c’est sans aucun doute la mondialisation, définie comme « l’explosion de l’interdépendance planétaire » (§33). Le pape dit de la mondialisation qu’elle n’est en soi « ni bonne, ni mauvaise » (§42). Cependant, il incite à ne pas la percevoir comme un processus économique prédéterminé, mais à l’envisager sous un angle positif : « Nous ne devons pas en être les victimes, mais les protagonistes » (Ibid.). Or, il est permis de se demander comment pourraient bien être perçues sous un angle positif cette suppression des frontières, cette formation d’un système gouvernemental et économique maçonnique englobant le monde entier, cette destruction des vestiges du christianisme, avec son identité religieuse et culturelle qui le distingue du paganisme et des fausses religions. La réponse est que si on la considère dans une perspective humaniste, cette mondialisation offre une réelle occasion d’engager le dialogue nécessaire au « développement humain intégral », à la charité dans la vérité. La mondialisation est donc la vérité : « La vérité de la mondialisation comme processus et sa nature éthique fondamentale dérivent de l’unité de la famille humaine et de son développement dans le bien. Il faut donc travailler sans cesse afin de favoriser une orientation culturelle personnaliste et communautaire, ouverte à la transcendance, du processus d’intégration planétaire. » (Ibid.)

            La mondialisation de l’humanité est, par conséquent, une chose bonne et nécessaire qu’il convient « d’orienter » et de ne pas condamner, à condition qu’elle soit centrée sur la personne humaine et sa communauté et qu’elle autorise une certaine ouverture à Dieu par la liberté religieuse. D’où la préoccupation exprimée dans l’encyclique vis-à-vis de facteurs tels que l’éthique écologique et l’environnement, l’exploitation des ressources énergétiques et la croissance démographique, la pauvreté et le consumérisme, l’aide internationale et le tourisme, la démocratie et la liberté religieuse.

            Dialogue = développement humain

            Mais au dessus de toutes ces considérations, il y a la fraternité universelle de l’humanité, grâce à laquelle l’homme atteindra son « développement humain » à condition d’avoir établi des relations avec des hommes différents de lui. La religion contribue pour une part essentielle à enseigner à l’homme que les relations avec autrui constituent ce qu’il y a en lui à la fois de plus humain et de transcendant. Toutes les religions jouent ce rôle, mais le christianisme le joue particulièrement bien en raison de son insistance sur l’amour. Voici, à ce sujet, un passage qui peut sembler obscur à première vue, mais qui est en réalité très clair par rapport à ce qui précède : « La révélation chrétienne de l’unité du genre humain présuppose une interprétation métaphysique de l’humanum où la relation est un élément essentiel. D’autres cultures et d’autres religions enseignent elles aussi la fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour le développement humain intégral. » (Ibid.)

            Or, on sait que la seule révélation chrétienne concernant l’unité du genre humain, c’est l’universalité du péché originel, des blessures qu’il nous a infligées et des trois concupiscences qui procèdent de lui. De même, la nature humaine ne se définit en aucun cas par les relations à autrui, mais bien plutôt par le fait de posséder un corps et une âme immortelle capable de connaître et d’aimer Dieu – car Il s’est révélé dans l’Incarnation –, ainsi que par le risque de se damner éternellement en rejetant cette révélation.

            On notera que dans ce contexte entièrement naturaliste, le « développement humain intégral », qui consiste en un dialogue avec autrui, a remplacé le salut éternel comme but de la religion. Il ne faut donc pas s’étonner que le même paragraphe (55) condamne les « héritages culturels et religieux qui figent[15] la société en castes sociales immuables ». De même, l’encyclique condamne le « fondamentalisme religieux », non parce que ce dernier est doctrinalement faux, mais parce qu’il empêche « la rencontre entre les personnes et leur collaboration en vue du progrès de l’humanité » (§56). L’auteur entend manifestement inclure dans cette condamnation le catholicisme traditionnel, qui se sépare de l’esprit du monde et refuse de dialoguer avec l’erreur, l’hérésie et le paganisme. S’il en fallait encore une preuve, on la trouverait quelques lignes plus bas. Après avoir écrit que « La raison a toujours besoin d’être purifiée par la foi » – ce qui va de soi, puisque sans la vraie Foi, la raison sombre habituellement dans l’erreur –, Benoît XVI poursuit en établissant l’effroyable parallèle suivant : « À son tour, la religion a toujours besoin d’être purifiée par la raison afin qu’apparaisse son visage humain authentique. La rupture de ce dialogue a un prix très lourd au regard du développement de l’humanité » (§56). Il est inconcevable et blasphématoire, à nos yeux, d’affirmer que la vérité divine de la religion révélée peut être corrigée par la raison humaine, qui est faillible. Mais si la vérité, c’est le dialogue et si la religion n’est qu’un moyen de « développement humain intégral », il y a dès lors une conclusion logique à en tirer : cela ravale la vraie Foi et la religion catholique au rang d’opinion personnelle parmi tant d’autres.

            Avançons encore d’un pas dans la logique du pape. Le résultat final de la redéfinition de la foi en tant que dialogue et de la religion en tant que « développement humain » équivaut à l’adoration de l’homme, devenu lui-même le but ultime de la foi et de la raison, de la « charité » et de la religion. Par conséquent, tous ceux qui travaillent pour le bien de l’humanité font oeuvre « conforme au projet divin », qu’ils soient croyants ou non ! « Le dialogue fécond entre foi et raison […] constitue le cadre le plus approprié pour encourager la collaboration fraternelle entre croyants et non-croyants dans leur commune intention de travailler pour la justice et pour la paix de l’humanité. […] De là naît pour les croyants le devoir d’unir leurs efforts à ceux de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté appartenant à d’autres religions ou non croyants, afin que notre monde soit effectivement conforme au projet divin… » (§57).

            L’aide internationale tire donc sa moralité non seulement du fait qu’elle constitue une œuvre commune de miséricorde, mais aussi de ce qu’elle « doit devenir une grande occasion de rencontre culturelle et humaine » (§59). Tel est le cas aussi du tourisme international, qui est « capable de promouvoir une vraie connaissance réciproque […] un tourisme de ce type doit être développé » (§61).

            Le gouvernement d’un monde unifié

            La conclusion la plus choquante et la plus lourde de conséquences d’une telle promotion de la mondialisation aux niveaux humain, culturel et économique est l’appel à une autorité internationale pour imposer légalement ladite mondialisation, c’est-à-dire pour mettre en œuvre de façon autoritaire le dialogue entre les économies, les cultures, les religions et les peuples ainsi que le prône cet humanisme intégral. Le pape ne préconise rien de moins que « la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations […] pour la recherche d’un ordre politique, juridique et économique susceptible d’accroître et d’orienter la collaboration internationale vers le développement solidaire de tous les peuples. […] il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale [qui devra] jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité… » (§67). Cela signifie la perte de la souveraineté nationale et le renoncement à toute possibilité d’union entre l’Église et l’État. Cela suppose aussi l’établissement de l’ordre mondial unifié à l’avènement duquel œuvre depuis longtemps la franc-maçonnerie. Le pape Léon XIII a décrit et condamné très clairement le « but final » de la franc-maçonnerie, qui est « de détruire de fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées et dont les principes fondamentaux et les lois sont empruntés au naturalisme » (Humanum genus, §10).

            La justification religieuse d’un nouvel ordre mondial ayant pour fondements la dignité humaine, la fraternité et l’égalité et pour parrain la démocratie universelle n’a évidemment rien de nouveau, puisqu’elle sous-tendait déjà le rêve humanitaire du Sillon, mouvement condamné par saint Pie X en 1910 parce qu’il était imprégné des principes de la Révolution française.

            « Nous craignons qu’il n’y ait encore pire. Le résultat de cette promiscuité en travail, le bénéficiaire de cette action sociale cosmopolite ne peut être qu’une démocratie qui ne sera ni catholique, ni protestante, ni juive ; une religion (car le sillonnisme, les chefs l’ont dit, est une religion) plus universelle que l’Église catholique, réunissant tous les hommes devenus enfin frères et camarades dans “le règne de Dieu”.- “On ne travaille pas pour l’Église, on travaille pour l’humanité”. […] Nous Nous demandons, vénérables frères, ce qu’est devenu le catholicisme du Sillon. [Le Sillon] ne forme plus dorénavant qu’un misérable affluent du grand mouvement d’apostasie organisé, dans tous les pays, pour l’établissement d’une Église universelle qui n’aura ni dogmes, ni monarchie, ni règle pour l’esprit, ni frein pour les passions et qui, sous prétexte de liberté et de dignité humaine, ramènerait dans le monde, si elle pouvait triompher, le règne légal de la ruse et de la force… » (Notre charge apostolique, §40).

            Peut-on porter un jugement ne serait-ce que légèrement différent sur l’humanisme autoproclamé du pape Benoît XVI ? Si seulement c’était possible ! Si seulement l’humanisme du souverain pontife, qui n’exclut pas Dieu, pouvait être moins intégralement humaniste et relever davantage d’une vraie religion centrée sur Dieu ! Tel n’est malheureusement pas le cas. Bien que le pape formule la condamnation selon laquelle «  l’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain » (§78), son « humanisme ouvert à l’Absolu » n’en est pas moins un humanisme purement humain, c’est-à-dire une philosophie de la manière dont l’homme peut développer pleinement les potentialités de sa nature humaine sans l’ordre surnaturel de la révélation, de la grâce, de l’obéissance et de la soumission à l’autorité. C’est pour cette raison qu’il ne définit pas la mauvaise conscience comme refusant de discerner la volonté de Dieu et acceptant la culpabilité de Lui désobéir. Selon lui, la mauvaise conscience est une « conscience […] désormais incapable de reconnaître l’humain » (§75), conséquence des plus logiques si l’on croit qu’il y a révélation lorsque « Dieu révèle l’homme à l’homme » (Ibid.).

            Force est de se demander si le pape Léon XIII n’a pas eu la prémonition de l’époque actuelle en écrivant, dans la version originale de sa prière d’exorcisme à saint Michel Archange : « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. Ô saint Michel, chef invincible, rendez-vous donc présent au peuple de Dieu qui est aux prises avec l'esprit d'iniquité, donnez-lui la victoire et faites-le triompher. »

            Les moyens surnaturels que sont la prière et la pénitence, l’amour de la Croix et du sacrifice, le Rosaire et les Sacrements constituent à coup sûr la seule réponse possible à un tel manifeste public d’humanisme, à une application aussi radicale des principes d’égalitarisme et de fraternité, qui va jusqu’à faire, d’une part que la vérité exclue sa propre possession personnelle et privée, d’autre part que la charité suppose nécessairement l’expression authentique de l’humanité et la fraternité universelle du genre humain.

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[1] http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-02-D-00-Refondation_Redemptoristes.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-26-A-00-Schmidberger-Redemptoristes.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-07-04-A-00-Sim_%20Mission_accomplie.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-03-21-A-00-Redemptoriste_Ralliement.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-03-30-A-00-Pere_Michael_Partie_1.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-04-05-1-00-L_Abandon_Programme_du_rite_de_Saint_Pie_V.pdf

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-18-A-00-Blocage_des_sacres.pdf

[3]http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-22-A-00-Conciliarisation-rampante-de-la-FSSPX.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-27-A-00-Abbe_Celier_edite_par_FM.pdf  

[4] http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-15-A-00-Benoit_XVI-mondialiste.pdf

[5] http://www.laportelatine.org/formation/universites/UDT2009/Present090718/090718.php

[6] Tout cela sera exposé en détail lors de la parution du dossier de référence que VM va prochainement mettre en ligne en réponse aux calomnies publiées nommément contre VM, par le moyen d’un encart spécial intitulé « Un cas d’école : le site Virgo-Maria », introduit à cet effet dans la publication des extraits de cette conférence de l’abbé Chautard à l’Institut Universitaire Saint Pie X par Le Chardonnet de juin 2009, constituant le dossier « Subversion » de ce numéro.

[7] Gérant de la SARL depuis l’an 2000, directeur de la rédaction depuis octobre 2005. http://www.present.fr/images/ID_SMITS.JPG

Elle est l'épouse du journaliste Olivier Figueras (précédemment connu sous le nom de plume Olivier Mirande), lui aussi journaliste à Présent, et par là-même elle est la belle-fille du journaliste et écrivain André Figueras.

[8] NDLR : Arfel-Madiran insulte ici ouvertement l’intelligence de son lecteur : pourrait-il expliciter ce qui serait pour lui ce qui distinguerait d’un « Gouvernement », « Une autorité politique (…) reconnue de tous ‘…) jouissant de pouvoir effectifs (…) et dotée des moyens de faire respecter ses décisions » ? Non il préfère faire oublier systématiquement les termes très précis de l’« encyclique » de l’abbé apostat qu’il révère sous le nom de Benoît XVI. Décidémment cet homme prend ses lecteurs pour des crétins profonds.

Mais le personnage est coutumier de la pratique de la désinformation et des manipulations aussi grossières : qu’on en juge par le rappel suivant exposé par VM à son propos en octobre 2007 au sujet de la Bible sixto-clémentine :

 http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-03-B-00-Madiran-imposture-Bible_Sixto-Clementine.pdf

[9] Où se trouve la pseudo-référence à cette citation ? Mystère évidemment !

Il est donc tout à fait impossible de vérifier cette prise de position claire, tout-à-fait invraisemblable de la part d’un tel personnage, ainsi attribuée impudemment par Jean Arfel Madiran à l’évêque apostat mondialiste Wojtyla-Jean-Paul II.

[10] http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=496473 (Article payant sur le site de Présent)

[11] n° 6890 de Présent, 28 juillet 2009 : « Benoît XVI ne propose pas un gouvernement mondial ! » http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=497372

[12] http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-15-A-00-Benoit_XVI-mondialiste.pdf

[13] http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-07-15-A-00-Benoit_XVI-mondialiste.pdf

[14] http://angelqueen.org/forum/viewtopic.php?t=27026

[15] NdT : Le texte anglais de l’encyclique emploie ici le verbe « ossify » (ossifier), plus fort et encore plus péjoratif.